Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne

Réprésentation du Parti Démocratique Gabonais en Allemagne

posté le 11/07/11

L'obésité facteur d'infertilité ?

Une étude montre que le sperme des obèses est moins riche en spermatozoïdes.

 

Le sperme des hommes obèses est moins riche en spermatozoïdes, ce qui risque d'avoir un impact direct sur leur fertilité, selon une étude française présentée à Stockholm dans le cadre du congrès de l'European Society of Human Reproduction (ESHRE).

 

L'étude a été conduite fin 2010 sur 1 940 personnes par une équipe dirigée par le Dr Paul Cohen-Bacrie, directeur scientifique du laboratoire de biologie médicale d'Eylau-Unilabs, à Paris. Il s'agit de "la plus vaste étude jamais menée" sur le sujet selon Unilabs, un groupement de laboratoires de 12 pays européens fondé en Suisse.

 

"Le surpoids entraîne une modification des paramètres du sperme, du fait probablement de désordres hormonaux, avec des déficits en nombre, en mobilité et en vitalité, ce qui entraîne des pertes de possibilité de conception", a précisé le Dr Cohen-Bacrie à l'AFP.

 

 

Nombre et vitalité

 

Les chercheurs ont analysé le volume de sperme, son pH, la concentration des spermatozoïdes par millilitre de sperme, leur nombre total, leur mobilité, leur vitalité, le taux de formes atypiques... Des coefficients de corrélation ont été établis entre ces paramètres et l'indice de masse corporelle, qui définit la corpulence.

 

Avec un IMC (poids divisé par le carré de la taille) inférieur à 18, on est maigre ; entre 18 et 25, le poids est normal ; entre 25,1 et 30, il y a surpoids et obésité au-delà de 30.

 

Il est apparu que plus le surpoids est important, plus la qualité du sperme diminue, particulièrement en ce qui concerne la concentration et le nombre total de spermatozoïdes. Ainsi, la concentration en spermatozoïdes baisse de 10 % pour les patients en surpoids par rapport à ceux de poids normal et de 20 % pour les obèses, chez qui la mobilité des spermatozoïdes baisse de 10 %.

 

 

Troubles de l'ovulation

 

Le compte total de spermatozoïdes, de 184 à 194 millions par millilitre chez les gens de poids normal, baisse à 164/186 chez ceux en surpoids et à 135/157 chez les obèses. Le nombre de personnes souffrant d'une absence totale de spermatozoïdes (azoospermie) passe de 1 % quand le poids est normal à 3,8 % chez les obèses. Quand l'âge augmente, l'effet de l'IMC sur la concentration et la numération reste le même, mais la mobilité des spermatozoïdes chez les obèses diminue significativement.

 

On savait déjà que la femme obèse ou trop maigre pouvait avoir des troubles de l'ovulation. Mais "quand un couple cherche à concevoir, il faut aussi regarder le poids de l'homme, une donnée importante", souligne le Dr Cohen-Bacrie. Élément réconfortant, il a pu constater sur 300 patients que le problème était réversible et qu'en maigrissant on récupérait les paramètres perdus.

 

En agissant sur le poids et sur d'autres données comme la consommation de tabac, on peut, "par des actions simples, parvenir à des conceptions naturelles et éviter la procréation médicalement assistée", note ce spécialiste de la PMA. "Si on peut éviter le recours à la science médicale de la procréation en faisant un régime, c'est bien", dit-il.

 

Source: le Point

 


 
 
posté le 11/07/11

Le Sénégal suspend l'expulsion d'Hissène Habré au Tchad

Le Sénégal a décidé dimanche de suspendre l'expulsion prévue lundi de l'ex-président tchadien Hissène Habré, pour répondre à une demande de l'ONU qui s'était demandé si une telle mesure ne constituait pas "une violation du droit international".

"Le Sénégal suspend la mesure d'expulsion contre Hissène Habré compte tenu de la demande faite par Mme la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme" dimanche matin, a annoncé le ministre sénégalais des Affaires étrangère, Madické Niang, dans un communiqué lu à la radio-télévision nationale RTS.

Le ministre a ajouté que son pays allait engager "immédiatemment des consultations avec l'ONU, l'Union africaine (UA) et la communauté inernationale" pour "qu'une solution puisse intervenir rapidement".

Il a affirmé que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), en suggérant en 2010 la création d'une juridiction spéciale pour juger Hissène Habré, accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pendant ses huit ans au pouvoir (1982-1990), "interdit" au Sénégal de le juger.

Selon lui, un tribunal spécial est une "solution inacceptable pour le Sénégal qui s'était engagé à faire juger Hissène Habré par ses propres juridictions et magistrats, et non par une nouvelle juridiction dont les fondements sont discutables".

Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, avait appelé le Sénégal à revoir sa décision de renvoyer Hissène Habré dans son pays, avertissant que cette extradition pourrait constituer "une violation du droit international".

Le Sénégal avait annoncé vendredi qu'il allait renvoyer lundi à N'Djamena l'ancien président tchadien, exilé à Dakar depuis sa chute en 1990, faisant valoir la nécessité de se conformer à la demande de l'UA de "le juger ou l'extrader", selon le gouvernement sénégalais.

Interrogé sur la suspension de l'expulsion, un des avocats français d'Hissène Habré présent à Dakar, François Serres, a dit devant la presse "prendre acte" que le président sénégalais Abdoulaye Wade "accepte de constater qu'il a violé une nouvelle fois le droit et qu'il accepte d'en payer les conséquences".

"Nous allons poursuivre l'ensemble des procédures" contre la décision d'expulsion "devant les juridictions du Sénégal et de la Cédéao", a-t-il ajouté.

Selon lui, Hissène Habré, qu'il avait rencontré avant l'annonce de la suspension de l'expulsion, "a dit que s'il doit retourner au Tchad, ce sera dans un cercueil. Il invoque son droit à la résistance à tout ordre illégal et illégitime".

L'avocat américain Reed Brody, de Human Rights Watch, s'est déclaré heureux que le président Wade ait suspendu cette expulsion mal préparée". "L'extradition de Habré en Belgique est désormais la seule option pour s'assurer qu'il répondra des accusations contre lui lors d'un procès équitable", a-t-il ajouté.

Mme Pillay avait "exhorté" le gouvernement sénégalais "à revoir sa décision". "En tant que partie à la Convention contre la torture, le Sénégal ne peut extrader une personne vers un État où il y a des motifs sérieux de croire qu'il serait en danger d'être soumis à la torture", avait-elle ajouté.

"En tout état de cause, le Sénégal devrait obtenir des garanties d'un procès équitable par les autorités tchadiennes avant toute extradition", avait-elle dit, soulignant qu'il était essentiel que M. Habré bénéficie de procédures régulières et ait le droit à un procès équitable.

La Belgique, qui réclame l'extradition d'Habré pour le juger, ainsi que plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, avaient également déploré son renvoi prévu vers le Tchad.

A Dakar, dans le quartier où il possède une maison et est apprécié par ses voisins, une centaine de personnes ont manifesté dimanche en sa faveur.

En 2006, répondant à une demande de l'Union africaine, le Sénégal avait accepté, "au nom de l'Afrique", de le juger, mais aucune information judiciare n'y a été ouverte.

Habré avait été renversé par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno qui, après avoir été un de ses proches, avait été accusé de complot et était entré en rébellion avant de provoquer sa chute en 1990.

 

Source: Le Nouvel Observateur
 


 
 
posté le 11/07/11

Russie: ce que l'on sait du naufrage sur la Volga

Les sauveteurs n'ont plus espoir de retrouver des survivants, après le naufrage d'un bateau de croisière sur la Volga, survenu dimanche.

Plus de 100 personnes, dont de nombreux enfants, ont sans doute péri dans le naufrage d'un bateau de croisière sur la Volga, dans la république russe du Tatarstan. Le Boulgaria a fait naufrage dimanche après avoir quitté Kazan, à environ 800 km à l'est de Moscou, vers 14h, heure locale (10h GMT). Le navire, qui a coulé à 2,5 kilomètres du rivage en quelque 8 minutes, repose par 20 m de fond après d'être cassé en quatre morceaux.

 

Les services de secours ne croient plus guère aux chances de retrouver des survivants. Il s'agit désormais plus d'une opération de récupération des corps. "Il n'y a pratiquement aucune chance de trouver des survivants", a déclaré lundi matin un porte-parole du ministère des Situations d'urgence sur la radio indépendante Echo de Moscou, Irina Andrianova.  

Vétusté, surcharge...

 

Le bateau aurait pu couler en raison apparemment d'une forte pluie et d'un violent orage. Des experts ont affirmé que ce type de bateau était de conception dépassée, sa construction ne lui permettant pas de résister plus de quelques minutes à une importante voie d'eau. Une enquête pour "violation des règles de sécurité en matière de transport" a été ouverte. Quelques pistes sont déjà avancées: la vétusté, la surcharge et une panne de moteur.

 

Ainsi, le dernier bilan publié faisait état lundi matin de 80 survivants sur 196 personnes embarquées... selon des chiffres variables. Le quotidien Vedomosti situe le nombre de passagers entre 179 et 199 personnes ce lundi matin, par exemple. Beaucoup trop, en tout cas, pour le Boulgaria qui n'était autorisé à en transporter que 120 au total. Une vingtaine de personnes au moins serait montées à bord sans billet. Parmi les passagers, 59 enfants ont été recensés. 

 

Ce navire à deux ponts et d'environ 80 mètres de long, construit en 1955 en Tchécoslovaquie, faisait des croisières sur la Volga, une destination de vacances très populaire en Russie, pour les touristes étrangers comme pour les Russes. De nombreux bateaux qui parcourent le fleuve vivent ici une "seconde vie": le Boulgaria a même été renommé, après sa première existence tchèque sous le nom de Ukraïna.

"Le bateau est en service depuis 56 ans. Il a été remis à neuf il y a 30 ans, en 1980. Il n'avait pas de licence pour transporter les passagers. Le moteur gauche était en panne et il était en surcharge", résume un communiqué accablant du parquet. Pourtant, le navire avait subi en juin un contrôle technique confirmant qu'il était apte à la navigation malgré son "âge", a indiqué le ministère russe des Transports. 

... et panne de moteur

 

Vedomosti évoque également le fait que le moteur était "défectueux" lorsque le Boulgaria est reparti de Kazan, l'une des villes étapes de ces croisières le long de la Volga. Il s'agissait du moteur principal, selon la télévision Vesti. Selon les premiers éléments de l'enquête, le bateau a entamé sa croisière alors qu'il "penchait sur la droite" à la suite de cette panne, a confirmé le comité d'enquête. 

 

Des survivants, interrogés par la télévision Rossia24, ont aussi dénoncé l'absence sur ce bateau de toute indication concernant les mesures de sécurité: "Il n'y avait aucune indication concernant l'endroit où se trouvaient les gilets de sauvetage", a dit Natalia Makarova. Un autre survivant, Nikolai Tchernov, a raconté sur Rossia24 que deux bateaux étaient passés à proximité sur la Volga après le naufrage sans s'arrêter malgré les appels au secours des survivants. 

 

Précédents accidents

Des accidents de bateau surviennent fréquemment sur les cours d'eau et les mers de Russie, destinations prisées par les touristes étrangers et russes. En septembre 2010, sept personnes ont péri dans le naufrage d'un bateau dans un lac situé à 80 km de Norilsk (Grand Nord russe).

 

L'accident le plus connu remonte cependant à 1986, lorsque le navire de croisière soviétique Admiral Nakhimov avait coulé en mer Noire en quelques minutes au large du port de Novorossiïsk, faisant au moins 423 morts parmi les 1.259 personnes à bord. Le bâtiment avait heurté un vraquier. 

 

Source: L´Expresse

 


 
 
posté le 09/07/11

La Belgique est-elle "un projet mort"?

Les indépendantistes flamands ont refusé le compromis proposé par les francophones, laissant le pays dans un grand désarroi. Décryptage.

 

Quel était le but de cet accord ?

 

Le socialiste francophone Elio Di Rupo était chargé par le roi Albert II depuis le 16 mai de trouver un compromis pour former un vrai gouvernement- toujours introuvable depuis les élections du 13 juin 2010. Le pays est, en effet, actuellement dirigé par une petite formation autour du Premier ministre sortant Yves Leterme pour gérer les "affaires courantes". Mais ses propositions -notamment la réforme les institutions fédérales en transférant des compétences vers les régions- ont été balayées ce jeudi par Bart De Wever, le président du parti nationaliste flamand N-VA.

 

La solution de la dernière chance

 

Après plus d'un an de vacance du pouvoir à Bruxelles -un record mondial- cet accord était considéré -aussi bien en Flandres qu'en Wallonie- comme celui de la dernière chance. Le refus du N-VA est donc vécu de part et d'autres du pays comme une énorme déception. "La Belgique n'a plus de sens. La Belgique ne vaut pas la peine. La Belgique n'est plus un pays à gérer, à reconstruire, à faire évoluer.

 

C'est un projet mort qu'il faut achever en faisant la place à une vision univoque, flamande", écrit Isabelle Delvaux, éditorialiste en chef du Soir. "Voulons-nous encore savoir si c'est possible de faire pire?" s'interroge pour sa part Liesbeth Van Impe dans Het Nieuwsblad. "De Wever n'a pas épargné sa critique, il n'a laissé aucune ouverture, pas de baume dans l'âme. Il a montré à Di Rupo, avec tout le respect bien sûr, un doigt d'honneur",  

Pour quoi le N-VA, le parti indépendantiste belge a-t-il refusé le compromis ?

 

Selon le politologue André-Paul Frognier interrogé par le quotidien le Vif, ce refus était prévisible: "La stratégie de la N-VA est claire depuis longtemps: elle est rationnelle et scissionniste. Mais comme Bart De Wever sait bien que l'électorat flamand n'est pas prêt au séparatisme, il fait en sorte de rendre tout accord impossible pour amener l'opinion publique flamande à croire que, finalement, la scission du pays est la seule issue".

 

Pour le quotidien conservateur anversois Gazet van Antwerpen, traduit par Courrier International, l'échec tient d'abord à des visions différentes pour l'avenir du pays. "Le plus grand parti de Flandre et le plus grand parti de Wallonie (...) ont des points de vue diamétralement opposés tant sur les réformes institutionnelles que sur des sujets économiques ou sociétaux." 

Que va-t-il se passer après?

 

Le refus des indépendantistes flamands du compromis proposé par les francophones laisse le pays dans l'expectative. Certains observateurs politiques prévoient l'organisation d'élections dans les semaines à venir. Une perspective que ne les réjouit guère, à l'image de André-Paul Frognier, politologue: "Même s'il faut en passer par là, les élections ne seront qu'une trêve. Il ne faut pas les voir autrement. La situation va recommencer à s'envenimer après les élections". Une solution à laquelle s'oppose Elio Di Rupo. "Je ne veux pas d'élections car ce serait encore pire. La radicalisation serait encore plus forte", a déclaré M. Di Rupo sur la chaîne de télévision privée RTL-TVI, après avoir demandé au roi Albert II de le décharger de sa mission de formation d'un gouvernement, plus d'un an après les élections. 

 

A défaut d'organiser de nouvelles élections, "d'autres envisagent de renforcer les pouvoirs du gouvernement d'Yves Leterme: un gouvernement en affaires courantes qui continue à prendre des initiatives, faute de mieux. Celui-ci pourrait, par exemple, préparer à la rentrée le budget 2012", explique Céline Biourge sur la RTBF. 

 

Source: L´Expresse

 


 
 
posté le 09/07/11

L'incroyable odyssée du cheveu indien

Une jeune femme entourée de nonnes jaïns (courant religieux proche de l'hindouisme) fait son entrée en religion. Après les voeux de pauvreté et d’abstinence, les nonnes lui ont retiré en une heure tous ses cheveux. (Raphaël Gaillarde)
Une jeune femme entourée de nonnes jaïns (courant religieux proche de l'hindouisme) fait son entrée en religion. Après les voeux de pauvreté et d'abstinence, les nonnes lui ont retiré en une heure tous ses cheveux. (Raphaël Gaillarde)

Avec l'exportation de 500 tonnes de cheveux par an et un chiffre d'affaires de 140 millions d'euros, l'Inde est le leader mondial du «black diamond business». Et cela, grâce aux offrandes des croyants.

Madras, capitale du Tamil Nadu, un Etat du sud-est de l'Inde, n'accueille pas ses visiteurs mais les phagocyte. Mégapole de 10 millions d'habitants, désordonnée, polluée et bruyante, elle vit jour et nuit à un rythme effréné. Il faut des heures pour y entrer ou en sortir, réciter un Notre Père avant de traverser ses avenues-fleuves, qui ont perdu depuis longtemps leur sens initial, et affronter, une fois par an, une mousson dévastatrice.

 

 

Très soucieuses de leur apparence, les Indiennes le sont encore plus de leur chevelure. Un jour, dans l'espoir d'une vie meilleure, elles l’offriront à Vishnou ou Murugan. (Raphaël Gaillarde)

Très soucieuses de leur apparence, les Indiennes le sont encore plus de leur chevelure. Un jour, dans l'espoir d'une vie meilleure, elles l'offriront à Vishnou ou Murugan. (Raphaël Gaillarde)
 

Tout n'y est que démesure: sa plage, Marina Beach, sur le golfe du Bengale, est la deuxième plus longue d'Inde avec ses 12 kilomètres; Ghandi Nagar, son interminable bidonville et ses dizaines de milliers d'habitants, un des plus importants du sous-continent. Et pourtant, Chennai (nouveau nom de Madras depuis 1996) attire par son dynamisme : on y retrouve des entrepreneurs travaillant pour le luxe, comme le brodeur français Jean-François Lesage, ou des leaders de l'industrie automobile comme Renault-Nissan, qui vient d'y construire une usine de 990 millions de dollars et y produira à terme 400.000 véhicules par an.

 

Mais une industrie concentre toutes les attentions: 100 % indienne, elle gagne chaque année plus de parts de marché, génère de l'emploi, stimule la concurrence, éveille les jalousies, appelle le secret. Ses dirigeants reçoivent dans des bureaux glacés high-tech, parlent avec passion de leur activité, proposent une visite exceptionnelle de leurs usines et avancent à voix basse chiffres et profits.

 

A les entendre, récolter des tonnes de cheveux, les trier, les laver, les sécher, les traiter et les vendre, dans le monde entier, sous forme d'extensions ou de postiches est une activité aussi excitante que l'exploitation du diamant. En douterait-on qu'il y a toujours quelqu'un pour vous rappeler que l'industrie indienne des cheveux naturels s'appelle aussi black diamond business.

 

 

On offre ses cheveux le temps d’une prière silencieuse. (Raphaël Gaillarde)

On offre ses cheveux le temps d'une prière silencieuse. (Raphaël Gaillarde)
 

En Inde, toutes les histoires commencent dans des temples et le cheveu n'échappe pas à cette règle. C'est là, dans des pièces spéciales, que des millions de croyants, riches ou pauvres, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, viennent offrir leurs cheveux à Shiva, Vishnou ou Muragan en échange d'une vie plus confortable, d'une santé meilleure ou de l'arrivée d'un enfant.

 

Dans les dix plus grands temples des quatre Etats du sud de l'Inde (Karnataka, Tamil Nadu, Kerala, Andhra Pradesh), cheveux et chevelures coupés par des milliers de barbiers sont stockés et vendus aux enchères une fois par an à la période des moissons, de janvier à mai. Dans 300 temples plus modestes, ce sont des intermédiaires qui achètent la production locale pour la douzaine de grandes entreprises indiennes impliquées au plus haut niveau dans le commerce du « diamant noir ». C'est ainsi qu'après avoir été offertes aux dieux, des centaines de tonnes de cheveux se retrouvent dans des usines de Chennai ou de Bangalore avant de finir en extensions sur les têtes connues ou inconnues de déesses occidentales.

 

 

Coupés en quelques minutes, ils vont être conditionnés et transformés en perruques ou en extensions. (Raphaël Gaillarde)

Coupés en quelques minutes, ils vont être conditionnés et transformés en perruques ou en extensions. (Raphaël Gaillarde)
 

Quand on les obtient, les chiffres du marché indien du cheveu donnent une première mesure de cette activité unique. L'Inde exporte plus de 500 tonnes de cheveux par an, soit 1400 kilos chaque jour; 25 % proviennent des temples, 75 % sont vendus par des particuliers.

 

A Tirupati, deuxième lieu saint le plus visité et le plus riche au monde après le Vatican (400 millions de dollars de budget annuel), 18.000 employés et une trentaine de prêtres accueillent au quotidien 50.000 adorateurs de Sri Venkateswara (Vishnou), voire 100.000 les jours de fête. Tous seront nourris, soignés et admireront quelques secondes leur dieu.

 

Un sur quatre donnera ses cheveux après avoir abandonné son appareil photo ou son portable et emprunté un long couloir grillagé qui le mènera au rasoir d'un des 435 coiffeurs répartis dans une bâtisse de quatre étages. Grâce à eux, Tirupati récolte à lui seul chaque année près de 200 tonnes de cheveux et en retirerait bon an mal an entre 10 et 20 millions de dollars, selon les cours du marché.

 

 

Les cheveux de qualité sont suspendus pour sécher; les cheveux en vrac, eux, sont étendus sur des terrasses pendant 30 minutes. (Raphaël Gaillarde)

Les cheveux de qualité sont suspendus pour sécher; les cheveux en vrac, eux, sont étendus sur des terrasses pendant 30 minutes. (Raphaël Gaillarde)
 

«C'est en 1962 qu'a eu lieu ici la première vente aux enchère de cheveux. Le kilo valait alors 16 roupies, soit 24 dollars actuels, mais les prix aujourd'hui peuvent être multipliés par dix selon les années, nous explique un employé du temple. Avant, nous jetions ou brûlions tous ces cheveux, ce qui polluait énormément. Dans les années 1990, le gouvernement nous a interdit de les brûler.

 

Les vendre a été une aubaine pour tout le monde.» A Chennai, dans le quartier d'affaires de T Nagar, nous sommes reçus par Georges Cherian, administrateur de la société Raj Impex, inscrite au top ten du NHB (natural hair business). «Nous nous sommes lancés dans le marché du cheveu dans les années 60-70, raconte Georges.

 

Les Japonais achetaient des cheveux courts en grande quantité pour en extraire des protéines et fabriquer des postiches. Les postiches en faux cheveux ne satisfaisant plus la clientèle, les deux décennies suivantes, nous nous sommes investis à fond dans la vente de cheveux naturels de qualité, devenant rapidement les numéros1 et 2 en Inde.

 

Aujourd'hui, nous employons 600 personnes dans nos usines à l'extérieur de Chennai, achetons chaque année entre 20 et 25 tonnes de cheveux dans les temples et une quarantaine de tonnes à d'autres fournisseurs, et nous faisons 12 millions de dollars de chiffre d'affaires. Mais ne vous y trompez pas, le marché du cheveu, comme celui de l'or ou du diamant, n'est pas un marché facile; il faut avoir les reins solides.»

 

Les acheteurs du NHB le confirment: il est beaucoup plus compliqué d'acheter des cheveux en Inde que de les vendre à l'étranger, car les grands temples comme Tirupati peuvent, certaines années, ne vendre que de petites quantités de cheveux pour faire grimper artificiellement les prix. En 2010, les acheteurs ont officiellement protesté contre cette pratique scandaleuse. Même en temps normal, les ventes aux enchères ressemblent à des foires d'empoigne. Elles sont le théâtre de négociations et de tractations sans fin, provoquent de vives tensions car chacun y vient avec l'espoir d'acheter un maximum de cheveux.

 

 

Dans les ateliers des grandes entreprises, les ouvrières effectuent six jours sur sept, pendant huit heures, les différentes opérations de transformation des cheveux. (Raphaël Gaillarde)
 
 
Dans les ateliers des grandes entreprises, les
ouvrières effectuent six jours sur sept, pendant huit heures, les différentes opérations de transformation des cheveux. (Raphaël Gaillarde)
 

Sur les cinq étages de l'usine flambant neuve Raj Impex d'Alinjiwakkam, des centaines de femmes participent à toutes les étapes du traitement des cheveux. Après les avoir triés et mesurés, elles en shampouinent 300 kilos chaque jour dans de grandes bassines de métal et les mettent à sécher sur une terrasse pendant une demi-heure avant de pendre les remy à des crochets métalliques et de laisser au sol les non remy.

 

Remy indique des cheveux coupés dans les temples et rassemblés en mèches liées respectant le sens racine-pointe. Selon leur qualité, ils peuvent être vendus jusqu'à 600 dollars le kilo. Non remy qualifie des cheveux en vrac, ou cheveux de peigne, et sont pour la plupart des cheveux d'hommes, courts, utilisés dans l'industrie chimique pour produire des fertilisants ou des shampooings à partir des acides aminés et sont vendus, eux, 100 dollars le kilo.

 

Dans les autres étages, des dizaines de femmes assises sur de petits tabourets en bois, sur un sol carrelé impeccable, traitent chacune des caisses de cheveux frisés, bouclés, ondulés ou droits, remy ou non remy. Masque sur le visage, elles lancent toute la journée des mèches de cheveux sur une planche à clous, opération destinée à en retirer les nœuds et à se débarrasser des cheveux les plus fragiles.

 

D'autres femmes prennent ensuite ces mèches et, appuyées sur un petit plateau noir, en retirent patiemment les cheveux blancs ou gris qui s'y trouvent. Ces cheveux seront eux-mêmes rassemblés en mèches. Dans un coin, certaines mèches noir foncé partent, elles, pour la teinture. «Le cheveu asiatique est le plus solide, le cheveu africain, le plus fragile, et le cheveu indien, le meilleur, tant du point de vue de sa texture que de la possibilité de le colorer», commente le guide chargé de nous accompagner dans les ateliers.

 

 

Bruns ou blonds, des centaines de kilos de cheveux indiens font l'objet de toutes les attentions avant de partir chaque jour pour l'Europe, les États-Unis ou l’Asie. (Raphaël Gaillarde)

Bruns ou blonds, des centaines de kilos de cheveux indiens font l'objet de toutes les attentions avant de partir chaque jour pour l'Europe, les États-Unis ou l'Asie. (Raphaël Gaillarde)
 

Les ouvrières du cheveu travaillent six jours sur sept de 9h à 13h et de 14h à 17h, avec deux breaks thé-biscuits en plus de la pause déjeuner. A chacune, on demande d'atteindre si possible un objectif: traiter par jour 10 kilos de cheveux s'ils sont bruns (les plus lourds), 8 kilos de cheveux gris foncé, 7 kilos de cheveux gris et enfin 2 kilos de cheveux blonds. Si elles dépassent l'objectif, elles reçoivent une prime.

 

Ces femmes, dont certaines sont là depuis plus de quinze ans, manipulent avec une incroyable dextérité, sans jamais se blesser, entre 100 et 200 mèches par jour (une mèche de remy pesant 50 grammes, et non remy, 100 grammes). Pour ce travail, les plus jeunes touchent 100 dollars mensuels, les plus expérimentées, 300.

 

La famille Cherian, convertie au christianisme - on trouve un portrait du Christ dans chaque pièce -, met un point d'honneur à respecter les règles les plus récentes de la direction d'entreprise et du respect de l'environnement. Leur usine, équipée d'un système de retraitement des eaux usées, permet de n'utiliser que 10.000 litres par jour, là où il en faudrait 50.000. Cet effort a valu à l'entreprise le prestigieux label ISO 9001 en 2008. A d'autres étages, on prépare les extensions sous forme de trames ou de mèches individuelles prêtes à être posées. Les premières se font grâce à des machines, les secondes sont préparées à la main.

 

 

Dans une forêt de cheveux, une ouvrière en contrôle la qualité. (Raphaël Gaillarde)

Dans une forêt de cheveux, une ouvrière en contrôle la qualité. (Raphaël Gaillarde)
 

A Paris, avenue du Président-Wilson, Alexandre Zouari, coiffeur des reines et des stars, réceptionne et utilise des extensions haut de gamme à base de cheveux indiens. «Depuis une quinzaine d'années, explique-t-il, on assiste à un boom des demandes d'extensions. Cela est dû à la baisse généralisée de la qualité du cheveu féminin, liée au travail et au stress, et à un manque de soin quotidien. Qui aujourd'hui peut s'enorgueillir d'une chevelure comme celle de l'impératice Sissi, qui lui tombait au bas du dos? L'avantage, c'est que désormais, on peut changer de tête à volonté tous les quatre mois sans changer de style de vie.»

 

Quel est le prix de ces ajouts? «Huit euros par mèche. Et j'ai des clientes qui m'en ont demandé jusqu'à 275. Le marché des extensions de cheveux naturels explose car il correspond totalement à notre époque, où triomphent l'urgence et le pratique. Après l'Inde, aujourd'hui, le Brésil et les pays de l'Est commercialisent aussi leurs cheveux.» Mais entre l'Inde et l'Occident, c'est un commerce approuvé et soutenu par les dieux.

 

Source: Le Figaro

 

 


 
 
 

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