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Titre du blog : Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne
Auteur : ujpdg-allemagne
Date de création : 18-01-2011
 
posté le 05-12-2011 à 17:24:20

Première comparution de Laurent Gbagbo devant la CPI

L'ancien président ivoirien est soupçonné de crimes contre l'humanité commis à la suite de l'élection présidentielle de novembre 2010.

 

L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes contre l'humanité, a accusé l'armée française d'avoir orchestré son arrestation lors de sa première comparution, lundi, devant la Cour pénale internationale. "J'ai été arrêté le 11 avril 2011 sous les bombes françaises", a dit Laurent Gbagbo, soupçonné de crimes commis à la suite de l'élection présidentielle de novembre 2010. "C'est l'armée française qui a fait le travail", a-t-il assuré, lors de sa première comparution devant la CPI entrée en fonction en 2002.

 

Interrogé par la présidente Silvia Fernandez de Gurmendi sur ses conditions de détention, l'ancien président a assuré que celles-ci étaient "correctes", mais, a-t-il ajouté, "ce sont les conditions de mon arrestation qui le sont moins". "Une cinquantaine de chars français encerclaient la résidence (présidentielle, NDLR) pendant que les hélicoptères bombardaient", a assuré Laurent Gbagbo, vêtu d'un costume sombre, d'une chemise blanche et portant une cravate bleue.

 

 

Prochaine audience en juin

 

Lors de l'audience de comparution initiale, qui a duré moins d'une trentaine de minutes, les juges ont vérifié l'identité du suspect et se sont assurés qu'il avait été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaît le statut de Rome, traité fondateur de la Cour. Laurent Gbagbo, 66 ans, détenu jusque-là en Côte d'Ivoire, avait été écroué mercredi dernier au centre de détention de la CPI, qui siège à La Haye. Il est soupçonné d'être "coauteur indirect" de crimes contre l'humanité lors des violences postélectorales de 2010-2011, à savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis par ses forces entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.

 

La juge présidente a annoncé que la prochaine audience aurait lieu le 18 juin 2012. À l'issue de cette audience de confirmation des charges, les juges devront déterminer si les preuves rassemblées par l'accusation sont suffisamment solides pour la tenue d'un procès. Une vingtaine d'Ivoiriens sympathisants de l'ancien président, installés aux Pays-Bas, en France ou en Belgique, s'étaient rassemblés à la mi-journée devant la CPI. "Nous sommes ici pour soutenir notre président, élu démocratiquement par le peuple de Côte d'Ivoire", a déclaré Abel Naki, président du Congrès pour la renaissance ivoirienne et panafricaine (CRI, basé à Paris) : "Cette procédure est illégale, elle a été menée de façon colonialiste."

 

 

Crise meurtrière

 

Le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival et actuel président Alassane Ouattara à la suite de la présidentielle avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui a fait 3 000 morts. Des élections législatives sont prévues le 11 décembre en Côte d'Ivoire. "La présence du président Laurent Gbagbo dans le box des accusés est manifestement une erreur judiciaire, une tromperie", avait soutenu son conseiller, Toussaint Alain, lors d'une conférence de presse lundi matin, à La Haye.

 

Arrêté le 11 avril à Abidjan, Laurent Gbagbo est détenu depuis à Korhogo, dans le nord de la Côte d'Ivoire. Il est sous le coup d'un mandat sous scellés émis le 23 novembre et rendu public le 30 novembre.

 

Les juges de la CPI ont autorisé, début octobre, le procureur Luis Moreno-Ocampo à enquêter en Côte d'Ivoire, estimant qu'il y avait "une base raisonnable" de croire que des attaques avaient été commises contre la population civile à la fois par le camp de Laurent Gbagbo et par celui d'Alassane Ouattara. Luis Moreno-Ocampo a déclaré mercredi que Laurent Gbagbo ne serait "pas le dernier" à devoir rendre des comptes. La CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

 

Source: Le Point