Tous les observateurs donnaient le président sortant
Idriss Déby Itno grand favori au scrutin présidentiel de lundi dernier.
Mais ses deux adversaires ne l'entendent pas ainsi.
"La tendance est en notre faveur", a confié Senoussi Moktar, un des
directeurs de campagne du candidat Pahimi Padacké Albert à N'Djaména.
Selon lui, le leader du Rassemblement National des Démocrates Tchadiens
(RNDT-Le Réveil) pourrait même remporter l'élection présidentiel dès le
premier tour.
Dans le camp de l'Alliance Socialiste pour le Renouveau Intégral (ASRI)
de Nadji Madou, l'on crie aussi victoire. "Malgré les irrégularités, le
candidat d'ASRI sera au deuxième tour avec le candidat du MPS (NDLR:
Mouvement Patriotique du Salut, parti au pouvoir)", déclare un des
porte-parole du candidat Nadji Madou.
Au MPS dont on est sûr de la victoire du "candidat de la Renaissance du
Tchad" depuis longtemps, c'est le taux de participation qui intéresse.
"A cette élection présidentielle, les gens sont sortis plus nombreux
que lors des dernières élections législatives", a estimé Mahamat
Hissène, porte-parole du président sortant Idriss Déby Itno.
Selon la Commission Electorale Nationale Indépendante, aucune
difficulté d'ordre humaine et matérielle n'a été signalée lors des
opérations de vote du lundi dernier. "Nous avons préparé la
présidentielle en tenant compte des dysfonctionnements signalés lors
des législatives du 13 février 2011", a affirmé Nassarmadji Ngaringem,
1er vice-président de la CENI.
"Le scrutin présidentiel s'est déroulé dans de bonnes conditions", a
également noté le ministre de l'Administration du territoire, Kedallah
Younous Hamid. Il s'est réjoui de l'engouement qui aurait été de
taille, fixant le taux de participation à "plus de 90%".
Cependant, il a regretté le comportement des membres de la Céni
représentants des candidats boycotteurs qui ont "tout fait pour saboter
le scrutin".
"Nous considérons que l'élection présidentielle n'a pas eu lieu dans le
Sud du pays", a déclaré un des représentants de l'opposant Ngarlejy
Yorongar qui -avec Saleh Kebzabo et Wadal Abdelkader Kamougué- a appelé
les Tchadiens à boycotter le scrutin du 25 avril. Il estime à plus de
85% le taux d'abstention dans les principales villes comme Moundou,
Sarh, Bongor, Doba ou encore Laï.
Source: Xinhuanet