Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne

Réprésentation du Parti Démocratique Gabonais en Allemagne

posté le 27/05/11

Des figures de la gauche israélienne pressent l'Europe de reconnaître l'Etat de Palestine

Dans une lettre ouverte, une vingtaine de personnalités de la gauche israélienne, comme Avraham Burg, ancien président de la Knesset et de l'Agence Juive, appellent les Etats européens à voter en faveur de l'indépendance de la Palestine, au mois de septembre prochain, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies.

 

Fort du blanc-seing de la Banque Mondiale et du FMI qui ont estimé dans de récents rapports que l'Autorité palestinienne disposait d'institutions dignes d'un Etat, le président palestinien est déterminé à faire reconnaître la Palestine comme un membre à part entière de l'ONU, en obtenant le soutien des deux tiers des Etats membres.

Prenant acte de l'intransigeance du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, exprimée mardi 24 mai dans un discours devant le Congrès américain, et du renoncement de la Maison Blanche à exercer de réelles pressions sur lui, les signataires appellent les capitales européennes à reconnaître un Etat palestinien sur les frontières de 1967, avec échanges de territoires de taille équivalente et Jérusalem-est pour capitale.

 

"En tant qu'Israéliens, nous déclarons que le jour où les Palestiniens proclameront leur indépendance dans un Etat souverain, destiné à vivre dans la paix et la sécurité aux côtés d'Israël, nous soutiendrons cette proclamation", peut on lire dans le document qui doit être rendu public vendredi 27 mai et que Le Monde s'est procuré en avance.

 

A Washington, sous les applaudissements des "congressmen", Netanyahou avait écarté tout retrait sur les lignes de 1967 et toute division de Jérusalem, deux paramètres communément considérés comme les conditions sine qua non à tout règlement du conflit au Proche-Orient.

 

Outre Avraham Burg, un ex-baron du parti travailliste, reconverti en pourfendeur des dérives du sionisme depuis qu'il a quitté la politique en 2004, la lettre a été paraphée par d'anciens hauts responsables de l'appareil d'Etat israélien comme Michaël Ben Yaïr, procureur général dans les années 90, par plusieurs sommités du monde de la recherche, comme les philosophes Yirmiyahou Yovel et Avishaï Margalit ainsi que par des vedettes de la scène culturelle, comme le romancier Nir Baram.

 

"LA PAIX PRISE EN OTAGE PAR LE ‘PROCESSUS DE PAIX'"

 

"La paix a été prise en otage par le ‘processus de paix', écrivent les pétitionnaires. La continuation de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-est (…) démontre que l'actuelle direction israélienne utilise le processus de paix comme une manœuvre de diversion plutôt qu'un moyen de résoudre le conflit ".

 

Le timing de la publication coïncide avec une tournée en Europe du président américain Barack Obama, durant laquelle il devrait s'efforcer de dissuader ses interlocuteurs de soutenir la stratégie onusienne de Mahmoud Abbas et de son Premier ministre Salam Fayyad. Si le président français Nicolas Sarkozy a laissé entendre dans un entretien à L'Express qu'il pourrait répondre favorablement à la demande palestinienne, Londres et surtout Berlin semblent moins disposés à le faire.

 

" Nous sommes réalistes, nous savons qu'aussi prestigieux soient-ils, nos signataires ne peuvent pas grand-chose face à la détermination diplomatique américaine, affirme Hillel Ben Sasson, l'un des initiateurs de la lettre ouverte, membre du comité de solidarité avec Sheikh Jarrah, un quartier de Jérusalem-est, menacé par la colonisation juive. Mais nous voulons faire comprendre aux Européens, qu'après la visite désastreuse de Netanyahou à Washington, c'est à eux qu'il appartient de nous sauver de nos dirigeants. S'ils disent oui à l'Etat palestinien en septembre, nous avons une chance d'empêcher un nouveau bain de sang et de relancer les négociations de paix sur la base d'une plateforme décente".

 

A la fin du mois d'avril, à Tel Aviv, plusieurs dizaines d'artistes et d'intellectuels israéliens, dont le professeur de sciences politiques Zeev Sternhell, avaient déjà lancé un appel à la création d'un Etat palestinien, face au bâtiment même où l'Etat d'Israël avait été proclamé, en 1948.

 

Ces initiatives, qui tentent de ressusciter le camp de la paix, tombé dans le coma durant la seconde Intifada, ne semblent pas émouvoir l'opinion publique. Selon un sondage publié par le quotidien Haaretz, 47% des Israéliens estiment que le voyage de Netanyahou à Washington est un "succès" et seulement 10% le voient comme un "échec".

 

Source: Lemonde

 


 
 
posté le 27/05/11

Gabon : Blaise Louembé doit-il assumer le retard dans la réalisation du projet de 5000 logements sociaux par an?

Le projet de construction des 5000 logements sociaux par an annoncé par le Chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba connait un retard dans son exécution, suscitant l’ire du Premier Ministre gabonais Paul Biyoghé Mba, qui a interpellé le Ministère en charge de l’Habitat, mercredi lors d’une séance de travail, sur l’urgence de rattraper les choses dans les six mois à venir.

 

Il a signifié que 18 mois après l’allocation d’une ligne budgétaire en investissement portée définitivement en 2010 à 58 milliards, il était incompréhensible qu’à ce jour rien ne soit fait. Le Premier Ministre a en effet rappelé que le ministère en charge de l’Habitat avait bénéficié de 40 milliards de budget d’investissement renforcée de 18 milliards lors de la loi de finances rectificative de la même année.

 

Arrivé il y a cinq mois à la tête du département ministériel en charge de l’Habitat, Le Ministre Blaise Louembé qui a reconnu la complexité de la situation, est contraint d’assumer la continuité de l’administration publique.

 

Retenons que beaucoup des facteurs sont à la base du blocage dans la réalisation du projet de construction de 5000 logements par an. Notamment, les problèmes d’homme, d’expertise ou administratif.

Signalons également, l’épineux problème d’aménagement de terrains pour que les investisseurs commencent les travaux.

 

Le Ministre en charge de l’Habitat, a signifié au Premier Ministre avoir mûri des réflexions qui permettraient que des choses sortent de terre, notamment au cours des prochains mois.

L’habitat figure au rang des priorités de l’Exécutif gabonais au même titre que la santé, l’éducation, la formation, la route, l’eau et l’énergie.

 

Rappelons que le directeur général de la Société Nationale Immobilière (SNI) Juste Valère Okologo a été reçu dernièrement par le Chef du Gouvernement gabonais.au cours de cette rencontre, il a été demandé au directeur général de la SNI de poursuivre le programme de construction de logements.

 

Source: Infos Gabon

 

 

 


 
 
posté le 26/05/11

Un émergent à la tête du FMI, ça changerait quoi?

"La nationalité d'un candidat à la direction du FMI est aussi importante que celle d'un arbitre de Coupe du Monde", affirme sur son blog Felix Salmon de Reuters. Lors de sa nomination, en 2007, Dominique Strauss-Kahn avait assuré que son successeur devrait venir d'un pays émergent, pour mieux refléter les nouveaux équilibres mondiaux.

 

Les émergents, qui s'en souviennent et revendiquent désormais leur droit à obtenir le poste, commencent à s'organiser : le ministre indien des Finances a déclaré jeudi qu'il était en contact avec ses pairs de plusieurs pays émergents pour soutenir un candidat commun face à Christine Lagarde.

De leut côté, les Européens sont plus que jamais soucieux de placer l'un des leurs à la tête du FMI, alors que la zone euro ne voit pas la fin de la crise. Leur crainte étant qu'un représentant des pays émergents soit moins enclin que ne l'était DSK à leur consacrer autant de ressources.

 

Ils n'ont pas tout à fait tort : les émergents se sont déjà plaint du traitement de faveur qu'ont reçu les Grecs et les Irlandais sous l'impulsion de l'ex-directeur français, et rappellent que lors des crises d'Amérique du Sud ou d'Asie, le FMI avait imposé des remèdes bien plus amers. "Un directeur émergent serait beaucoup plus sévère que Lagarde avec les maillons faibles européens", estime ainsi Simon Johnson, l'ancien chef économiste du FMI.

 

De fait, "parmi les candidats officiels des pays émergents, aucun ne remet en cause l'idéologie orthodoxe du Fonds, bien que celle-ci se soit avérée erronée", note Peter Chow, chercheur au Bretton Wood Project. Après tout, leur formation est la même que celle des grands technocrates américains. Le gouverneur de la banque centrale mexicaine Agustin Carstens a été formé, comme de nombreux fonctionnaires du FMI, à l'université de Chicago.

 

Shanmugaratnam Tharman, le ministre des Finances de Singapour, a effectué ses Masters à l'Université de Cambridge au Royaume Uni et à Harvard aux Etats-Unis. Quant à l'ancien patron de la Banque centrale brésilienne, Arminio Fraga, il a reçu son doctorat d'économie à l'université de Princeton.

 

Loin d'amorcer une ère de réformes, l'arrivée d'un émergent représenterait donc certainement un retour à une plus stricte orthodoxie après que DSK se soit timidement aventuré à aborder des questions de contrôle de capitaux.

N'en déplaise aux Européens, pour bon nombre d'observateurs, c'est justement parce que l'on est en pleine crise européenne qu'il est recommandable d'avoir un émergent à la direction du Fonds.

 

"Quand les pays en développement étaient en crise, comme lors de la crise mexicaine de 1995, personne ne disait qu'il fallait avoir un Latino-Américain" à la tête du Fonds, fait valoir l'Argentin Claudio Loser, ex-directeur du département Amériques du FMI. Il serait même "dans l'intérêt des Européens de recevoir des conseils impartiaux et indépendants de la part du FMI, affirme dans le Financial Times Martin Wolf. Quelqu'un doit les obliger à reconnaître qu'une restructuration sera probablement nécessaire et qu'il vaut mieux réparer les systèmes financiers directement plutôt que de le faire indirectement via des prêts à des Etats insolvables".

 

Il convient toutefois de relativiser l'importance de la nationalité du directeur. "Le directeur du FMI a un rôle important de coordination et d'impulsion mais il n'a pas le rôle central, rappelle Benjamin Carton, économiste au Cepii. Il y a aussi le conseil d'administration où seuls les Etats-Unis ont un droit de veto.

 

Donc quoi qu'il arrive, les Américains resteront un acteur majeur. Quant aux Européens, ils conserveront aussi un grand poids au sein du Conseil." C'est pourquoi, pour Simon Johnson, "tout candidat émergent serait obligé d'apaiser les appréhensions européennes et de garantir qu'il continuerait pour un temps les plans de sauvetage généreux".

 

Source: L´Expresse

 


 
 
posté le 26/05/11

L'étrange stratégie de Mba Obame

Le principal adversaire du président gabonais Ali Bongo est sous la menace d'un procès pour «haute trahison». Le pouvoir reproche à André Mba Obame, ancien baron du régime au Gabon, de s'être autoproclamé président.

A quand le prochain épisode du feuilleton dont André Mba Obame, dit «AMO», est le héros? Le principal opposant au président gabonais Ali Bongo, dont il fut pendant 25 ans un ami très proche, fait à lui seul l’actualité du Gabon depuis bientôt deux ans. Dernier événement en date: la levée par l’Assemblée nationale, le 5 mai 2011, de son immunité parlementaire, qui donne la possibilité aux autorités de lancer une procédure judiciaire contre lui. Mba Obame, 54 ans, pourrait bien être poursuivi pour haute trahison.

 

Son fait d’arme du 25 janvier dernier n’a pas plu: inspiré par la crise ivoirienne et la révolution tunisienne, il s’était autoproclamé président du Gabon, avant de se réfugier aussitôt avec son «gouvernement» dans les locaux du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), à Libreville. Son parti, l’Union nationale (UN), avait été dissout deux jours plus tard pour «non-respect des principes démocratiques, atteinte à la forme républicaine de l'Etat, atteinte à la souveraineté nationale, et trouble à l'ordre public».

Alors qu’il avait jusque-là évité d’évoquer publiquement son ex-ami, Ali Bongo avait sèchement commenté son coup d’éclat:

«Je préfère être un amateur de la politique qu'un professionnel du ridicule.»

L’ONU avait dû jouer la médiatrice pour obtenir qu’AMO quitte librement ses locaux au bout d’un mois.

 

Ancien cacique du régime Bongo

Mba Obame n’a pas toujours été opposant —loin de là. C’est en militant activement, lorsqu’il était étudiant à Paris, au sein du Mouvement de redressement national (Morena, à l'époque un mouvement d'opposition) de son oncle Paul Mba Abessole alors en exil, qu’il a été remarqué par Omar Bongo. De retour au Gabon en 1984, muni d’un doctorat en sciences politiques, il est happé par le régime: à 27 ans, il intègre le cabinet du président, auprès duquel il se rend peu à peu indispensable.

«Pendant 25 ans, j’étais à côté (de Bongo), de jour comme de nuit», dira-t-il plus tard.

C’est lui qui a œuvré au ralliement au pouvoir de Mba Abessole, alors premier opposant à Bongo. En échange de sa fidélité, AMO a été ministre de 1997 à 2009.

Tout le monde, cependant, ne garde pas un bon souvenir de son passage dans les arcanes du pouvoir. Ses détracteurs lui reprochent notamment d’avoir été un ministre de l’Intérieur particulièrement dur. Fin 2008, il avait fait arrêter plusieurs figures de la société civile, sous un drôle de prétexte: il les accusait de détenir une lettre ouverte, écrite par un Gabonais vivant en France et réclamant la transparence financière à Bongo. Inculpés pour «détention d’un document en vue de sa diffusion pour déstabiliser l’Etat», les accusés avaient été mis en liberté provisoire au bout d’une dizaine de jours de garde à vue et de prison, sur ordre de Bongo.

 

D’autres de ses contempteurs ont surnommé Mba Obame le «prince des ténèbres», estimant qu’il a été «de tous les coups tordus du régime».

 

Selon un conseiller à la présidence, «il faisait allumer un feu» en incitant les syndicats à faire grève, «et après, il allait voir le président et disait: "Je connais les meneurs, je peux l'éteindre"». Bongo lui donnait alors beaucoup d’argent pour régler le prétendu problème. Dans les coulisses du pouvoir, il se dit aussi que Mba Obame est allé jusqu’à tenter de vendre l’île de Mbanié à la Guinée équatoriale. Cette île est l'objet d’un contentieux territorial entre le Gabon et ce pays frontalier.

 

Le duo qu’il a longtemps formé avec Ali Bongo, dont il a été le témoin à son mariage en 2000, a aussi été critiqué. Certains assurent qu’il a été le «mauvais génie» d’Ali. Tous deux ont en tout cas mené un mouvement réformateur au sein du parti présidentiel, le Parti démocratique gabonais (PDG), qui a poussé vers la sortie et mécontenté plusieurs de ses barons. Sous la pression de ce tandem de «rénovateurs», le cacique Zacharie Myboto avait par exemple démissionné du gouvernement en 2001.

 

La rupture avec son ami Ali

C’est la maladie puis la mort d’Omar Bongo, en juin 2009, qui ont séparé ces «frères siamois» et marqué le début de la saga AMO. Comme Ali, Mba Obame s’est lancé dans la course à la présidence, mais en «candidat indépendant». Peu d’observateurs lui donnaient alors une chance de faire jeu égal avec Bongo, celui-ci ayant le soutien de la puissante machine électorale du PDG.

 

Appuyé en coulisses par le président équato-guinéen, AMO a déjoué les pronostics: peu à peu, il est parvenu à s’allier à plusieurs autres présidentiables pour devenir le seul candidat de poids originaire de l’aire culturelle fang, qui représente au moins un tiers de la population. Grâce à de multiples coups médiatiques, il a aussi réussi le tour de force d’incarner, aux yeux de beaucoup de Gabonais, une alternance au pouvoir de la famille Bongo, dont il a pourtant longtemps et largement bénéficié.

« Moi, André Mba Obame, grand baron parmi les grands du système, je me mets à genoux devant vous pour demander pardon», a-t-il lancé un jour à la foule lors d’un meeting.

Souvent habillé de blanc, il se comparait alors à Moïse quittant la cour du Pharaon (Ali Bongo) pour libérer son peuple (le PDG).

 

Tout au long de la campagne, il n’a cependant jamais cité le nom de son principal adversaire. «C’est parce que même derrière la compétition politique, il y a le respect», expliquait-il à l’époque. Beaucoup de Gabonais ont longtemps pensé que les deux hommes allaient se rabibocher une fois l’élection passée, certains imaginant même qu’ils faisaient semblant d’être brouillés pour mieux torpiller la candidature de l’opposant de longue date au régime, Pierre Mamboundou. Mais après que la victoire a été définitivement attribuée à Bongo, à l’issue de nombreux tripatouillages de part et d’autre, de manifestations et de violences, rien ne s’est passé: les deux anciens amis ne se sont pas retrouvés.

 

Une stratégie illisible

«Mba Obame est allé trop loin, Ali ne veut plus entendre parler de lui», ont confié des proches du nouveau président, affirmant même qu’il avait tenté d’empoisonner ce dernier en 2009. La stratégie de Mba Obame, revendiquant toujours la victoire à la présidentielle, mais rétrogradé de la deuxième à la troisième place par la Cour constitutionnelle après l’examen du contentieux électoral, et visiblement peu à l’aise dans son nouveau rôle d’opposant, est devenue obscure, à l’instar de sa grève de la faim d’octobre 2009 qu’il a faite… chez lui.

 

Aujourd’hui, c’est AMO qui accuse le régime d’avoir cherché à l’assassiner le jour de la levée de son immunité de député. A propos de cette dernière, il s’est moqué en déclarant:

«En tant que président élu, je n’ai (de toute façon) plus d’immunité parlementaire.»

L’ancien tout puissant ministre de l’Intérieur, qui, s’il avait eu la patience d’attendre, pouvait espérer bousculer le pouvoir lors des législatives de 2012, va-t-il finir devant un tribunal? Même s’il agace, ce n’est pas sûr: il compte toujours de nombreux partisans que les autorités n’ont pas intérêt à s’aliéner.

Le monde politique gabonais possède aussi d’autres ressources que la justice pour dénouer les crises: le clientélisme et les nombreux liens familiaux unissant opposants et dirigeants permettent de renverser toutes les situations. La relation entre Myboto et Mba Obame en est la preuve: en 2010, AMO a fondé l’Union nationale avec Myboto, qu’il avait pourtant férocement combattu dix ans plus tôt.

«Lorsqu'il dit immobilisme, je pense à Myboto, quand il dit décrépitude, je pense à Myboto, quand il dit gabegie je pense encore à Myboto», avait-il notamment écrit dans son petit ouvrage Réponse à une imposture, paru en 2005.

C’est désormais Myboto, dont un gendre est le frère de la Secrétaire générale de la Présidence, qui prend, en tant que président de l’UN dissoute, la défense de son ancien bourreau:

«M. Mba Obame n'a pas commis des délits qui relèvent du droit commun», a-t-il déclaré le 10 mai dans une conférence de presse, en allusion à son autoproclamation.

Toutefois, l’entêtement d’AMO pourrait bien pousser Ali Bongo à aller jusqu’au bout de sa logique judiciaire afin de lui donner une leçon, quitte à l'amnistier ensuite sous certaines conditions.

 

 

 


 
 
posté le 23/05/11

Sarkozy l’Africain

Nicolas Sarkozy était à Yamoussoukro pour l'investiture d'Alassane Ouattara le 21 mai. Jalon d'un retour en force de la France en Afrique, avec des interventions majeures en Côte d'Ivoire et en Libye.

Nicolas Sarkozy a de quoi se réjouir. Lui, que l’on disait peu au fait des réalités africaines. Lui, que l’on disait peu soucieux de se frotter aux réalités du continent, aura connu une belle semaine africaine. La victoire d’Alassane Ouattara, intronisé président de Côte d'Ivoire le 21 mai 2011 dans la capitale Yamoussoukro, c’est un peu la sienne. Et même beaucoup la sienne. Sans l’intervention des troupes françaises de la Licorne, Alassane Ouattara aurait-il réussi à prendre possession du palais présidentiel? Rien n’est moins sûr. La communauté internationale avait reconnu sa victoire à la présidentielle du 28 novembre 2010. Mais Laurent Gbagbo restait maître d’Abidjan, la capitale économique. Les troupes du Président sortant jouissaient d’un bel armement. Elles s’étaient bien préparées à la bataille d’Abidjan.

 

Nicolas Sarkozy peut se vanter d’avoir fait respecter le verdict des urnes. D’avoir amené la démocratie en Côte d’Ivoire. Dans un contexte préélectoral français, l’image est somme toute valorisante. Lors de son séjour ivoirien, le chef de l’Etat est aussi parvenu à rassurer les Français inquiets après dix ans de crise. «La France gardera toujours des forces militaires en Côte d’Ivoire», a-t-il annoncé devant une foule qui l’a chaleureusement applaudi.

Des forces françaises utiles à Ouattara

La contradiction ne viendra pas d’Alassane Ouattara. Ce dernier a plus que jamais besoin des troupes françaises pour stabiliser son pays. Selon la presse ivoirienne, des mercenaires venus du Liberia seraient encore présents en Côte d’Ivoire. Les partisans de Laurent Gbagbo n’ont pas tous désarmé. Qui sait si un jour une rébellion pro-Gbagbo ne pourrait pas voir le jour au Ghana ou au Liberia voisins? En tout cas, les médias abidjanais s’inquiètent.

 

Autre question brûlante pour Ouattara: peut-il être certain du soutien de toutes ses troupes? Certains «chefs de guerre» ont noué des liens étroits avec Guillaume Soro, l’ex-chef de la rébellion devenu le Premier ministre d’Alassane Ouattara. Face à des troupes à la loyauté incertaine, Alassane Ouattara a tout intérêt à compter sur un maintien de la présence des troupes françaises et de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci).

 

Alassane Ouattara a souhaité un renforcement de la base française, car selon lui ces troupes sont précieuses dans la lutte contre le «terrorisme». Le contraste est saisissant avec le discours tenu par les autorités ivoiriennes au cours des mois précédents. Le président Gbagbo avait fait des slogans antifrançais l’un de ses «fonds de commerce». Son ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, affirmait lors de meetings rassemblant les «jeunes patriotes» que la France préparait un génocide en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo exigeait la fermeture des bases françaises.

 

Nicolas Sarkozy lui-même n’avait pas fait mystère de son souhait de fermer ces bases au plus tôt. Il fallait rompre avec les «liens incestueux» de la France avec ses ex-colonies. Il s’agissait d’en finir avec la «Françafrique». Il avait été jusqu’à déclarer à Bamako (Mali) en 2006 que «la France n’avait pas besoin de l’Afrique».

 

Le chef de l’Etat français semble avoir changé d’avis. Loin de rompre les liens avec les pays du pré-carré, il les a renforcés. Dès son élection à la présidence française en 2007, il a affiché ses liens «d’amitié» avec Omar Bongo, le président du Gabon. Puis, il s’est empressé de reconnaître la victoire électorale de son fils Ali Bongo à la présidentielle de 2010, alors même que les résultats étaient très contestés. Au point que des médias africains se sont demandés si la fraude électorale était plus grave à Abidjan qu’à Libreville. Il est vrai que la famille Bongo n’a jamais caché son affection pour Nicolas Sarkozy et son parti, l'UMP.

Un rôle majeur en Libye

Sur le front libyen, la France aussi joue un rôle majeur. Elle a été l’un des premiers pays à appeler à une intervention militaire pour chasser Kadhafi du pouvoir. De même que Paris fut l’une des premières capitales à reconnaître le Conseil national de transition (CNT).

 

Si elle intervient, la chute de Kadhafi aura des conséquences énormes dans toute l’Afrique. Celui qui s’était fait proclamer «Roi des rois» par ses pairs africains avait acquis une influence considérable sur tout le continent. En armant des mouvements rebelles, mais aussi en donnant de l’argent aux chefs d’Etat «nécessiteux». Ses pétrodollars lui avaient ouvert la porte de l’Afrique de l’Ouest, notamment des ex-colonies françaises. Son influence était considérable de Niamey (Niger) à Bamako en passant par Ouagadougou (Burkina Faso) ou Cotonou (Bénin).

 

Kadhafi s’est fréquemment retrouvé en concurrence avec les intérêts français en Afrique, notamment au Tchad. La chute de Kadhafi entraînera une redistribution des cartes: la géopolitique régionale va être bouleversée. Déjà, le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a lâché Kadhafi. Il a reçu les représentants du CNT le 19 mai à Dakar.

 

En contribuant aussi fortement au départ du colonel au pouvoir depuis 1969, la France retrouve un rôle essentiel dans la région. Un rôle de faiseur de roi. Une fonction que beaucoup ne la croyaient plus capable d’exercer en Libye comme en Côte d’Ivoire.

 

Au cours des derniers mois, Paris a surpris les observateurs de sa politique étrangère. Loin de se désengager du continent, la France y effectue un retour en force. D’Abidjan à Tripoli. Dans les valises de Sarkozy l’Africain.

 

Source: Slate Afrique

 

 


 
 
 

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