VEF Blog

Titre du blog : Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne
Auteur : ujpdg-allemagne
Date de création : 18-01-2011
 
posté le 01-08-2011 à 20:07:22

Gabon: Ex-UN, Les raisons d’une mort prématurée

Comme un médecin légiste, le Conseil d’Etat a déclaré jeudi la mort définitive de l’UN. Le parti de Zacharie Myboto qui vivait depuis la prononciation de sa dissolution par le Ministre de l’Intérieur, sous assistance respiratoire, a finalement rendu l’âme, un an et sept mois seulement après sa création.

 

Trouble à l’ordre public, atteinte grave à la souveraineté de l’Etat, incitation à la révolte, telles sont les raisons qui avaient directement amené le ministère de l’Intérieur à prononcer la dissolution de l’UN par l’arrêté n°0001/MISPID/SG du 27 janvier 2011. Cette décision, fondée sur les dispositions de ces articles 29 et surtout 22 n°24/96 du 6 juin 1996 relative aux partis politiques, intervenait au lendemain de l’auto-proclamation d’André Mba Obame au poste de « président de la république », le 25 janvier dernier, soit un an et trois mois après l’investiture du Chef de l’Etat démocratiquement élu, Ali Bongo Ondimba, le 16 octobre 2009.

 

A cet effet, au regard de toutes les intelligences que regroupait ce grand parti de l’opposition et vu ses perspectives politiques, disait-on prometteuses, tout le mystère est de savoir comment, mais surtout pourquoi l’UN est-elle parvenue à se suicider ?

 

A l’analyse, si la mort prématurée de l’UN est avant tout liée à l’activisme d’AMO, apparu au grand jour comme un antirépublicain, elle découle de la passivité des autres acteurs et des facteurs qui ont concouru à sa création, toute aussi prématurée que naïve, sur les ruines de l’Union Gabonaise pour la Démocratie et le Développement (UGDD) de Zacharie Myboto, du Mouvement Africain pour le Développement (MAD) de feu Pierre Claver Zeng Ebome et du Rassemblement National des Républicains (RNR) de Gérard Ella Nguema.

 

En fait, on peut dire d’emblée que l’UN, créée le 10 février 2010 par un conglomérat hétéroclite d’anciens candidats à la présidentielle anticipée du 30 août 2009, répartis entre anciens barons du Parti Démocratique Gabonais (PDG), de la Majorité présidentielle et d’anciens et néo-opposants radicaux, portait déjà en lui les germes de sa propre destruction.

 

Ce d’autant que cette alliance de raison et non de cœur n’était pas dénuée d’arrière-pensées égoistes. En un mot, l’UN a payé d’un multicéphalisme incarné par Zacharie Myboto, le débonnaire président abusé, AMO, le malicieux ancien sécurocrate ministre de l’Intérieur, prophète de l’apocalypse et très indiscipliné secrétaire exécutif, et du très zélé et impétueux « ministre » virtuel des « affaires étrangères », Bruno Ben Moubamba.

 

Bref, la défunte UN ressemblait à ses enfants mal formés voués à une mort certaine, car ayant plusieurs têtes et plusieurs membres désarticulés, sur un seul tronc.

 

Par ailleurs, la passivité des fortes têtes du parti face aux gesticulations d’AMO était une autre maladie infantile de l’ex-UN. Celle-ci doublée de l’invisibilité notoire d-un projet politique éclipsé par « le fanatisme autour d’un homme », dénoncé récemment par Bruno Ben Moubamba, et d’un glissement vers les actes de rébellion, a définitivement ruiné l’idée selon laquelle l’UN pouvait constituer une alternative crédible.

 

Enfin, l’échec enregistré par ce parti quoique composé d’une intelligentsia indéniable, dénote d’une faiblesse de culture d’opposition chez ces hommes politiques dont nombreux ont passé près de 25 à 30 ans dans le confort du Parti au pouvoir.

 

Actuellement fragilisé et quasiment décrédibilisés malgré le soutien de bon nombre de militants et de sympathisants, les cadres de l’ex-UN, fortement attendus lors des prochaines législatives doivent faire leur examen de conscience, prendre de bonnes résolutions, se procurer une nouvelle embarcation pour un nouvel horizon, au risque de mourir politiquement.

 

Source: Infos Gabon