Tous les observateurs donnaient le président sortant
Idriss Déby Itno grand favori au scrutin présidentiel de lundi dernier.
Mais ses deux adversaires ne l'entendent pas ainsi.
"La tendance est en notre faveur", a confié Senoussi Moktar, un des
directeurs de campagne du candidat Pahimi Padacké Albert à N'Djaména.
Selon lui, le leader du Rassemblement National des Démocrates Tchadiens
(RNDT-Le Réveil) pourrait même remporter l'élection présidentiel dès le
premier tour.
Dans le camp de l'Alliance Socialiste pour le Renouveau Intégral (ASRI)
de Nadji Madou, l'on crie aussi victoire. "Malgré les irrégularités, le
candidat d'ASRI sera au deuxième tour avec le candidat du MPS (NDLR:
Mouvement Patriotique du Salut, parti au pouvoir)", déclare un des
porte-parole du candidat Nadji Madou.
Au MPS dont on est sûr de la victoire du "candidat de la Renaissance du
Tchad" depuis longtemps, c'est le taux de participation qui intéresse.
"A cette élection présidentielle, les gens sont sortis plus nombreux
que lors des dernières élections législatives", a estimé Mahamat
Hissène, porte-parole du président sortant Idriss Déby Itno.
Selon la Commission Electorale Nationale Indépendante, aucune
difficulté d'ordre humaine et matérielle n'a été signalée lors des
opérations de vote du lundi dernier. "Nous avons préparé la
présidentielle en tenant compte des dysfonctionnements signalés lors
des législatives du 13 février 2011", a affirmé Nassarmadji Ngaringem,
1er vice-président de la CENI.
"Le scrutin présidentiel s'est déroulé dans de bonnes conditions", a
également noté le ministre de l'Administration du territoire, Kedallah
Younous Hamid. Il s'est réjoui de l'engouement qui aurait été de
taille, fixant le taux de participation à "plus de 90%".
Cependant, il a regretté le comportement des membres de la Céni
représentants des candidats boycotteurs qui ont "tout fait pour saboter
le scrutin".
"Nous considérons que l'élection présidentielle n'a pas eu lieu dans le
Sud du pays", a déclaré un des représentants de l'opposant Ngarlejy
Yorongar qui -avec Saleh Kebzabo et Wadal Abdelkader Kamougué- a appelé
les Tchadiens à boycotter le scrutin du 25 avril. Il estime à plus de
85% le taux d'abstention dans les principales villes comme Moundou,
Sarh, Bongor, Doba ou encore Laï.
Source: Xinhuanet
Le Togo célèbre mercredi le 51e anniversaire de son indépendance; une
date qui coïncide avec la première année du second mandat de Faure
Gnassingbé à la tête du Togo.
De mars 2010 à mars 2011, le Togo a en effet vécu intensément au rythme
des réformes profondes engagées aussi bien dans le domaine politique,
économique que social.
Si le premier quinquennat avait surtout été consacré au chantier de la
réconciliation nationale et de la normalisation avec les partenaires
étrangers (Union européenne, FMI, Banque mondiale, etc…), le second met
résolument l’accent sur la relance économique, les grands travaux, les
exigences de la bonne gouvernance et la gestion rigoureuse des finances
publiques.
Faure Gnassingbé n’en néglige pas pour autant la poursuite de la
réconciliation et le dialogue avec l’ensemble de la classe politique.
Le principal parti d’opposition, l’UFC, fête lui aussi sa première
année au sein du gouvernement.
Pour
prendre la mesure de l’évolution que connaît le Togo, on lira en annexe
le bilan 2010-2011 ; les réalisations et les chiffres parlent bien
mieux que de longs discours.
Source: Togo news
Ingrid Ataféinam Awadé est incontestablement la femme la plus puissante
du Togo aujourd’hui à la faveur de ses relations intimes avec Faure
Gnassingbé. Née le 3 mars 1973 d’une famille modeste, d’un père
enseignant et directeur d’école, elle fit ses études primaires et
secondaires à Kara. Un de ses camarades de classe aujourd’hui à
l’extérieur du pays se rappelle l’image d’une fille très agitée mais
intelligente qui fréquentait l’EPP Karozo encore appelée EPP Chaminade
que dirigeait son père Awadé Tchaa. Nous sommes dans les années 1985.
Ce souvenir si proche est aussi lointain car la belle (sic) Ingrid a
grandi, mieux, a mûri au point d’être aujourd’hui la femme la plus
incontournable de la galaxie de Faure Gnassingbé capable de faire et de
défaire les hommes et les femmes du système. Un privilège impensable et
inimaginable du vivant de Gnassingbé Eyadema.
Diplomée en Sciences de gestion et nantie d’un DESS en contrôle de
gestion et système d’information, elle débarque au Togo dans les années
1998. Très vite elle fut présentée par un membre de sa famille, Général
de son état, à Alexis Lamsey Looky comme expert comptable. A l’époque
on cherchait au sein du pouvoir à faire la promotion des filles du Nord
et principalement de Kara. C’est donc Alexis Lamseh Looky à l’époque DG
de l’UTB qui se chargea d’intégrer progressivement Ingrid Awadé et
Nathalie Bitho, alors Mme Atchollé dans le système financier. Elle
gravit rapidement les marches, travaille au Fonds GARI qu’elle quitte
le 30 avril 2003. Elle s’occupera ensuite de la SGI (Société de gestion
et d’intermédiation), une filiale de la BRVM (Bourse régionale des
valeurs mobilières) basée à Abidjan, poste qu’elle cumulera avec celui
du DG des impôts jusqu’en 2008 avant de le céder à un de ses proches,
Assigbi Mensah. Elle a profité de sa position de première responsable
de la SGI-Togo pour faire le tour de plusieurs barons du RPT civils
comme militaires et les convaincre d’investir des centaines de millions
dans la BRVM.
De la présidence à la DGI, une montée en puissance
Lorsque le 5 février 2005 le général Eyadema quitta le monde des
vivants, la nomenklatura RPT au lieu d’organiser une succession
respectant la Constitution, alla chercher un certain Faure Gnassingbé
qu’on imposa à la suite d’un tripatouillage constitutionnel unique au
monde. Le règne des jeunes loups venait ainsi de commencer, pour le
plus grand malheur du RPT et des Togolais. C’est alors que dame Ingrid
réussit on ne sait trop de quelle manière, à se glisser dans le cabinet
présidentiel au poste de conseillère financière de Faure Gnassingbé. De
sources concordantes, elle aurait été introduite dans le circuit par un
baron aujourd’hui en disgrâce.
Au lendemain de sa prise sanglante du pouvoir, Faure Gnassingbé était
soucieux d’asseoir son règne. Il se débarrassa en douceur de certains
collaborateurs de son défunt père, notamment au niveau des régies
financières et des sociétés d’Etat. C’est alors qu’Ingrid Ataféinam
Awadé fut catapultée en juin 2006 à la Direction Générale des Impôts en
remplacement du Colonel De Souza Galley. Dès sa prise de fonction, elle
se charge d’asseoir son autorité par des affectations expéditives,
punitives et fantaisistes des cadres des services des impôts et du
recrutement par vague de ses proches.
Dans la guerre de tranchée pour le contrôle du pouvoir qui oppose Faure
à son frère cadet Kpatcha Gnassingbé, Ingrid Awadé qui était
précédemment amie du député de la Kozah avant de rallier le palais de
la Marina, se chargea de neutraliser les soutiens financiers de
l’ex-ministre de la Défense. C’est ainsi qu’elle déclara la guerre sous
le couvert de redressement fiscal à des entreprises ou sociétés de
Libanais proches de Kpatcha. Bassam El Najar, Ramco et bien d’autres
sont passés à la trappe. Cette supposée traque des investisseurs véreux
et faux payeurs n’était qu’un prétexte, puisque une fois ces sociétés
démantelées, les amis et proches de Faure Gnassingbé prennent la relève
avec les mêmes pratiques mafieuses.
Ingrid Awadé, ses hommes, ses méthodes et le pillage organisé de l’économie togolaise
Après avoir démantelé le réseau de Kpatcha Gnassingbé, Ingrid Awadé
s’est empressée de mettre le sien en place. Pour la circonstance, elle
s’entoure d’une brochette de personnes d’horizon divers. A plusieurs
reprises, «La Lettre du Continent» a mentionné dans ses révélations
Kpatcha Bassayi, le directeur de l’entreprise de BTP CENTRO, Germain
Meba de CIB-INTA, Docteur Michel Kodom propriétaire d’une clinique de
la place et responsable de l’ONG AIMES-Afrique. Notre confrère
mentionne également le commissaire divisionnaire AHARH Ahawaré,
directeur de la documentation nationale et bien d’autres personnes.
Des rumeurs dans les milieux des BTP non confirmées par nos
investigations font état de ce que le matériel lourd dont dispose
l’entreprise CENTRO serait une propriété de celle qu’on surnomme la
«dame de fer». On comprend alors pourquoi la plupart des grands
chantiers ne tombent que dans l’escarcelle de CENTRO, notamment le
siège de la DGI en face de l’Ambassade des USA qui aurait coûté plus de
8 milliards de FCFA. C’est également à cette entreprise que revient
souvent la construction des palais du jeune monarque disséminés, sur
l’ensemble du territoire national, particulièrement à Cacaveli, Agou,
Blitta, Kouméa, Défalé, Dapaong. Les plans de ces palaces sont conçus
par une jeune architecte du nom de Limazié travaillant à CENTRO. Selon
des indiscrétions, le palais d’Agou aurait couté plus de 2 milliards de
francs CFA mais aurait été construit avec du matériel de qualité
douteuse. C’est d’ailleurs à l’entreprise CENTRO qu’est revenue la
construction de plusieurs villas luxueuses à la cité OUA où doivent
être hébergés les chefs d’Etat attendus pour le 51è anniversaire de
l’indépendance du Togo le 27 avril prochain. L’architecture intérieure,
notamment la décoration et l’ameublement est revenue à une société de
la même Ingrid gérée par sa petite sœur Abidé Awadé résidant au Canada.
Germain Meba, Directeur général de CIB-INTA et le Docteur Michel Kodom
propriétaire de la clinique Immaculée Conception et responsable de
AIMES-Afrique sont choyés dans la galaxie Ingrid. Le premier a une
exclusivité sur le marché des produits informatiques et des nouvelles
technologies appliquées. Quant au second, il est à la tête d’une
clinique où l’ensemble du matériel, à en croire certaines sources,
serait financé par la Directrice générale des impôts. Il en est de même
de l’ONG AIMES-Afrique dont le matériel serait de dernière génération
alors que le gouvernement peine à trouver les moyens pour doter les
hôpitaux de matériels adéquats. Le Docteur Kodom n’est pas le seul à
être dans les bonnes grâces d’Ingrid Awadé. Sa femme d’origine
Ghanéenne se voit régulièrement confier le juteux marché de commande
des pagnes qui servent à habiller les populations lors des festivités
organisées par le pouvoir de Faure. Pagnes de qualité douteuse qu’elle
commande au Ghana avec à la clé une facture très salée.
Dans une récente révélation, «La Lettre du Continent» a rapporté
qu’Ingrid Awadé intervient également dans la sécurité de son «ami»
Faure Gnassingbé. Pour la circonstance, elle s’attache les services du
commissaire divisionnaire AHARH Ahawaré, directeur du service de la
documentation nationale et de certains officiers israéliens actifs à la
présidence appartenant au réseau du sulfureux Charles Debbasch. Ce
commissaire divisionnaire responsable du club de basket Swallows dont
Ingrid est membre, reste toujours, selon certaines sources, le premier
responsable des RG (Renseignements généraux).
A l’égard de tous ces gens, Ingrid Awadé sait être généreuse. En guise
de récompense aux multiples services rendus, elle les arrose de biens
matériels, notamment de somptueuses villas par dizaine, des terrains,
des voitures de luxe, des comptes bancaires garnis et même des
appartements à l’extérieur. Certains de ses proches dont les épouses
sont devenues des commerçantes bénéficient de passe-droits pour
déverser sur le marché togolais des tonnes de marchandises sans payer
les impôts et les taxes douanières. Selon des sources généralement bien
informées, la Directrice générale des impôts aurait offert récemment à
l’épouse d’un de ses proches une voiture de luxe de marque Lexus et une
Peugeot 607 au fils de la même personne élève dans un lycée de la
place. Elle sait également entretenir les hauts gradés de l’armée
(chefs corps, chefs de renseignement, responsables des forces de
sécurité) à qui elle envoie de temps à autre des millions de francs.
Nos investigations nous ont conduit au ministère de l’Economie et des
Finances où Ingrid Awadé tient les locataires des lieux en respect, en
commençant par le premier responsable Adji Ottèth Ayassor. Ce dernier
qui donne l’impression d’un homme de rigueur reçoit paradoxalement ses
ordres de sa subordonnée, c’est-à-dire de la Directrice des impôts
qu’il appelle volontiers «Maman». La dernière illustration est cette
fameuse décision d’envoyer les agents des impôts au cordon douanier
pour prélever directement la TVA, une décision suscitée sans doute par
la Directrice des impôts. Au sein du ministère de l’Economie et des
Finances, certains cadres sont scandalisés par l’assujettissement du
ministre à la Directrice. Cette dernière n’hésite pas à distribuer à la
fin de chaque semaine des billets de banque à certains agents du
ministère afin que les dossiers venant des impôts soient traités avec
diligence. Quant aux autres services de l’Etat qui ne mouillent pas les
cadres dudit ministère, leurs dossiers traînent souvent dans les
tiroirs.
Ingrid Awadé, c’est aussi la fuite organisée des capitaux vers
l’extérieur. Depuis son arrestation à l’aéroport de Paris Roissy
Charles de Gaulle en 2007 avec une forte somme d’argent avant d’être
relâchée suite à l’intervention de la présidence togolaise, elle s’est
désormais tournée vers les pays peu regardants sur l’origine des
centaines de millions qui arrivent sur leur territoire. Pour ce faire,
Dubaï est devenu la destination privilégiée. D’importantes sommes
d’argent quittent le Togo chaque semaine en direction de ce pays ou
vers d’autres destinations comme le Canada où réside la petite sœur de
la Directrice des impôts. Une fuite importante de capitaux qui échappe
curieusement à la fameuse ANR qui s’acharne sur de pauvres commerçants
qui gagnent leur argent à la sueur de leur front. Comment peut-on
oublier que c’est elle qui signe les titres fonciers? Elle profite de
sa santé financière pour collectionner les immeubles sur l’ensemble du
territoire national. A Kara, on dénonce une spéculation foncière tous
azimuts à laquelle elle et sa famille se livrent en achetant à tour de
bras les terrains bâtis et non bâtis dans la ville. Ingrid déteste le
RPT et pousse constamment Faure à créer son parti
C’est une évidence qu’entre Ingrid Awadé et le RPT, ce n’est pas le
grand amour, pour ne pas dire que la «dame de fer» voue une antipathie
au vieux parti qui a porté Faure Gnassingbé au pouvoir en 2005. Selon
toujours «La Lettre du Continent», au lendemain des élections
législatives et après l’embastillement de Kpatcha Gnassingbé, elle
projetait de créer un parti pro Faure Gnassingbé afin de se débarrasser
du lourd passé politique hérité de feu Eyadema. Mais ce projet qui date
de l’arrivée de Faure Gnassingbé au pouvoir a foiré à plusieurs
reprises par la volonté des caciques du régime. Mais selon des sources
crédibles, l’idée ne serait pas définitivement rangée au placard.
Pour les campagnes électorales dans lesquelles elle joue un rôle
majeur, elle prive le RPT de moyens et s’appuie sur son propre réseau
d’associations et d’obligés. On évoque l’association d’un de ses
proches Noel D’Poukn, responsable du matériel à la direction des
impôts, propriétaire d’une agence de communication. En moins de deux
ans, ce jeune est devenu un Crésus de la place. On cite également le
frère cadet d’un proche d’Ingrid, avocat de son état qui aurait
abandonné son travail en Suisse pour s’établir à Lomé où il obtient le
juteux marché de la confection des Tee-shirt pour les grandes
manifestations du pouvoir. Toujours pour les activités politiques, il
ne faut pas oublier de mentionner la fameuse ONG NAFA qui dit être dans
la micro finance. C’est dans les sacs de jute que le Béninois qui
dirige cette ONG prend régulièrement sa part du gâteau togolais,
c’est-à-dire des billets de banque. Il faut ajouter à cette liste
d’autres obligés qui sillonnent régulièrement le territoire national
avec des centaines de millions dans des mallettes. A défaut de créer un
parti pour son «ami», Ingrid Awadé utilise l’arme financière contre le
RPT dont la trésorière Ibrahima Méimounatou serait sa rivale dans un
autre registre.
Toutes les activités que nous venons de mentionner sont financées par
les recettes des impôts ponctionnées directement à la source et des
centaines de millions perçus dans les sociétés d’Etat. Rien d’étonnant
lorsqu’on sait qu’a chaque année, le budget national du Togo est
toujours squelettique alors que le pays regorge d’énormes
potentialités. L’économiste Michel Nadim Khalife déclarait dans une
analyse que chaque année environ 300 milliards de francs CFA quittent
le Togo pour des destinations inconnues.
Ingrid Awadé généreuse et dangereuse
Ingrid Awadé sait entretenir ses amis, ses proches et ses obligés en
les couvrant de bien matériels mais aussi en leur offrant des facilités
pour s’enrichir à une vitesse exponentielle. La plupart de ses fidèles
sont devenus, comme elle, en l’espace de quelques années, des
millionnaires. Mais elle aime aussi se faire respecter. Comme on le
dit, le pouvoir est au bout de l’argent. Dans le harem du «jeune
prince» où gravitent plusieurs prétendantes, dame Ingrid Awadé joue son
va-tout et n’hésite pas à créer des ennuis à ses adversaires et à ses
concurrentes (sic). Sylvestre Mensah l’oncle de Faure Gnassingbé,
député à l’Assemblée nationale et proche de la Directrice des impôts
l’a appris à ses dépens. Il a été sommé de vider en trois jours la
luxueuse villa d’Ingrid qu’il occupait à la résidence de la caisse. Son
crime est d’avoir représenté Faure Gnassingbé au baptême d’un enfant
d’une de ses rivales.
Quelques mois auparavant lors de son 47è anniversaire, le sieur
Sylvestre Mensah aurait reçu de la même dame, selon nos sources, une
forte somme d’argent et des cartons de champagne. Un autre directeur
d’une société d’Etat a failli perdre son poste après avoir accordé un
marché de publicité à une rivale de la «dame de fer». Elle s’est
également brouillée sans que l’on ne sache pourquoi avec sa camarade
Nathalie Bitho. Conséquence, cette dernière a été virée du
gouvernement. Marquant «le prince» à la culotte, elle s’occupe de la
commande de ses effets personnels. Femme de pouvoir, elle adore le
champagne, particulièrement la marque adorée de son «ami», le
Taitingher vendu à plus de 1200 euros la bouteille. Selon des sources
concordantes, elle en ingurgite des fois au point de rentrer dans un
état second. Autre illustration de sa prodigalité et de son emprise sur
son prince charmant et les biens de l’Etat, il nous revient que le
chocolat qu’elle consomme se commande depuis Paris et lorsque le stock
finit, c’est avec, tenez-vous bien, l’avion présidentiel qu’elle va
s’approvisionner. Dans l’entourage même de Faure, elle règle ses
comptes à tous ceux qui osent l’importuner. Ce n’est pas Gilbert Bawara
qui nous démentirait. De même que d’autres barons civils comme
militaires tombés aujourd’hui en disgrâce. Pour sa propre protection et
sa puissance, elle affectionne des marabouts nationaux comme
internationaux qui défilent toute l’année à son domicile.
Le dossier sur les méthodes, les pratiques, les réseaux mafieux de
celle qui se prénomme officieusement première dame nous prendrait des
pages entières. L’essentiel à retenir est que sortie de nulle part,
issue d’une famille plus ou moins modeste, elle a réussi en 5 ans de
règne de Faure Gnassingbé à changer de statut social pour devenir une
milliardaire dans un pays où plus de 62% de la population vit sous le
seuil de pauvreté. Ange noir ou démon blanc, nymphomane ou femme de
caractère, jusqu’où ira Ingrid Atafeinam Awadé dans sa recherche
effrénée du pouvoir, de l’argent et de la puissance? Cette question
reste une préoccupation majeure de la plupart des barons du RPT
relégués aux oubliettes de l’histoire et surtout des opérateurs
économiques victimes permanentes des règlements de comptes sous le
couvert de redressement fiscal.
Source: Etiame.com
Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi se sont rencontrés à Rome pour
évoquer le sort des Tunisiens venus de Lamedusa. Ils ont demandé la
révision des accords de Schengen et le renforcement des frontières
extérieures. Mais toujours rien pour développer la Tunisie.
La Révolution de jasmin ne sent plus la rose. Du moins pour les
Européens. La chute du régime de Ben Ali a provoqué la fuite de
milliers de Tunisiens vers l’Union européenne et son espace Schengen
sans frontières. On compterait 25 000 migrants arrivés en Europe par
l’Île de Lampedusa en Italie. Rome, lassée de jouer les
gardes-frontières pour les 27, a octroyé des papiers à ces migrants
dans l’espoir qu’ils rejoignent vite la France, Selon les accords de
Schengen, les titres de séjour même attribués par Rome permettront en
effet à leurs titulaires de séjourner librement en France pendant 3
mois. Histoire de les faire partir au plus vite, les autorités
italiennes auraient même distribué des billets de trains gratuits aux
migrants selon RTL . On compte déjà 400 de ces migrants ayant trouvé
refuge dans un square du XIXe arrondissement de Paris. Une
manifestation de migrants a même eu lieu mardi. La France et l'Italie
s’étaient déjà écharpées sur cette question, Paris a d’ailleurs émis
des critères très stricts pour autoriser le séjour des migrants
possédant un titre de séjour italien, une cinquantaine de Tunisiens
dans ce cas ont déjà été refoulés.
Ils se sont d’ailleurs rencontrés mardi à Rome pour discuter du sujet.
Ils ont convenu de proposer à la Commission et au président du Conseil
Européen Herman Van Rompuy de réviser les accords de Schengen afin de
rétablir temporairement les contrôles aux frontières intérieures en cas
de fort afflux migratoire. « Nous disons qu'il n'y a aucune raison de
ne pas évoquer la clause de sauvegarde si un pays est défaillant à
garder les frontières des autres » a rappelé Nicolas Sarkozy à Rome.
Cette possibilité de contrôles temporaires existe déjà « en cas de
menace grave pour l'ordre public ou la sécurité intérieure », clause
utilisée en France suite aux attentats de 1995 ou lors du Sommet de
l’Otan à Strasbourg en 2009 et en Allemagne lors de la Coupe du Monde
2006 pour éviter l’arrivée de hooligans. A la base, il s’agit donc plus
d’une mesure face un péril imminent de sécurité plus qu’un palliatif
pour gérer un afflux de migrants économiques.
Dans leur lettre à la Commission et au Président du Conseil, la France
et l’Italie ont également proposé un renforcement des moyens de
l’agence Frontex, chargée de surveiller les frontières extérieures de
l’UE. Cette agence est actuellement soumise au bon vouloir des Etats
membres. Elle est censée éviter qu’un Etat aux frontières de l’Union se
retrouve seul face à une crise migratoire. C’est pourtant ce qui a été
le cas à Lampedusa malgré l’intervention de Frontex. Un isolement pris
en compte par Paris et Rome qui ont demandé « une plus grande
collaboration » avec les pays du sud de la Méditerranée. Le Conseil
européen de juin sera largement consacré au sujet.
Verrouillage
Prime des salariés: on commence par les boss du CAC 40 !
Rama Yade: Allons enfants de Sarkozie, le jour de trahison est arrivé!
Sarkozy supprime le bouclier fiscal... et ronge l'ISF Pour l’heure, la
stratégie choisie par Paris et Rome semble donc le verrouillage des
frontières tant intérieures que extérieures. Tous deux en difficulté
dans les sondages, Nicolas Sarkozy et Silvio Berlusconi ont besoin de
donner des gages de fermeté à leurs électorats respectifs. Mais d'un
autre côté, les deux dirigeants ne pouvaient remettre en cause Schengen
sans passer pour des souverainistes sur la scène européenne. D'où cette
solution intermédiaire. « Nous voulons que Schengen vive, et pour que
Schengen vive, Schengen doit être réformé », a d’ailleurs déclaré
Nicolas Sarkozy. Comme un ballon d’essai, la proposition française d'un
rétablissement des contrôles avait déjà fuité avant le Sommet,
entraînant un tollé politique.
Cela reste pourtant une solution de court terme. Le verrouillage ne
peut résoudre à lui seul la question migratoire et l’abolition des
frontières encore moins. Une aide aux pays d'origine est également
nécessaire pour s'attaquer au problème à la base : la pauvreté, le
chômage.... D'ailleurs, en 2007, Nicolas Sarkozy avait brandi sa
doctrine du co-développement pour réguler l'immigration en France. Mais
aujourd'hui, l’aide au développement de la Tunisie semble peu présente
des débats au profit de polémiques sur le nombre d’étrangers à
accueillir.
Ce discours simpliste, on le refuse même au PS. « On ne peut pas
refuser de soutenir financièrement le Maghreb et s’étonner des flux
migratoires », a tonné Jean-Christophe Cambadélis, chargé des relations
internationales, dans Libération. Il ajoute que la priorité doit aller
à « un Plan Marshall d’intervention pour cette région du monde », c’est
seulement ensuite que le socialiste évoque un « statut provisoire »
pour ces migrants. La doctrine de la rue de Solférino semble avoir
évolué, tout se passe comme si l’idée d’une France terre d’accueil dans
un monde sans frontières était déjà dépassée.
Radinerie
Et l’aide apportée par les Européens semble bien chiche pour l’instant.
Suite à la chute de Ben Ali, l’Union européenne avait déjà débloqué 17
millions d’euros en urgence. Une somme qualifiée de « ridicule » par le
ministre tunisien de l’Industrie Afif Chelbi .« L'Europe démontre de
cette manière ne pas avoir saisi la portée de l'événement historique
qui s'est produit sur la rive sud de la Méditerranée », a-t-il ajouté.
Un autre volet d’aide a été encore annoncé en mars par Bruxelles mais
ce n’est qu’une avance sur les 160 millions déjà attribués à la Tunisie
pour 2012-2013. Ces 160 millions pourraient être doublés après le 24
juillet, quand une Assemblée constituante sera élue. De son côté, la
Banque européenne d’investissement, qui dépend de l’UE, a accordé la
somme de 1,87 milliards d’euros à la Tunisie. Mais il s'agit de prêts
et non de subventions.
Du côté des Etats, on essaie aussi d’être généreux. La France a déjà
débloqué… 350 000 euros d’aide d’urgence. En déplacement la semaine
dernière à Tunis, Alain Juppé à promis une aide de 350 millions
d’euros... sur la période 2011-2012. Pour l’heure, il n'y a a donc pas
de Plan Marshall d'urgence digne de ce nom. Ce n’est pas étonnant dans
une Europe où la rigueur budgétaire semble devenue la règle. Fermer les
frontières devient alors une fuite en avant, une façon de ne pas voir
que cette émigration venant d'une Tunisie avant tout une contrainte
économique dans un pays encore déstabilisé par la chute de Ben Ali.
Cette stratégie un calcul à court terme, la répression d’une
immigration économique massive risque de coûter plus au final que
l’aide au développement des pays d’origine. La Commission a d’ailleurs
récemment dénoncé la radinerie des Etats membres, notamment la France à
ce sujet. Bruxelles semble soudain découvrir les bienfaits de la
dépense publique. Mais il reste aux Tunisiens de faire appel aux prêts
du FMI et d’appliquer en retour sa solution miracle : privatiser les
plages. La famille Alliot-Marie pourrait être intéressée.
Source: Marianne
C’est un banal fait divers qui a mis le feu aux poudres, fin mars. Pour
la première fois, des mutins s’en sont pris à des symboles de l’État
burkinabè, preuve que le malaise est profond dans cette armée où l’on a
recruté à tour de bras ces dernières années. Enquête.
La hiérarchie militaire enchaîne les réunions depuis la mutinerieUne
quinzaine de stations-service entièrement ravagées ? ; des commerces
pillés ? ; la demeure du chef d’état-major, Dominique Djindjéré, vidée
de tous ses biens, comme celle du ministre de la Défense, Yéro Boly ? ;
le maire de la capitale, Simon Compaoré, et sa femme menacés et
molestés… Les mutins de l’armée burkinabè n’ont pas fait dans la
demi-mesure dans la nuit du 22 au 23 mars. Quelques heures durant,
Ouagadougou a vécu à l’heure ivoirienne. " Ça tirait dans tous les
sens. C’était très tendu. On ne savait pas quoi faire ", témoigne un
ressortissant français. Une adolescente de 15 ans, touchée à la tête
par une balle perdue, est décédée quelques jours plus tard. D’autres
villes - Gaoua, Banfora, Tenkodogo - ont subi les foudres des soldats
en colère, mais c’est Fada N’Gourma, dans l’Est, qui en garde la trace
la plus visible ? : son palais de justice a été éventré par un tir
d’obus.
Lance-roquettes
Des soldats équipés comme s’ils partaient à la guerre (kalachnikovs,
lance-roquettes) s’en prenant aux plus hauts dirigeants de l’État ?? "
Ce n’est plus l’armée, c’est un vrai foutoir ", titrait le quotidien
L’Observateur Paalga. Un colonel le reconnaît ? : " Les hommes étaient
incontrôlables. Aucun gradé ne pouvait leur faire entendre raison. "
Selon un proche conseiller du chef de l’État, Blaise Compaoré, la
hiérarchie militaire a même pensé envoyer les unités d’élite pour les
maîtriser. " En cinq minutes, l’affaire aurait été réglée, indique
notre source. Mais le président a dit non. Il ne voulait pas de morts.
" Mais le traumatisme est important - tant au sein de l’armée, où l’on
ne cache pas avoir été ébranlé par cette révolte, que parmi la
population.
Certes, ce n’est pas la première fois que les troupes sortent de leurs
casernes. Les précédents ne manquent pas ? : en 1999, en 2006, en 2007…
Mais cette fois, les mutins ont franchi un cap en prenant pour cibles
les symboles de l’État. " Vous imaginez la situation ?? Comment le
ministre de la Défense et le chef d’état-major pourront-ils passer
leurs troupes en revue après ce qui s’est passé ?? " s’inquiète Ablassé
Ouédraogo, ancien ministre des Affaires étrangères de Compaoré.
" Si on est allé chez eux, c’était pour manifester contre la
hiérarchie. C’était réfléchi ", assure Philippe. Ce soldat de 1re
classe a fait partie des mutins. Dans l’armée depuis bientôt dix ans,
il n’a pas voulu révéler son identité - d’où ce prénom d’emprunt. S’il
regrette les pillages et jure que la plupart ont été perpétrés par des
bandits qui ont profité de la situation, il assume le reste. " Cette
histoire, ça a été la goutte d’eau. Il y a un vrai malaise aujourd’hui
dans l’armée ", explique-t-il.
Pour comprendre la furie des soldats, il faut aller au-delà du simple
fait divers qui les a mis en rage. À l’origine ? : une banale affaire
de mœurs. L’histoire d’un homme venu faire des travaux dans la maison
d’un soldat, qui aurait fait des avances à sa femme et qui a fini nu
sur sa mobylette dans les rues de Ouaga, après avoir été molesté par le
militaire en question et quatre de ses frères d’armes. Sur la route, un
gendarme l’arrête. L’homme porte plainte. La justice civile s’empare de
l’affaire. Premier courroux des militaires ? : " Pourquoi la justice
civile, alors que nous avons une justice militaire ?? " s’indigne
Philippe. Deuxième courroux ? : le 22 février, le procureur requiert
six mois de prison avec sursis contre les militaires, mais, le 22 mars,
le juge rend un verdict plus sévère. Il leur inflige douze à quinze
mois de prison ferme - ce qui signifie, pour ces hommes, la radiation
des rangs de l’armée. Chez les troufions, on ne saisit pas les arcanes
de la justice ? : on pensait que le réquisitoire du procureur avait
valeur de jugement. " Pourquoi un deuxième jugement ?? " demande
naïvement Philippe.
Pas très regardants
Immédiatement, les condamnés sont incarcérés à la prison militaire, au
camp Sangoulé-Lamizana, à l’est de la capitale. Tous sont issus de
récentes promotions (2008 et 2009). Ceux qui ont fait leurs classes
avec eux n’acceptent pas le verdict. Avec d’autres, ils décident
d’aller les libérer, puis de descendre dans la rue. Dans les régions,
ce sont aussi des jeunes recrues qui font le coup de feu - à Fada
N’Gourma, ils en profitent pour libérer un des leurs, condamné et
incarcéré pour viol. Pour les armes, ce n’est pas un problème. " Depuis
quelques jours, à cause de l’agitation sociale qui régnait, nous avions
été appelés en renfort. Les armes étaient donc en circulation, alors
que d’habitude elles sont bloquées dans les magasins ", explique le
colonel Amadou Thera, chargé des relations publiques des armées.
Les mutins sont nombreux et sont, pour la plupart, des soldats de 2e
classe inexpérimentés. Irresponsables ?? Depuis trois ans, l’armée
burkinabè, forte d’environ 12 ?000 hommes, a multiplié les recrutements
- environ 1 ?000 par an en 2008, 2009 et 2010 - afin de suppléer les
soldats partis au Darfour dans le cadre de la mission de l’ONU et les
nombreux départs à la retraite. Mais, selon un expert militaire que
l’on ne peut nommer car soumis au devoir de réserve, ces recrutements
laissent à désirer. " On était dans la logique du chiffre. On a été peu
regardant sur la qualité des hommes. " Un colonel reconnaît que, à la
suite de cette mutinerie, les méthodes de recrutement vont changer. "
Jusqu’à présent, il n’y avait pas de test psychologique et on prenait
n’importe qui. Il faut qu’on réfléchisse à recruter des hommes qui ont
au moins le brevet. "
Ces jeunes n’ont en outre peut-être pas reçu la formation adéquate,
avance l’expert. " L’encadrement est léger. Il manque des cadres.
Toutes les armées qui envoient des soldats dans des missions de l’ONU
connaissent ce problème. " Selon lui, ces recrues sont d’autant plus
difficiles à gérer que la plupart d’entre elles sont des " diaspos " ?
: des Burkinabè qui ont grandi en Côte d’Ivoire.
" Leurs codes sont différents, dit-il. Ils ont une autre discipline. "
Leur rôle dans la mutinerie permet à certains cadres du régime
d’avancer la thèse de " la main ivoirienne " dans les tensions
actuelles. Sans preuve pour l’instant.
Des Burkinabè comme les autres
La furie du 22 mars s’explique aussi par le fossé qui sépare les gradés
et les soldats de rang. Pendant que les officiers s’embourgeoisent, la
rumeur leur prêtant un sens des affaires aiguisé, les troufions
galèrent au quotidien. Ils ne sont pas à plaindre ? : un soldat de 1re
classe touche 80 ?000 F CFA (122 euros) par mois, un bon salaire ici.
Mais ils ont des revendications salariales. " Nos chefs en avaient
connaissance depuis longtemps, le ministre aussi, mais ils n’ont rien
fait ", regrette Philippe.
Tout cela suffit-il à prendre les armes ?? Une discussion de quelques
minutes avec le mutin permet de comprendre que le malaise est plus
profond. Comme les autres séditieux, il ne comprend pas la sanction de
la justice, alors que, tous les jours, bruissent des rumeurs d’affaires
bien plus graves touchant des dignitaires du régime. " Le Burkina a mal
à sa justice, admet Ablassé Ouédraogo. Ce n’est pas un hasard si ce
sont des jeunes qui ont fait ça. " Après tout, ils ont le même âge que
les étudiants qui ont mis le feu au pays ces dernières semaines,
incendiant gouvernorats et commissariats, saccageant les domiciles des
ministres de l’Éducation et des Affaires étrangères.
La hiérarchie militaire enchaîne les réunions depuis la mutinerie. Des
réformes sont attendues. " L’armée a montré ses défaillances, estime un
cadre du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, au pouvoir).
Comment est-il possible que le chef d’état-major ne soit pas prévenu
plus tôt par les services de renseignements, pourtant réputés, qu’une
horde d’hommes armés approche de sa maison ?? Comment expliquer que des
jeunes soldats aient un accès à des armes lourdes ?? " Mais beaucoup
pensent que le problème est plus global. " Les soldats sont avant tout
des Burkinabè comme les autres, rappelle Philippe, telle une évidence.
Ils ont les mêmes problèmes. " Les armes en plus.
Source: Fraternité
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