Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne

Réprésentation du Parti Démocratique Gabonais en Allemagne

posté le 17/06/11

Réussir aux examens : les remèdes qui marchent

Si les rayons des pharmacies se garnissent chaque année de nouveaux produits censés doper la mémoire des candidats, gare aux substances excitantes qui peuvent réduire les capacités de concentration.

Tous les ans en période d'examens, les pharmaciens voient arriver des clients en quête «du» produit qui leur permettra d'apprendre plus et mieux, et de tenir la distance dans ce long marathon d'épreuves. Les laboratoires proposent même dès le mois de mai des coffrets de gélules faisant explicitement référence aux examens.

 

«Le plus souvent, ce sont les parents qui viennent nous voir, ils sont encore plus stressés que leurs enfants», s'amuse une pharmacienne. Dans son officine du centre de Nantes, le Guronsan composé essentiellement de caféine excitante - a désormais moins la cote que les produits à base de ginseng ou de rhodolia, deux plantes dites «adaptogènes», censées aider à lutter contre le stress et favoriser la concentration. Les coffrets de compléments alliant vitamines et minéraux, comme le phosphore, sont également appréciés, tout comme les cures homéopathiques à commencer avant la période d'examen en prévention du stress. Tous ces produits sont disponibles sans ordonnance.

Rien de prouvé

L'efficacité réelle de ces gélules en vente libre ne fait toutefois pas l'unanimité. «Aucun médicament, aucun agent n'a démontré jusqu'à présent une efficacité particulière sur la mémoire», souligne le Pr Bertrand Fontaine, directeur scientifique de l'Institut du cerveau et de la moelle. Quant aux produits excitants, type ginseng ou Guronsan, «ils réduisent la capacité de concentration», met-il-en garde, et n'améliorent en rien la mémoire.

 

La même prudence est recommandée concernant les psychotropes (somnifères et tranquillisants), dont l'un des effets connus, stipulé sur la notice, est de réduire les capacités de mémorisation.

 

Quant au stress, rien n'a été prouvé si ce n'est, pour les cas vraiment extrêmes, les bêtabloquants. «Un médecin peut en prescrire pour réduire certaines manifestations physiques du trac, comme l'accélération du rythme cardiaque, les sueurs, les rougeurs, concède le Pr Fontaine. Mais il s'agit de situations exceptionnelles et ponctuelles, quand l'effet handicapant du stress sur le patient est déjà connu».

 

Au final, «le seul facteur ayant jamais montré une réelle efficacité sur l'aptitude du cerveau à retenir une information est… le sommeil, conclut le Pr Fontaine. Autrement dit, il ne sert à rien de veiller pour réviser jusqu'à deux heures du matin, mieux vaut se coucher à des heures régulières et manger correctement à tous les repas pour éviter l'hypoglycémie».

 

Source: le Figaro

 


 
 
posté le 17/06/11

Les donateurs de la campagne d'Obama bien récompensés

Au cours de son mandat, l'Administration du président démocrate a attribué de nombreux postes aux personnes qui ont financé sa course à la présidentielle, révèle l'enquête d'un centre de journalisme d'investigation de Washington.

Durant sa campagne pour la présidentielle, Barack Obama avait promis un changement des pratiques du pouvoir à Washington. Depuis qu'il est arrivé à la Maison-Blanche, le nouveau président a néanmoins perpétué une pratique ambiguë, consistant à placer nombre des généreux donateurs de sa campagne à des postes de son Administration, révèle une étude du Center for public integrity (CPI), un centre de journalisme d'investigation indépendant à Washington.

 

En tout, Barack Obama aura levé presque 750 millions de dollars pour financer sa course à la Maison-Blanche. Ce qui fait de l'élection de 2008 la présidentielle plus chère de l'histoire américaine. Et ce qui représente une liste de 556 «collecteurs» - en anglais «bundlers», des donateurs également chargés de récolter les fonds nécessaires à la campagne -. Coïncidence troublante, trois ans plus tard, un tiers d'entre eux - ou de leurs conjoints - travaille ou a travaillé pour l'Administration Obama, montre l'enquête du CPI. Encore plus significatif, presque 80% des très gros «collecteurs» - ceux qui ont rapporté plus de 500.000 dollars - ont obtenu par la suite des «postes clés de l'Administration».

 

Donald H.Gips est l'un des exemples les plus probants de ces promotions post-électorales. Ce dirigeant de Level 3 Communications, une entreprise spécialisée dans le haut débit, a récolté plus de 500.000 dollars pour la campagne du candidat démocrate. Après l'élection de ce dernier, il intègre son équipe, en charge du recrutement de collaborateurs pour la Maison-Blanche. Plus tard, son entreprise reçoit par ailleurs 13,8 millions de dollars de la part du gouvernement, sous forme de contrats. En juillet 2009, Donald Gips finit par être nommé ambassadeur des États-Unis en Afrique du Sud.

 

«Etre un soutien ne vous disqualifie pas» pour un poste

Les postes d'ambassadeurs sont l'un des points de chute les plus prisés des «collecteurs» de la campagne d'Obama. Ainsi 24 d'entre eux - dont 14 avaient récolté au moins un demi million de dollars - ont été placés à l'étranger. Cette pratique n'est pas propre à cette Administration, relève l'American foreign service association (AFSA), une organisation qui veille notamment à l'éthique des Affaires étrangères américaines. Mais Obama en a usé un peu plus que les trois précédents locataires de la Maison-Blanche (Bush fils, Clinton et Bush père), précise l'AFSA.

 

La Maison-Blanche nie que les nominations recensées par le CPI récompensent les donateurs les plus généreux. «Les personnes qui ont été placées à ces postes l'ont été pour leurs compétences», affirme le porte-parole Jay Carney. Et d'ajouter : «Il se trouve que certains d'entre eux ont été des donateurs… Etre un soutien ne vous qualifie pas d'office pour un poste mais cela ne vous disqualifie pas non plus». Une défense qui rappelle celle de l'Administration Bush, lorsqu'elle avait essuyé les mêmes critiques en 2001.

 

Dans les deux cas, rien d'illégal n'a été mis au jour dans ces nominations. «Clairement, si quelqu'un lève un million de dollars pour votre campagne, vous avez tendance à lui répondre au téléphone», relève un des donateurs d'Obama, Michael Caplin. Reste que dès le discours annonçant sa candidature le 10 février 2007, le candidat démocrate avait fustigé «les lobbyistes et les intérêts particuliers» qui régnaient selon lui à Wahington. «Ils signent les chèques et vous êtes coincés avec les factures (…), ils pensent que le gouvernement leur appartient», poursuivait-il avant de lancer: «Le temps de cette politique est terminé».

 

Mais alors que les forces commencent à s'organiser en vue de l'élection présidentielle de 2012, force est de constater que, sur la question des donateurs, la confusion des genres n'a pas été levée depuis 2008.

 

Source: le Figaro

 


 
 
posté le 16/06/11

Les vraies raisons de la guerre en Lybie: Africains reveillés vous!!

A-   Les vraies raisons de la guerre en Lybie

1-Premier satellite Africain RASCOM 1

C’est la Libye de Kadhafi qui offre à toute l’Afrique sa première vraie révolution des temps modernes : assurer la couverture universelle du continent pour la téléphonie, la télévision, la radiodiffusion et de multiples autres applications telles que la télémédecine et l’enseignement à distance ; pour la première fois, une connexion à bas coût devient  disponible sur tout le continent, jusque dans les zones rurales grâce au système par pont radio WMAX.  

L’histoire démarre en 1992 lorsque 45 pays africains créent la société RASCOM pour disposer d’un satellite africain et faire chuter les coûts de communication sur le continent. Téléphoner de et vers l’Afrique est alors le tarif le plus cher au monde, parce qu’il y avait un impôt de 500 millions de dollars que l’Europe encaissait par an sur les conversations téléphoniques même à l’intérieur du même pays africain, pour le transit des voix sur les satellites européens comme Intelsat.

 

Un satellite africain coûtait juste 400 millions de dollars payable une seule fois et ne plus payer les 500 millions de location par an. Quel banquier ne financerait pas un tel projet ? Mais l’équation la plus difficile à résoudre était : comment l’esclave peut-il s’affranchir de l’exploitation servile de son maître en sollicitant l’aide de ce dernier pour y parvenir ? Ainsi, la Banque Mondiale, le FMI, les USA, l’Union Européenne ont fait miroiter inutilement ces pays pendant 14 ans.

C’est en 2006 que Kadhafi met fin au supplice de l’inutile mendicité aux prétendus bienfaiteurs occidentaux pratiquant  des prêts à un taux usuraire; le guide Libyen a ainsi mis sur la table 300 millions de dollars, La Banque Africaine de Développement a mis 50 millions, la Banque Ouest Africaine de Développement, 27 millions  et c’est ainsi que l’Afrique a depuis le 26 décembre 2007 le tout premier satellite de communication de son histoire.

Dans la foulée, la Chine et la Russie s’y sont mises, cette fois en cédant leur technologie et ont permis le lancement de nouveaux satellites, Sud-Africain, Nigérian, Angolais, Algérien et même un deuxième satellite africain est lancé en juillet 2010. Et on attend pour 2020, le tout premier satellite technologiquement 100% africain et construit sur le sol africain, notamment en Algérie. Ce satellite est prévu pour concurrencer les meilleurs du monde, mais à un coût 10 fois inférieur, un vrai défi.
 
Voilà comment un simple geste symbolique de 300 petits millions peut changer la vie de tout un continent. La Libye de Kadhafi a fait perdre à l’Occident, pas seulement 500 millions de dollars par an mais les  milliards de dollars de dettes et d’intérêts que cette même dette permettait de générer à l’infini et de façon exponentielle, contribuant ainsi à entretenir le système occulte pour dépouiller l’Afrique.

2. Fond Monétaire Africain, Banque Centrale Africaine, Banque Africaine des Investissements


Les 30 milliards de dollars saisis par M. Obama appartiennent à la Banque Centrale Libyenne  et prévu pour la contribution libyenne à la finalisation de la fédération africaine à travers 3 projets phare :
- la Banque Africaine d’Investissement à Syrte en Libye,
- la création dès ce 2011 du Fond Monétaire Africain avec un capital de 42 milliards de dollars avec Yaoundé pour siège,
- la Banque Centrale Africaine avec le siège à Abuja au Nigeria dont la première émission de la monnaie africaine signera la fin du Franc CFA grâce auquel Paris a la main mise sur certains pays africains depuis 50 ans.

On comprend dès lors et encore une fois la rage de Paris contre Kadhafi. Le Fond Monétaire Africain doit remplacer en tout et pour tout les activités sur le sol africain du Fond Monétaire International qui avec seulement 25 milliards de dollars de capital a pu mettre à genoux tout un continent avec des privatisations discutables, comme le fait d’obliger les pays africains à passer d’un monopole publique vers un monopole privé. Ce sont les mêmes pays occidentaux qui ont frappés à la porte pour être eux aussi membres du Fond Monétaire africain et c’est à l’unanimité que le 16-17 décembre 2010 à Yaoundé les Africains ont repoussé cette convoitise, instituant que seuls les pays africains seront membres de ce FMA.

Il est donc évident qu’après la Libye la coalition occidentale déclarera sa prochaine guerre à l’Algérie, parce qu’en plus des ses ressources énergétiques énormes, ce pays a une réserve monétaire de 150 milliards d’Euros. Ce qui devient la convoitise de tous les pays qui bombardent la Libye et qui ont tous quelque chose en commun, ils sont tous financièrement en quasi faillite, les USA à eux seuls ont 14.000 Milliards de dollars de dettes,  La France, la Grande Bretagne et l’Italie ont chacun environ 2.000 milliards de dettes publiques alors que les 46 pays d’Afrique Noire ont au total moins de 400 milliards de dollars de dettes publiques. 

Créer des fausses guerres en Afrique dans l’espoir de trouver de l’oxygène pour continuer leur apnée économique qui ne fait que s’empirer ne fera qu’enfoncer les Occidentaux dans leur déclin qui a pris son envol en 1884, lors de la fameuse Conférence de Berlin. Car comme l’avait prédit l’économiste Américain Adams Smith en 1865, dans son soutient à Abraham Lincoln pour l’abolition de l’esclavage, «l’économie de tout pays qui pratique l’esclavage des noirs est en train d’amorcer une descente vers l’enfer qui sera rude le jour où les autres nations vont se réveiller »
 
3- Unions régionales comme frein à la création des États Unis d'Afrique

Pour déstabiliser et détruire l’union Africaine qui va dangereusement (pour l’Occident) vers les États-Unis d’Afrique avec la main de maître de Kadhafi, l’Union Européenne a d’abord tenté sans y parvenir la carte de la création de l’UPM (Union Pour la Méditerranée).

 

Il fallait à tout prix couper l’Afrique du Nord du reste de l’Afrique en mettant en avant les mêmes thèses racistes du 18-19ème siècle selon lesquelles les populations africaines d’origine Arabes seraient plus évoluées, plus civilisées que le reste du continent. Cela a échoué parce que Kadhafi a refusé d’y aller. Il a compris très vite le jeu à partir du moment où on parlait de la Méditerranée en associant quelques pays africains sans en informer l’Union Africaine, mais en y invitant tous les 27 pays de l’Union Européenne.

L’UPM sans le principal moteur de la fédération africaine était foirée avant même de commencer, un mort-né avec Sarkozy comme Président et Mubarack, le vice-président. Ce qu’Alain Juppé tente de relancer, tout en misant sur la chute de Kadhafi, bien sur. Ce que les dirigeants Africains ne comprennent pas est que tant que ce sera l’Union Européennes à financer l’Union Africaine, on sera toujours au point de départ, car dans ces conditions, il n’y aura pas d’effective indépendance.

 

C’est dans le même sens que l’Union Européenne a encouragé et financé les regroupements régionaux en Afrique. Il était évident que la CEDEAO qui a une Ambassade à Bruxelles et qui tire l’essentiel de son financement de l’UE, est un obstacle majeur contre la fédération africaine. C’est ce que Lincoln avait combattu dans la guerre de sécession aux États-Unis, parce qu’à partir du moment où un groupe de pays se retrouvent autour d’une organisation politique régionale, cela ne peut que fragiliser l’organe central. C’est ce que l’Europe voulait et c’est ce que les Africains n’ont pas compris en créant coup sur coup, la COMESA, l’UDEAC, la SADC et le Grand Maghreb qui n’a jamais fonctionné encore une fois grâce à Kadhafi qui lui l’avait très bien compris.


4-Kadhafi, l'Africain qui a permis de laver l'humiliation de l'Apartheid

Kadhafi est dans le cœur de presque tous les Africains comme un homme très généreux et humaniste pour son soutien désintéressé a la bataille contre le régime raciste d’Afrique du Sud. Si Kadhafi avait été un homme égoïste, rien ne l’obligeait à attirer sur lui les foudres des occidentaux  pour soutenir financièrement et militairement l’ANC dans sa bataille contre l’apartheid.

C’est pour cela qu’à peine libéré de ses 27 ans de prisons, Mandela décide d’aller rompre l’embargo des Nations Unis contre la Libye le 23 Octobre 1997. A cause de cet embargo même aérien, depuis 5 longues années aucun avion ne pouvait atterrir en Libye. Pour y arriver, Il fallait prendre un avion pour la Tunisie ; arriver à Djerba et continuer en voiture pendant 5 heures pour  Ben Gardane, passer la frontière et remonter en 3 heures de route par le désert jusqu’à Tripoli. Ou alors, passer par Malte et faire la traversée de nuit, sur des bateaux mal entretenus jusqu’à la côte libyenne.

Un calvaire pour tout un peuple, juste pour punir un seul homme. Mandela décida de rompre cette injustice et répondant a l’ex Président Américain Bill Clinton, qui avait jugé cette visite «malvenue», il s’insurgea : «Aucun État ne peut s'arroger le rôle de gendarme du monde, et aucun État ne peut dicter aux autres ce qu'ils doivent faire ». Il ajouta : « ceux-là qui hier étaient les amis de nos ennemis, ont aujourd’hui le toupet de me proposer de ne pas visiter mon frère Kadhafi, ils nous conseillent d’être ingrats et d’oublier nos amis d’hier ».

 

En effet, pour l’Occident, les racistes d’Afrique du Sud étaient leurs frères qu’il fallait protéger. C’est pour cela que tous les membres de l’Anc étaient considérés des dangereux terroristes, y compris Nelson Mandela. Il faudra attendre le 2 Juillet 2008, pour que le Congrès Américain vote une loi pour  rayer le nom de Nelson Mandela et de ses camarades de l’ANC de cette liste noire, pas parce qu’ils ont compris la bêtise d’une telle liste, mais parce qu’on voulait faire un geste pour les 90 ans de Nelson Mandela.

 

Si les Occidentaux sont aujourd’hui repentis de leur soutien d’hier aux ennemis de Mandela et sont vraiment sincères lorsqu’on lui donne des noms de rue et de places, comment continuer à faire la guerre à celui qui a permis la victoire de Mandela et son peuple, Kadhafi ?

B- Ceux qui veulent exporter la démocratie sont ils des démocrates?

Et si la Libye de Kadhafi était plus démocratique que les USA, la France, la Grande Bretagne et tous ceux qui font la guerre pour exporter la démocratie en Libye ? Le 19 Mars 2003, le Président Georges Bush lance les bombes sur la tête des Iraquiens avec le prétexte d’y exporter la démocratie.

 

Le 19 Mars 2011, c’est-à-dire 8 ans plus tard et jour pour jour, c’est le Président Français qui lance ses bombes sur la tête des Libyens avec le même prétexte de leur offrir la démocratie. Monsieur Obama, Prix Nobel de la Paix 2009 et président des États Unis d’Amérique, pour justifier qu’il procède à un déferlement de missiles Cruise de ses sous-marins sur la tête des Libyens a dit que c’était pour chasser le dictateur Kadhafi du pouvoir et y instaurer la démocratie.

La question que tout être humain doté de la moindre capacité intellectuel de jugement et d’appréciation  ne peut s’empêcher de se poser est : ces pays comme la France, l’Angleterre, les USA, l’Italie, la Norvège, le Danemark, la Pologne dont la légitimité pour aller bombarder les Libyens se base sur le seul fait de s’être autoproclamés « pays démocratiques » sont-ils réellement démocratiques ? Si oui, sont-ils plus démocratiques que la Libye de Kadhafi ? La réponse, sans équivoque est NON, pour la simple et bonne raison que la démocratie n’existe pas.  Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais celui-là même dont la ville natale, Genève abrite l’essentiel du commandement des Nations Unies. Il s’agit bien entendu de Jean-Jacques Rousseau né à Genève en 1712 qui affirme dans le chapitre IV du Livre III de son très célèbre « Contrat Social » que : « il n'a jamais existé de véritable démocratie, et il n'en existera jamais»

 

Pour qu’un état soit véritablement démocratique Rousseau pose 4 conditions selon lesquelles la Libye de Kadhafi est même de loin plus démocratique que les États-Unis d’Amérique, la France et tous les autres qui prétendent lui exporter la démocratie à savoir :

1- Dimension de l’État : plus un état est grand, moins il peut être démocratique, pour Rousseau l’État doit être très petit pour que le peuple soit facile à rassembler et que chaque citoyen puisse aisément connaître tous les autres. Avant donc de faire voter les gens, il faut s’assurer que chacun connaisse tous les autres sans quoi voter pour voter est un acte dénué de tout fondement démocratique, c’est un simulacre de démocratie pour élire un dictateur.

La structure de l’organisation de l’État Libyen se fonde sur une base tribale qui regroupe par définition le peuple en de petites entités. Le sentiment démocratique est plus présent dans une tribu, dans un village que dans une grande Nation, parce que le fait que tout le monde se connaisse et que la vie tourne autour des mêmes points communs apporte une sorte d’autorégulation, d’autocensure même pour peser à chaque instant, la réaction ou la contre-réaction des autres membres pour ou contre les opinions qu’on peut avoir. Sous cet angle, c’est la Lybie  qui répond le mieux  aux exigences de Rousseau, ce qu’on ne peut pas dire de même pour les États-Unis d’Amérique, la France ou la Grande Bretagne, des sociétés fortement urbanisées où la majorité des voisins ne se disent même pas bonjour et donc ne se connaissent pas, même vivant cote-à-cote pendant 20 ans.
Dans ces pays, on est passé directement à l’étape suivante : « le vote » qu’on a malignement sanctifié afin de faire oublier que ce vote est inutile à partir du moment où je m’exprime sur l’avenir d’une nation sans en connaitre ses membres.  On est ainsi arrivé jusqu’à la bêtise du vote des citoyens vivant à l’étranger.  Se connaitre et se parler est la condition essentielle de la communication pour le débat démocratique qui précède toute élection.

2-  Il faut la simplicité des mœurs et des comportements pour éviter  que l’on passe l’essentiel du temps à parler de justice, de tribunal pour trouver des solutions aux multitudes querelles d’intérêts divers qu’une société trop complexe fait naitre naturellement. 

 

Les Occidentaux se définissement comme des pays civilisés, donc aux mœurs complexes et la Libye comme pays dit primitif, c’est-à-dire aux meurs simples. Sous cet angle, encore une fois, c’est la Libye qui répondrait mieux aux critères démocratiques de Rousseau que tous ceux qui prétendent lui donner des leçons de démocratie.

Dans une société complexe, les trop nombreux conflits sont résolus par la loi du plus fort, puisque celui qui est riche évite la prison parce qu’il peut se permettre un meilleur avocat et surtout, orienter l’appareil répressif de l’état contre celui qui vole une banane dans un supermarché, plutôt que le délinquant financier qui fait crouler une banque.

Dans une ville comme New York où 75% de la population est blanche, 80% des postes de cadres sont occupés par des Blancs et ils ne sont que 20% des personnes en prison.

3-  L’égalité dans les rangs et dans les fortunes.   Il suffit de voir le classement FORBES 2010 pour voir quels sont les noms des personnes les plus riches de chacun des pays qui jette la bombe sur la tête des Libyens et voir la différence avec le salaire le plus bas dans chacun des pays et faire de même pour la Libye pour comprendre qu’en matière de redistribution de la richesse du pays, c’est à la Libye d’exporter son savoir faire à ceux qui la combattent et non le contraire.

Même sous cet angle, selon Rousseau, la Libye serait plus démocratique que ceux qui veulent pompeusement lui exporter la prétendue démocratie. Aux États-Unis 5% de la population possèdent 60% de la richesse nationale. C’est le pays le plus déséquilibré, le plus inégal du monde.

4- PAS DE LUXE. Pour Rousseau pour qu’il y ait la démocratie dans un pays, il ne faut pas qu’il y ait de luxe parce que selon lui, le luxe rend nécessaire la richesse et cette dernière devient la vertu, l’objectif à atteindre à tout prix et non le bonheur du peuple, « le luxe corrompt à la fois le riche et le pauvre, l'un par la possession, l'autre par la convoitise ; il vend la patrie à la mollesse, à la vanité ; il ôte à l'État tous ses citoyens pour les asservir les uns aux autres, et tous à l'opinion ».

Ya-t-il plus de luxe en France ou en Libye ? Ce rapport d’asservissement des employés qui sont poussés jusqu’au suicide les employés mêmes des entreprises publiques ou semi-publique, pour des raisons de rentabilité et donc de possession de luxe d’une des parties est-il plus criant en Libye ou en Occident ?

Le sociologue Américain C. Wright Mills a décrit en 1956 la démocratie américaine comme  « la dictature des élites ». Selon Mills, les États-Unis d’Amérique ne sont pas une démocratie parce qu’en définitive, c’est l’argent qui y parle dans les élections et non le peuple. Le résultat de chaque élection y est l’expression de la voix de l’argent et non la voix du peuple.

 

Après Bush-père et Bush-fils, pour les primaires républicaines de 2012, on parle déjà de Bush-benjamin. En plus, si le pouvoir politique se base sur la bureaucratie, Max Weber fait remarquer qu’il y a 43 millions de fonctionnaires et militaires aux États-Unis qui commandent effectivement le pays, mais qui n’ont été votés par personne et qui ne répondent pas directement au peuple de leurs activités. Une seule personne (un riche) est donc votée mais le vrai pouvoir sur le terrain est tenu par une seule caste de riches qui ne résulte purement et simplement que de nominations comme les ambassadeurs, les généraux de l’armée etc...

Combien de personnes dans les pays autoproclamés « démocratiques » savent qu’au Pérou la constitution interdit un deuxième mandat consécutif au président de la république sortant ?

Combien de personnes savent qu’au Guatemala, non seulement le président sortant ne doit plus jamais se présenter comme candidat à cette fonction, mais qu’en plus à aucun degré de parenté, aucun membre de sa famille ne pourra plus prétendre à cette fonction ? 

 

Combien savent que le Rwanda est le pays qui intègre politiquement le mieux les femmes au monde avec 49% de parlementaires femmes ? Combien savent que dans le classement de la CIA 2007, sur 10 pays les mieux gérés au monde, 4 sont Africains ? Avec la palme d’or à la Guinée équatoriale  dont la dette publique ne représente que 1,14% de son PIB.

La guerre civile, les révoltes, les rebellions sont les ingrédients d’un début de démocratie soutient Rousseau. Parce que la démocratie n’est pas une fin, mais un processus permanent pour réaffirmer les droits naturels des humains que dans tous les pays du monde (sans exception) une poignée d’hommes et de femmes, confisquant le pouvoir du peuple, l’oriente pour se maintenir aux affaires.

 

On trouve ici et là des formes de castes qui usurpent le mot « démocratie » qui doit être cet idéal vers lequel tendre et non un label à s’approprier ou un refrain à vanter parce qu’on est juste capable de crier plus fort que les autres. Si un pays est calme comme la France ou les États-Unis, c’est-à-dire sans aucune révolte, pour Rousseau cela veut tout simplement dire que le système dictatorial est suffisamment répressif pour empêcher toute tentative de rébellion.

 

Si les Libyens se révoltent, ce n’est pas une mauvaise chose. C’est prétendre que les peuples acceptent stoïquement le système qui les opprime partout dans le monde sans réagir qui est très mauvais. Et Rousseau de conclure : «  Malo periculosam libertatem quam quietum servitium  -traduction : S'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes ». Dire qu’on tue les Libyens pour leur bien est un leurre.

C- Quelles leçons pour l'Afrique?

Après 500 ans de relations de dominateur et de dominé avec l’Occident, il est dès lors prouvé que nous n’avons pas les mêmes critères pour définir le bon et le méchant. Nous avons des intérêts profondément divergents. Comment ne pas déplorer le Oui de 3 pays africains au sud du Sahara, Nigeria, Afrique du Sud et Gabon pour la résolution 1973 inaugurant la nouvelle forme de colonisation baptisée « protection des peuples », validant la théorie raciste que les Européens véhiculent depuis le 18ème siècle selon laquelle l’Afrique du Nord n’a rien à partager avec l’Afrique Subsaharienne, l’Afrique du nord  serait ainsi plus évoluée, plus cultivée et plus civilisée que le reste de l’Afrique.

Tout se passe comme si la Tunisie, l’Égypte, la Libye, l’Algérie ne faisaient pas partie de l’Afrique. Même les Nations Unies semblent ignorer la légitimité de l’Union Africaine sur ses états membres. L’objectif est d’isoler les pays d’Afrique subsaharienne afin de mieux les fragiliser et les tenir sous contrôle.

 

En effet, dans le capital du nouveau Fond Monétaire Africain (FMA), l’Algérie avec 16 milliards de dollars et la Libye avec 10 milliards de dollars contribuent à eux tous seuls pour près de 62% du capital qui est de 42 milliards de Dollars. Le premier pays d’Afrique subsaharienne et les plus peuplés, le Nigeria suivi de l’Afrique du Sud arrivent très loin derrière avec 3 milliards de dollars chacun.

C’est très inquiétant de constater que pour la première fois de l’histoire des Nations Unies, on a déclaré la guerre à un peuple sans avoir exploré au préalable la moindre piste pacifique pour solutionner le problème.

L’Afrique a-t-elle encore sa place dans une telle organisation ? Le Nigeria et l’Afrique du Sud sont disposés à voter OUI à tout ce que l’Occident demande, parce qu’ils croient naïvement aux promesses des uns et des autres de leur donner une place de membre permanent au Conseil de Sécurité avec le même droit de veto.

 

Ils oublient tous les deux que la France n’a aucun pouvoir de leur attribuer le moindre poste. Si elle l’avait, il y a belle lurette que Mitterrand l’aurait faite pour l’Allemagne de Helmut Kohl. La reforme des Nations Unies n’est pas à l’ordre du jour. La seule manière de compter, est la méthode chinoise : tous les 50 pays africains doivent quitter les Nations Unies. Et s’ils doivent y retourner un jour, ne le faire que s’ils ont obtenu ce qu’ils demandent depuis longtemps, un poste pour toute la fédération africaine, sinon rien.

Cette méthode de la non-violence est la seule arme de justice dont disposent les pauvres et les faibles que nous sommes. Nous devons tout simplement quitter les Nations Unies, car cette organisation de par sa configuration, de par sa hiérarchie est aux services des plus forts.

Nous devons quitter les Nations Unies afin de marquer notre réprobation de cette conception du monde basée uniquement sur l’écrasement du plus faible. Tout au moins ils seront libres de continuer de le faire, mais pas avec notre signature, pas en rappelant que nous sommes d’accord alors qu’ils savent très bien qu’ils ne nous ont jamais interrogés. Et même quand nous avons donné notre propre point de vue, comme la rencontre de samedi 19/3 à Nouakchott avec la déclaration sur la contrariété à l’action militaire, ceci a été passé tout simplement sous silence pour aller accomplir le forfait de bombarder  le peuple africain.

Ce qui arrive aujourd’hui est le scénario déjà vu auparavant avec la Chine. Aujourd’hui, on reconnaît le gouvernement Ouattara, on reconnaît le gouvernement des insurgés en Libye. C’est ce qui s’est passé à la fin de la deuxième guerre mondiale avec la Chine. La soit disant communauté internationale avait choisi Taiwan comme unique représentant du peuple Chinois en lieu de place de la Chine de Mao.

 

Il faudra attendre 26 ans, c’est-à-dire le 25 octobre 1971 avec la résolution 2758 que tous les Africains devraient lire, pour mettre fin à la bêtise humaine. La Chine est admise, sauf qu’elle a prétendu et obtenue d’être membre permanent avec doit de veto, si non elle n’entre pas. Cette exigence satisfaite et la résolution d’admission entrée en vigueur, il faudra attendre un an pour que le 29 septembre 1972, le Ministre Chinois des Affaires Étrangères donne sa réponse avec une lettre au Secrétaire Général des Nations Unies pas pour dire Oui ou Merci, mais pour faire des mises au point, en garantie de sa dignité et de sa respectabilité.


Qu’est-ce que l’Afrique espère obtenir des Nations Unies sans poser un acte fort pour se faire respecter ? On a vu en Cote d’Ivoire un fonctionnaire des Nations Unies se considérer au dessus d’une institution constitutionnelle de ce pays. Nous sommes entrés dans cette organisation en acceptant d’être des serfs et croire que nous serons invités à table pour manger avec les autres dans les plats que nous avons lavés est tout simplement crédule, pire, stupide.

 

Quand l’UA reconnaît la victoire de Ouattara sans même tenir compte des conclusions contraires de ses propres observateurs envoyés sur le terrain, juste pour faire plaisir à nos anciens maîtres, comment peut-on nous respecter ? Lorsque le président Sud-Africain Zuma déclare que Ouattara n’a pas gagné les élections et change à 180° après un tour à Paris, on peut se demander ce que valent ces dirigeants qui représentent et parlent au nom de 1 milliard d’Africains.

La force et la vraie liberté de l’Afrique viendront de sa capacité à poser des actes réfléchis et en assumer les conséquences. La dignité et la respectabilité ont un prix. Sommes-nous disposés à le payer ? Si non, notre place reste à la cuisine, aux toilettes pour garantir le confort des autres.

Genève le 28/03/2011

Jean-Paul Pougala  

(*) Jean-Paul Pougala est un écrivain d’origine camerounaise, directeur de l’Institut d’Études Géostratégiques et professeur de sociologie à l’Université de la Diplomatie de Genève en Suisse.

 


 
 
posté le 14/06/11

Minkébé / Immigration : Les précisions du Gouvernement gabonais

Suite à la publication par certains médias, d'informations erronées, évoquant des actes de brutalité supposés sur des immigrants clandestins et des braconniers de Minkébé qui ont librement regagné leurs pays respectifs,le Gouvernement de la République, par le biais du Ministre de la Défense Nationale Rufin Pacôme Ondzounga, a tenu, le 12 juin 2011, à apporter les précisions suivantes :


« Depuis un certain temps, des rapports alarmants font état d’une recrudescence du braconnage à grande échelle des éléphants de l’ordre d’une vingtaine par jour et de l’intensification de l’exploitation anarchique de l’or sur le site de Minkébé.


En plus de ces activités criminelles, Minkébé est devenu le lieu de tous les trafics notamment du transport des clandestins, de la circulation de toutes sortes de drogues, de la prostitution, de la prolifération des armes à feu de petit calibre. Cette situation préoccupante a atteint son paroxysme avec la découverte récente de 30 carcasses fraîches d’éléphants abattus par des braconniers dans la réserve de Wonga Wongué.


Devant l’indignation fortement exprimée par Monsieur le Président de la République gabonaise lors du récent conseil des Ministres délocalisé  à koulamoutou, une mission interministérielle rassemblant les Ministres de la Défense nationale, de l’Intérieur et des Mines, s’est rendue de toute urgence, le dimanche 29 mai 2011 à Makokou. Cette mission avait pour but de sensibiliser aussi bien les autorités administratives locales que les notables de la province de l’Ogooué Ivindo et leur délivrer le message du Président de la République, à savoir :
La cessation immédiate de l’exploitation anarchique de l’or et l’arrêt immédiat du braconnage des pachydermes.

 

Parallèlement, une équipe de la Direction Générale de la Documentation et de l’Immigration (DGDI) était transportée sur le site en vue du recensement des occupants qui, pour la plupart, soit environ 4700 étrangers, étaient en situation irrégulière.


Le lundi 30 mai 2011, une mission conduite par le Chef d’Etat major Général des Forces Armées, sur instructions du Ministre de la Défense nationale, s’est rendue sur le site de Minkébé pour s’entretenir  avec les responsables des communautés vivant sur le site et leur délivrer le même message.

 

L’arrêt total des activités a été fixé au mardi 31 mai 2011 à 16 heures, délai de rigueur. La journée du mercredi 1er juin 2011 a vu les premiers départs  volontaires d’une part par la rivière en direction de Mayebout, étape intermédiaire avant Makokou, et d’autre part par la piste de Djoum en direction du Cameroun voisin, notamment à l’aide d’une quinzaine de pirogues acheminées sur le site aux fins d’embarcation.


Le jeudi 2 juin 2011, le site de Minkébé était fermé pour tous, en dehors des militaires qui y ont pris leurs quartiers pour veiller à la sécurité du site. L’évacuation de Minkébé s’est déroulée dans des conditions humanitaires plus que satisfaisantes. Aucun acte de violence, aucune exaction n’ont été commis sur les expulsés. Chaque individu a pu choisir ce qu’il emportait avec lui avant de quitter sa case.


En définitive, aucun incident, fut-il mineur n’a été déploré. Face aux allégations tendancieuses de certains médias, le Ministère de la Défense Nationale tient à opposer un démenti formel aux informations diffusées qui ne reflètent en aucun cas la réalité. Le Ministère de la Défense Nationale tient à rappeler que sur la foi d’un recensement effectué sur place, sur les 5100 individus dénombrés, seuls 400 personnes sont de nationalité gabonaise et constituent la population habituelle de Minkébé.


Les 4700 autres personnes se répartissaient en 14 nationalités étrangères et étaient pour la plupart en situation irrégulière. Cette situation, pourtant connue des pays concernés, n’a pas semblé jusqu’à présent les préoccuper outre mesure. Il est de notoriété publique, et le Président de la République, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, l’a réaffirmé à maintes reprises ; le Gabon qui fait partie du bassin du Congo a une responsabilité mondiale dans la gestion des écosystèmes et la survie de l’humanité.


Il s’agit donc ici d’une situation d’immigration clandestine  caractérisée, doublée du pillage des ressources naturelles de notre pays et du massacre d’une espèce protégée de la faune gabonaise. Les plus hautes autorités de la République ont donc décidé, en toute souveraineté, de mettre un terme définitif à cette situation, en application des textes en vigueur en République gabonaise ».

 

Source: Gouvernement Gabonais

 


 
 
posté le 14/06/11

Manuel à l’usage des opposants qui veulent devenir de bons présidents

Règle numéro 1: Ne pas confondre «politicien» et «homme politique» 

La différence sémantique peut paraître subtile, mais elle est importante. Si vous êtes guidé par l’intérêt du peuple et de vos administrés, si vous êtes sincèrement soucieux de gérer les problèmes de la ville ou du pays, alors vous êtes un homme politique. En revanche, si vous ne vous intéressez qu’au siège et à la façon d’y accéder, alors vous êtes un politicien.

 

Un homme politique est mû par ses idéaux; un politicien par son ambition. Déterminez rapidement quel type d’homme politique vous êtes et adaptez votre stratégie en fonction. Souvent, les deux types coexistent ou se succèdent chez un même individu. Tout est question d’équilibre entre l’ambition que l’on a pour soi et celle que l’on a pour son pays.

 

Celui qui débute est sans doute bien plus idéaliste et sincère qu’un vieux routier de la politique. Le cynisme croît avec l’âge, et l’homme politique qui reste trop longtemps dans l’opposition finit par perdre sa fraîcheur et ses idéaux. Il se laisse contaminer par le modèle dominant qui, en Afrique, est souvent celui du pouvoir autoritaire. Ceci explique pourquoi un jeune opposant idéaliste et frais peut faire un président conservateur et ranci. Au Sénégal, on résume cet état de fait en disant que Wade est arrivé au pouvoir vingt ans trop tard.

 

Règle numéro 2: Ne pas confondre le parti et sa chose

Créer un parti, c’est comme mettre un enfant au monde. On veut qu’il nous ressemble, on lui trouve toutes les qualités, on choisit pour lui le meilleur et surtout, on attend qu’il nous obéisse au doigt et à l’œil... Et c’est souvent là que le bât blesse. Beaucoup d’hommes politiques confondent leur parti politique et leur chose. Dès lors, il ne faut pas s’étonner qu’une fois arrivés au pouvoir ils confondent le respect dû à la fonction et l’obéissance aveugle.

 

Si vous ne respectez pas la démocratie au sein de votre formation politique, comment pourriez-vous la respecter une fois que vous aurez entre les mains un pouvoir bien plus puissant? Il faut faire un effort. C’est vrai que la vie au sein du parti est parfois des plus pénible. Il n’est pas toujours facile d’assister, stoïque, des heures durant, aux interminables palabres sur le programme politique des sections locales, ou aux débats sur la stratégie à mettre en œuvre pour récolter les fonds des paysans du Haut Bondoukou.

 

Les militants, surtout ceux qui adhèrent spontanément et paient une cotisation, se croient parfois tout permis. Ils sont exigeants et vous donnent des leçons. Mais vous devez faire preuve d’une patience infinie, car ils croient en vous et sont prêts en retour à sacrifier beaucoup. Ne négligez jamais vos militants et vos cadres. Ne leur imposez jamais vos volontés sans avoir longuement discuté. Ils auront l’impression d’un autoritarisme déplacé, et, plus grave, ils iront voir ailleurs. En période électorale, un bon directeur de campagne vaut de l’or. Demandez donc au Guinéen Alpha Condé s’il regrette d’avoir débauché chez l’adversaire son directeur de campagne en 2010!

 

Le parti doit être à la fois une machine à gagner, disciplinée et efficace, et un lieu de débat et d’idées. Si vos militants ne sont pas convaincus par votre sens du dialogue et de l’écoute, ils vous lâcheront au premier revers.

 

Règle numéro 3: Ne pas confondre conquête du pouvoir et destruction de l’adversaire

Si la guerre est la continuation de la politique par des moyens différents, comme le disait le stratège chinois Sun Zu, la conquête politique, elle, s’apparente souvent à une guerre. Peu d’hommes politiques résistent à l’idée d’écraser leurs adversaires durant la campagne électorale. Les coups descendent souvent sous la ceinture. Accusations de corruption, ethnicisation du débat, agressions verbales ou physiques; plus vous en ferez voir à vos adversaires, plus vous penserez avoir des chances de le battre. Terrible erreur.

 

Car n’oubliez pas que vos adversaires sont aussi coriaces que vous et vous rendront coup pour coup dès que l’occasion leur en sera donnée. Par ailleurs, en politique, l’adversaire d’un jour est souvent l’allié de demain —ou le contraire. Il faut donc toujours penser à mesurer ses actions afin de ne pas hypothéquer l’avenir. Les haines irréductibles gâchent parfois un mandat. Demandez à Laurent Gbagbo s’il n’aurait pas été plus avisé de rendre sa nationalité à Alassane Ouattara dès 2001.

 

Et puis, l’homme politique doit avoir la grandeur d’âme suffisante pour pardonner (à la façon de Nelson Mandela) et ne pas se comporter en revanchard. C’est une question de survie personnelle tout autant que de stature. Ceux qui laissent une trace dans l’histoire sont les Gandhi et les Mandela, davantage que les Idi Amin Dada ou les Bokassa.

 

Règle numéro 4: ne pas confondre L’Etat et sa propre personne

Depuis Louis XIV on sait que «l’Etat, c’est moi». On sait aussi que ce type de raisonnement entraîna, un siècle plus tard, la chute de la monarchie française. Il n’est pas facile de résister à cette ivresse que procure le pouvoir. Souvent en Afrique, un président possède tout, peut tout se permettre, s’offrir ce qu’il veut. Ses caprices sont immédiatement exaucés. Les femmes lui courent après et les hommes se courbent plus bas que terre.

 

Mais il faut savoir résister à cette tentation qui fait de vous l’égal de Dieu. Lorsque l’on a passé sa vie dans l’opposition et que l’on accède enfin au pouvoir suprême, l’ivresse est sans doute encore plus grande et les moyens d’y résister plus faibles. Aussi, un président soucieux du développement harmonieux de son pays devrait veiller à associer de temps à autre ses opposants à la gestion des affaires publiques en leur offrant, comme l’a fait le Sénégalais Abdou Diouf dès des les années 90, des portefeuilles ministériels. Cela donne aux opposants des raisons de patienter, d’espérer et peut-être même une certaine habitude de la gestion des affaires publiques.

 

Règle numéro 5: ne pas confondre élections et manipulation

Certes, les opinions sont versatiles. Elles brûlent aujourd’hui ce qu’elles ont adoré hier. En Afrique, l’Etat de grâce n’existe pas, ou il dure si peu que de nombreux présidents n’ont même pas le temps de savourer leur victoire. Ce n’est pas une raison pour s’empresser d’éradiquer toute forme de contestation en manipulant les premières législatives de votre mandat. S’offrir une majorité oui, se payer un Parlement à sa botte, non.

 

Les électeurs n’auront aucun respect pour un Parlement perçu comme «acheté», et vous vous compliquerez inutilement la tâche. En revanche, un Parlement où chaque parti, y compris le vôtre, est à sa place, constitue un outil fantastique pour s’assurer une certaine durée au pouvoir. Il suffit de faire endosser par ce Parlement toutes les mesures impopulaires (austérité, sécurité, impôts) héritées du pouvoir précédent. Le Parlement (ou l’Assemblée) est à la fois une caisse de résonnance et un vivier inépuisable de boucs émissaires. A vous d’agir en fonction, au gré des circonstances.

 

Règle numéro 6: ne pas confondre clientélisme et politique de développement

Un opposant, surtout en Afrique, est quelqu’un qui passe son temps à promettre. Et accessoirement, à donner le peu d’argent qu’il a récupéré ici ou là. Une fois au pouvoir, il doit tenir parole, au moins dans une petite mesure. L’homme politique crée alors un réseau clientéliste qui lui permet au passage de s’assurer une chaîne de fidélité. Le problème est de savoir faire preuve de discernement.

 

Le clientélisme ne doit pas être la seule politique de développement du pays. A force de ne servir que les siens (région, ethnie, parti, etc.) on finit vite par s’aliéner les autres. En Côte d’Ivoire, dans l’ambiance paranoïaque qui règne depuis quinze ans dans la vie politique, Laurent Gbagbo n’a fait que favoriser les groupes ethniques qui lui étaient réputés fidèles. Aujourd’hui, Bétés, Guérés et Eburnéens se terrent par peur des représailles.

 

Parfois, l’opposant arrivé au pouvoir rectifie son discours dans le bon sens. Ainsi Alpha Condé, qui a fait insidieusement campagne sur la «peur du pouvoir peul», s’est empressé d’en caser une flopée dans la haute administration et au gouvernement une fois arrivé au palais Sékoutouria. Et ce au nom du principe de l’équilibre entre les quatre régions naturelles de la Guinée, un invariant de la Guinée postcoloniale.

 

Règle numéro 7: ne pas jeter son discours et ses principes aux oubliettes

Les opposants sont souvent les meilleurs défenseurs de la démocratie —parfois jusqu’à la caricature. Mais lorsqu’ils accèdent aux plus hautes fonctions, il arrive qu’ils oublient ce passé de militant. D’Ange Félix Patassé à Abdoulaye Wade, en passant par Denis Sassou Nguesso, la liste est longue de ceux qui ont fait arrêter ou battre des opposants après avoir eux-mêmes été victimes de ce genre de traitement lorsqu’ils étaient dans l’opposition.

 

Avoir la mémoire courte est une chose, renier ses principes en est une autre.

Laurent Gbagbo, socialiste de toujours, attaché à la démocratie et la bonne gouvernance, est resté dix ans au pouvoir sans la moindre élection crédible, s’obstinant jusqu’à l’extrême à refuser le verdict des urnes. Un véritable cas d’école tant le décalage est flagrant entre le discours d’opposant et la praxis du dirigeant. 

 

Règle numéro 8: ne pas confondre la Constitution et le papier toilette

Lorsque vous arrivez enfin au pouvoir après de longues années d’attente et une série de batailles homériques, votre première envie et d’y rester le plus longtemps possible. Ecce homo… sous toutes les latitudes. Les institutions, et en particulier la Constitution, sont là pour vous empêcher de succomber à de vilains penchants dictatoriaux.

 

Cette dernière limite le nombre de vos mandats et en fixe la durée. Les verrous institutionnels et politiques devraient vous empêcher de modifier les règles du jeu. Et pourtant… En Afrique, ceux qui ont résisté à l’envie de changer la Constitution se comptent sur les doigts d’une main. Citons Amadou Toumani Touré au Mali ou John Kuffor au Ghana. Changer les règles du jeu démocratique à son profit, c’est ancrer l’idée que la démocratie se piétine chaque matin.

 

Bref, si vous voulez vous faire taper sur les doigts par les grandes démocraties, allez-y. Mais ne vous étonnez pas si un beau matin vos opposants politiques seront devenus des chefs rebelles. Et si le dialogue politique se résume dès lors à un échange de coups de canon.

 

Règle numéro 9: ne pas confondre les ors de la République et le bling-bling.

Vous souvenez-vous de Thomas Sankara? En bon révolutionnaire, il violait les codes et prônait notamment une simplicité absolue. Sankara vivait modestement et ne dépensait pas l’argent de l’Etat dans les boutiques de la rue de Sèvres, à Paris.

 

Certes, on n’est pas obligé de mener une vie de moine lorsque l’on est président, mais depuis l’affaire des biens mal acquis, mieux vaut être prudent dans l’utilisation des fonds publics. Un président modeste n’est pas forcément un président faible. Il faut absolument combattre cette tendance qui fait qu’un opposant, appauvri par les campagnes politiques, frustré de ne jamais avoir le moindre sous en poche, se rue sur le Trésor public une fois arrivé au pouvoir.

 

L’éphémère président bissau-guinéen Kumba Yallà (2000-2003), qui n’avait pas de quoi se payer un costume neuf dans l’opposition et qui exhibait dans tout Bissau des cols de chemise crasseux, s’est retrouvé du jour au lendemain richement vêtu au bras des plus belles filles d’Afrique de l’Ouest.

 

Ce qui passe en France, pays riche et développé, avec certains présidents «bling-bling», passe moins bien quand le pays a la noix de cajou comme seule ressource. Un opposant qui accède au pouvoir n’est pas condamné à ressembler à un prédateur qui vient d’attraper sa proie.

 

Mais il est parfois très difficile de résister à son proche entourage. Un témoin raconte qu’en 1993, lorsqu’Ange Félix Patassé devient président de la République centrafricaine, sa sœur et sa femme se sont exclamées «enfin riches, enfin riches!» au cours d’une réunion de famille. Quand l’accession au pouvoir devient la seule façon de s’enrichir, les principes moraux n’ont plus qu’à bien se tenir!

 

Source: Slate Afrique

 


 
 
 

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