VEF Blog

Titre du blog : Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne
Auteur : ujpdg-allemagne
Date de création : 18-01-2011
 
posté le 06-06-2011 à 13:32:18

Cameroun: Samuel Eto'o Fils, comme Paul Biya ?

Entre les deux « joueurs », certainement les plus influents du pays, la bataille à l’éligibilité de la palme d’or de la personnalité la plus impopulaire et la plus détestée du pays fait des émules et se joue assez serrée.

Lions Indomptables du Cameroun, contre les Lions de la « Téranga » du Sénégal. 47ème minute de la 2ème mi-temps ; le Cameroun qui est dans des sales draps, obtient un penalty. Après quelques moments d’hésitation et d’indécision, Samuel Eto’o Fils, le capitaine de l’équipe nationale du Cameroun, prend ses responsabilités et s’empare du ballon. Dans la grande salle où une vingtaine de spectateurs regardent le match, douze d’entre eux ouvrent les paris. « Parions 5.000fcfa qu’il va rater », lancent-ils. Ne s’arrêtant pas là, les douze spectateurs posent les genoux sur le sol, implorent Dieu, à travers son fils Jésus Christ pour exhausser leur prière. La suite, on la connaît, Samuel Eto’o Fils, manque son pénalty.

A l’issue du « combat des fauves » qui s’achève par un score vierge de zéro but partout entre les deux formations, s’ouvre un « curieux » hit parade. Qui du président de la République Paul Biya ou du capitaine de l’équipe nationale du Cameroun, détient en ce moment le record de la personnalité la plus « critiquée» ?

Jusqu’ici, le président Paul Biya, était en pôle position ; il en était même devenu le « souffre douleur » des Camerounais. Il suffit que les employés appartenant à un même corps de métier, entrent en grève, c’est Paul Biya qui dérange. Quand Gilbert Tsimi Evouna multiplie des « casses » dans les quartiers ou que la police municipale met les sabots sur une voiture mal garée, « est-ce qu’on va vivre dans ce pays avec Paul Biya ». Un ministre entre en rébellion avec les décisions de la Cour suprême, encore Paul Biya qui dérange. Un conducteur de ben-skin, roule à tombeau ouvert sur la chaussée, c’est la faute à Paul Biya. Lorsque à la maison, le responsable de la famille multiplie des maîtresse, furieuse et très en colère, son épouse accuse Paul Biya.

Depuis quelques mois, Samuel Eto’o Fils occupe une bonne position dans cette « cathédrale de la haine et de l’animosité ». Contre le capitaine de l’équipe nationale, il y a plusieurs campagnes haineuses. Leur outrance aux frontières de l’insinuation injurieuse et de l’attaque personnelle, est devenue sans limites. Joel Matip n’est pas appelé à l’équipe nationale, c’est la faute à Eto’o Fils ; Assou Ekotto est-il blessé et ne peut venir jouer contre le Sénégal, c’est Eto’o qui dérange ; Alexandre Song refuse de serrer la main à Eto’o, c’est encore la faute au capitaine des Lions Indomptables. Tchoupo Moting fait un loupé, Eto’o ne vaut rien ; le gardien camerounais apprécie-t-il mal une balle, Eto’o là dérange. Sur le banc de touche camerounais, le staff technique fait-il un mauvais remplacement, encore la faute à Eto’o.

Qu’il soit Paul Biya ou Samuel Eto’o Fils, les camerounais ne discernent plus. Ils ne ratent aucune occasion de s’écrier : « haro sur le baudet », à l’encontre de ces deux personnalités. Samuel Eto’o Fils est-il aussi redoutable et redouté au point de mettre à sa « solde », tous ses coéquipiers et le gratin de dirigeants du giron footballistique camerounais ? « C’est lui l’instigateur de tous les troubles au sein des Lions. C’est à cause de lui qu’on ne gagne plus. Il est la mauvaise graine qui gangrène l’équipe nationale... » S’indignent plusieurs camerounais. A cause du football, la société camerounaise devient au fil des jours, intolérante, irrespectueuse et haineuse. Au lieu d’être un jeu, le foot s’affirme être un espace où, on massacre les autres.



Plus de détracteurs que de supporters



Samedi dernier, la cuvette de Mfandena était certes pleine à craquer. Mais bien malin qui pourrait présenter des statistiques en faveur des Lions Indomptables du Cameroun. Ils sont nombreux qui sont allés au stade Ahmadou Ahidjo, en « serrant les fesses », en implorant tous les « dieux » pour que l’équipe nationale ne gagne pas son derby. Et c’est ici que par le perpétuel « double langage », le supporter camerounais de l’équipe nationale étonne. Comment peut prier tous les « dieux du monde », les supplier pour la défaite des Lions et s’illustrer par des actes de pyromanie, lorsque le voeu est exhaussé?

Quelques Sénégalais présents au stade, ont été surpris de constater que l’union sacrée autour des « fauves » du Cameroun, est une vue de l’esprit. Le public camerounais en majorité, est le premier « tombeur » des lions. Nombreux sont des « anti lions ». La situation est d’autant grave, qu’un collectif de psychiatres et de psychanalystes, mérite de venir à la rescousse. Ceux qui ont vu le match de samedi, ont vu une équipe des lions, conquérante, engagée et manifestement à la recherche de la victoire.

Les spécialistes du football, sont unanimes ; ces derniers jours, on n’a pas vu Samuel Eto’o Fils (pourtant en fin de saison), aussi virevoltant, conquérant. On aurait dit qu’il avait absolument besoin de marquer ce but qui allait le réconcilier avec le public camerounais. Il n’y pas plus que lui, qui d’autre, à avoir tant voulu mettre la balle dans les filets, pour un but qui devait être l’un des plus importants de sa carrière. Mais il n’y est pas parvenu. Il y a des moments sans.

 

Il y a des jours où, rien ne vous réussit. Inutile d’en rajouter comme si, Samuel Eto’o, n’est pas le premier déçu et chagriné par ce qui est arrivé. « Comme il est de Paul Biya, dont on réclame le départ, parce que ne pouvant plus rien apporter au Cameroun, que Samuel Eto’o Fils s’en aille » avouent en chœur plusieurs camerounais. Ils ont peut-être raison. Autant Paul Biya n’est ni diable ni Dieu, Samuel Eto’o, n’est ni ange ni démon.

 

Source: Camer.be