VEF Blog

Titre du blog : Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne
Auteur : ujpdg-allemagne
Date de création : 18-01-2011
 
posté le 30-04-2011 à 20:39:58

La dette africaine : quelles solutions ?

Prise dans toutes les tourmentes, l’économie africaine ne prend pas de mieux. Même si la croissance se décline à deux chiffres dans certains pays, le lourd poids de la dette vient assombrir chaque année les horizons budgétaires.

Pour quelques spécialistes, l’une des solutions reviendrait à échapper à cette spirale qui fait qu’on annule pour réemprunter ou alors on s’endette pour payer le service… d’une dette dont on n’a toujours pas retourné le capital. Une option dite du « désendettement-réendettement ».

Pour d’autres, un peu plus radicaux, on devrait imposer de rééquilibrer la répartition des richesses dans le monde. Cela d’autant plus que la question de la dette part de repères idéologiques pour s’achever dans les choix de politique publique.

Au niveau des chiffres, la dette publique africaine - estimée aujourd’hui à 300 milliards $ - concerne essentiellement les pays de l’Afrique sub-saharienne, le Maghreb étant lié au Moyen-Orient dans les indicateurs disponibles. Cette dette publique est composée de plusieurs titres qui vont des prêts multilatéraux dus aux Institutions aux emprunts privés en passant par les dettes bilatérales dues à des États tiers.

Malgré le Cadre de viabilité mis au point par les bailleurs de fonds pour mieux coordonner les financements, les pays africains devront prendre certaines résolutions. Ces dernières sont d’abord un ralentissement du recours systématique aux emprunts, une discipline budgétaire stricte qui tient compte de la fluctuation des taux de change et la mise sur pied d’initiatives permettant des rentrées financières plus importantes. Enfin, l’imprudence en matière de gestion économique est l’un des facteurs responsables de l’échec du développement de tissus industriels et de filières commerciales rentables.

En dehors de ces propositions relevant de la logique comptable, plusieurs appellent de leurs vœux à une annulation totale de la dette africaine. Les raisons avancées vont de l’argument historique, réparation pour le pillage des ressources, à l’argument économique qui explique que le remboursement de la dette se fait dans des mesures disproportionnées et inéquitables, en passant par l’argument juridique qui invoque la nature de plusieurs régimes ayant contracté des dettes appelées « odieuses ».

À ces éléments s’ajoute l’argument politique qui veut que l’ensemble des décisions économiques du Sud en général, et des pays africains en particulier, est décidé dans les grandes capitales occidentales et au sein d’institutions dans lesquelles ces nations n’ont pas de pouvoir de décision. Cela demande donc un changement radical de politique et d’attitude. Est-ce réaliste et possible ?

Plusieurs économistes sont affirmatifs à ce sujet. D’abord parce que la conjoncture de l’après-crise est favorable à plusieurs niveaux. Au titre du remboursement parce que les taux d’intérêt sont très bas dans les banques centrales des pays occidentaux, au niveau des matières premières dont la hausse des prix permet d’engranger des devises fortes et enfin sur la circulation des capitaux, de nombreux placements se font du Nord vers le Sud sous forme d’investissements directs. Malgré sa fragilité apparente, elle augure de meilleures perspectives pour la santé économique des pays africains.

Politiquement parlant, les mouvements sociaux et une plus grande ouverture politique ont imposé une meilleure gouvernance. Cela impose une rupture avec une certaine orthodoxie en mettant sous contrôle citoyen un ensemble de leviers financiers et économiques et permettrait d’être un peu moins à la merci des institutions internationales et leurs solutions pas toujours indiquées. L’exemple des pays d’Amérique latine est là pour le démontrer et des gouvernements comme celui de l’Équateur sont allés jusqu’à inscrire dans leur Constitution des règles précises à propos de l’endettement public. Deux articles y déterminent et limitent strictement les conditions dans lesquelles les autorités peuvent contracter des emprunts et rejettent la possibilité d’emprunter pour payer d’anciennes dettes.

Autant de pistes à explorer qui rejoindront les voies déjà gagnantes des intégrations régionales et du renforcement des économies nationales.

 

Source: Afrique Expansion Magazine