VEF Blog

Titre du blog : Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne
Auteur : ujpdg-allemagne
Date de création : 18-01-2011
 
posté le 09-07-2011 à 05:36:48

La Belgique est-elle "un projet mort"?

Les indépendantistes flamands ont refusé le compromis proposé par les francophones, laissant le pays dans un grand désarroi. Décryptage.

 

Quel était le but de cet accord ?

 

Le socialiste francophone Elio Di Rupo était chargé par le roi Albert II depuis le 16 mai de trouver un compromis pour former un vrai gouvernement- toujours introuvable depuis les élections du 13 juin 2010. Le pays est, en effet, actuellement dirigé par une petite formation autour du Premier ministre sortant Yves Leterme pour gérer les "affaires courantes". Mais ses propositions -notamment la réforme les institutions fédérales en transférant des compétences vers les régions- ont été balayées ce jeudi par Bart De Wever, le président du parti nationaliste flamand N-VA.

 

La solution de la dernière chance

 

Après plus d'un an de vacance du pouvoir à Bruxelles -un record mondial- cet accord était considéré -aussi bien en Flandres qu'en Wallonie- comme celui de la dernière chance. Le refus du N-VA est donc vécu de part et d'autres du pays comme une énorme déception. "La Belgique n'a plus de sens. La Belgique ne vaut pas la peine. La Belgique n'est plus un pays à gérer, à reconstruire, à faire évoluer.

 

C'est un projet mort qu'il faut achever en faisant la place à une vision univoque, flamande", écrit Isabelle Delvaux, éditorialiste en chef du Soir. "Voulons-nous encore savoir si c'est possible de faire pire?" s'interroge pour sa part Liesbeth Van Impe dans Het Nieuwsblad. "De Wever n'a pas épargné sa critique, il n'a laissé aucune ouverture, pas de baume dans l'âme. Il a montré à Di Rupo, avec tout le respect bien sûr, un doigt d'honneur",  

Pour quoi le N-VA, le parti indépendantiste belge a-t-il refusé le compromis ?

 

Selon le politologue André-Paul Frognier interrogé par le quotidien le Vif, ce refus était prévisible: "La stratégie de la N-VA est claire depuis longtemps: elle est rationnelle et scissionniste. Mais comme Bart De Wever sait bien que l'électorat flamand n'est pas prêt au séparatisme, il fait en sorte de rendre tout accord impossible pour amener l'opinion publique flamande à croire que, finalement, la scission du pays est la seule issue".

 

Pour le quotidien conservateur anversois Gazet van Antwerpen, traduit par Courrier International, l'échec tient d'abord à des visions différentes pour l'avenir du pays. "Le plus grand parti de Flandre et le plus grand parti de Wallonie (...) ont des points de vue diamétralement opposés tant sur les réformes institutionnelles que sur des sujets économiques ou sociétaux." 

Que va-t-il se passer après?

 

Le refus des indépendantistes flamands du compromis proposé par les francophones laisse le pays dans l'expectative. Certains observateurs politiques prévoient l'organisation d'élections dans les semaines à venir. Une perspective que ne les réjouit guère, à l'image de André-Paul Frognier, politologue: "Même s'il faut en passer par là, les élections ne seront qu'une trêve. Il ne faut pas les voir autrement. La situation va recommencer à s'envenimer après les élections". Une solution à laquelle s'oppose Elio Di Rupo. "Je ne veux pas d'élections car ce serait encore pire. La radicalisation serait encore plus forte", a déclaré M. Di Rupo sur la chaîne de télévision privée RTL-TVI, après avoir demandé au roi Albert II de le décharger de sa mission de formation d'un gouvernement, plus d'un an après les élections. 

 

A défaut d'organiser de nouvelles élections, "d'autres envisagent de renforcer les pouvoirs du gouvernement d'Yves Leterme: un gouvernement en affaires courantes qui continue à prendre des initiatives, faute de mieux. Celui-ci pourrait, par exemple, préparer à la rentrée le budget 2012", explique Céline Biourge sur la RTBF. 

 

Source: L´Expresse