Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne

Réprésentation du Parti Démocratique Gabonais en Allemagne

posté le 31/05/11

Un africain candidat à la succession de DSK au FMI

   L’Europe ne peut plus prétendre être seule à avoir les personnalités compétentes et expérimentées pour diriger le système monétaire international. Les pays émergents disposent d’un large vivier de candidats remarquables de même que l’Afrique. Parmi les huit candidats, qui risquent bien d’être dépassés par Christine Lagarde figure, Trevor Manuel, actuel ministre des Finances d’Afrique du Sud.

 

L’Europe seule, ne peut plus prétendre à avoir les personnalités compétentes et expérimentées pour diriger le système monétaire international. C’était peut-être en partie vrai à une époque. Ainsi dans les années 1980 ce sont des Français extrêmement compétents qui dirigeaient le FMI, lorsque d’énormes déficits budgétaires et l’hyperinflation faisaient des ravages dans les pays en développement. Mais cette époque est révolue.

 

Le scandale DSK qui défraye toute l’actualité monétaire du monde pourrait connaître de rebondissements du fait en partie à ceux qui sont pressentis comme futurs successeurs à Dominique Strauss Kahnn à la tête du Fonds monétaire international.

 

Bien que l’Europe a été spécialement compétente et a toujours eu un sens particulièrement aigu des responsabilités les pays émergents et l’Afrique veulent se prévaloir aussi. Tout d’abord depuis une dizaine d’années les pays émergents gèrent mieux leur économie. Leur déficit budgétaire est inférieur à celui atteint récemment par beaucoup de pays européens – un déficit qui culmine aujourd’hui avec la crise de la dette souveraine dont ils ne parviennent pas à se dégager.

 

Deuxièmement, les Européens ont choisi successivement trois directeurs généraux qui ont tous démissionné avant la fin de leur mandat. Il est vrai que les deux prédécesseurs de DSK n’ont pas démissionné en raison d’un scandale, mais çà laisse à penser qu’ils ne prenaient pas leur responsabilité suffisamment au sérieux.

 

Enfin, cette fois-ci, beaucoup des meilleurs candidats viennent des pays émergents. Le critère du mérite coïncide avec la nécessité largement reconnue mais jamais respectée de donner davantage de poids aux pays émergents au sein du FMI, conformément au poids qu’ils ont désormais dans l’économie mondiale.

 

8 personnalités originaires des pays émergents et 1 candidat pour l’Afrique pourraient diriger le FMI.

 

Les pays émergents disposent d’un large vivier de candidats remarquables. Pour autant tous les candidats proposés ne conviennent pas. Quand les dirigeants turcs prétendent avoir au moins 10 personnes susceptibles de remplir la fonction, ils montrent simplement qu’ils ne savent pas quelles sont les qualités requises pour occuper ce poste – aucun pays ne dispose de 10 candidats acceptables.

 

Je vois neuf personnalités originaires des pays émergents qui ont toutes les qualités requises pour diriger le FMI. Six d’entre eux ont présenté leur candidature. Ils viennent de pays très divers:

- Agustin Carstens, le gouverneur de la Banque centrale du Mexique, est souvent présenté comme le meilleur candidat. Mais les pays en développement ne sont pas derrière lui et même l’Amérique latine ne lui apporte pas un soutien unanime (le Brésil notamment ne lui est pas favorable).

- Arminio Fraga, l’ancien gouverneur très expérimenté de la Banque centrale du Brésil a aussi le profil voulu. Mais il n’est pas sûr que les autres pays d’Amérique latine veuillent se ranger derrière le plus grand pays de la région. Il semble que tout candidat lié à une puissance régionale suscite la jalousie des autres pays, plutôt que leur solidarité.

- Tharman Shanmugaratnam qui a été un excellent ministre des Finances de Singapour et vient d’être promu vice-Premier ministre a ma préférence (je dévoile tout : il a été mon étudiant à Harvard en 1988-1989). Il a été nommé en mars à la tête de la Commission monétaire et financière internationale, le panel de ministres qui se réunit deux fois par an pour conseiller le FMI sur sa stratégie. C’est un fin politique, et venant d’un pays qui ne constitue pas une menace pour les autres, il pourrait rassembler les pays émergents derrière son nom.

- Sri Mulyani Indrawati est une autre candidate d’Asie du Sud-Est parfaitement qualifiée. L’année dernière elle a rejoint le triumvirat de directeurs de la Banque mondiale après avoir été chassée de son poste de ministre des Finances en Indonésie, pour semble-t-il avoir trop bien accompli sa tâche. Soit dit en passant, elle est jeune et pourrait faire être une excellente candidate la prochaine fois – de même que les 3 précédents.

- Leszek Balcerowicz, ancien ministre des Finances et gouverneur de la Banque centrale de Pologne, est aussi un candidat crédible. La Pologne serait un bon compromis, car elle est à la fois membre de l’UE et pays émergent.

- Trevor Manuel a très bien réussi comme ministre des Finances d’Afrique du Sud. Ses compétences seraient mieux mises à profit à la tête du FMI qu’à la place qu’il occupe actuellement au sein du gouvernement sud-africain.

Je pense encore à au moins trois personnalités qui conviendraient parfaitement, mais apparemment elles ne se sont pas candidates :

- Kemal Dervis, ancien ministre de l’Economie en Turquie aurait été un excellent candidat, mais il s’est retiré de la course.

- Stanley Fischer dont je pense qu’on aurait dû le choisir en 2000 (il était alors vice-directeur du Fonds). Cela aurait été un premier pas pour répondre à la demande légitime des pays en développement de briser le monopole des Européens et des Américains à la tête du FMI et de la Banque mondiale (il est né en Zambie).

- Montek Ahluwalia, le vice-président de la commission de planification de l’Inde, une position bien plus importante qu’il n’y paraît. Mais les candidats doivent avoir moins de 65 ans, ce qui l’exclut, de même que Fischer.

 

Le nouveau patron du FMI doit être désigné au plus tard le 10 juin. Les neuf personnalités que je viens de citer ont le profil voulu. Je souhaiterais que les pays émergents s’unissent autour de la candidature de Shanmugaratnam, mais ils resteront probablement divisés. Dans ce cas, le poste reviendra à Christine Lagarde.

 

Source: Infos Gabon

 


 
 
posté le 31/05/11

Ogooué-Lolo : de multiples atouts inexploités

La province de l’Ogooué-Lolo qui accueille, à partir de lundi, le président gabonais Ali Bongo Ondimba, qui doit y tenir le 5ème conseil de ministres délocalisé, est la 7ème province du pays dans l’ordre alphabétique, avec une population estimée à près de 64.534 d’habitants.
 

Située au Sud-est du Gabon, cette province qui s’étend sur une superficie de 36.792 km2, est limitée au Nord par l’Ogooué-Ivindo, au Sud par la République du Congo, à l’Est par la province du Haut-Ogooué et à l’Ouest par la Ngounié (sud-est).

 

La province est essentiellement peuplée de Nzébi, Pové, Sango, Aduma, Awandji, Akélé, Kota et Obamba mais également de Ndassa, Tsétségué et Boungom. Autant de groupes ethniques qui y vivent dans une parfaite harmonie.

 

Sur le plan administratif, l’Ogooué-Lolo est divisée en quatre Départements : la Lolo-Bouénguidi (chef-lieu Koula-Moutou), le Département de Mulundu (Lastoursville), le Département de la Lombo-Bouénguidi (Pana) et celui de l’Offoué-Onoye (Iboundji).

 

Province à vocation agricole où les cultures de rente (café et cacao) côtoient les cultures traditionnelles telles que le manioc, la banane, le taro et dans une moindre proportion, l’igname et la patate, la province comprend également quatre Districts (Matsatsa, Ndangui, Popa et Dienga).

 

Bien que l’Ogooué-Lolo regorge de potentialités qui ne demandent qu’à être exploitées, l’activité économique reste cristallisée autour de l’exploitation du bois qui demeure la principale pourvoyeuse d’emplois. L’exploitation de l’or dans la zone de Ndangui ne se fait que de manière artisanale.

 

Dans l’Ogooué-Lolo, la plupart des commerces sont détenus par des expatriés en provenance notamment de l’Afrique de l’Ouest.

 

La province servira de base arrière à celle du Haut-Ogooué qui accueillera une des deux poules de la 28ème Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football que le Gabon va co-organiser avec la Guinée-Equatoriale en 2012.

 

Il y a quelque mois, une délégation du Comité d’organisation de la CAN (COCAN) s’est rendue à Koula-Moutou et Lastourville, les deux principales localités de la province, pour recenser les établissements hôteliers qui pourraient éventuellement accueillir les invités qui ne trouveraient pas où se loger dans le Haut-Ogooué.

 

Le patrimoine culturel de l’Ogooué-Lolo est diversifié et riche de rites initiatiques qui font la fierté de ses habitants tels que le Bwiti, le Mwiri (génie des eaux et des jumeaux) et le Nzegho chez les hommes, le Gnèmbè et le Bandzi chez les femmes.

 

Les danses traditionnelles telles que le Lingwala, le Bodi, le Mungala et le Laka (danse pygmées) servent à agrémenter les soirées dans les villages où la circoncision des enfants âgés de sept à douze ans donne lieu à un véritable culte marquant le passage de l’adolescence à l’âge adulte.

 

La cuisine est très diversifiée dans la province. Les feuilles de manioc, l’aubergine à l’oseille ainsi que les feuilles de taro sont des plats prisés par les populations de l’Ogooué-Lolo qui sont majoritairement végétariennes.

 

C’est avec une réelle fierté que les ‘’Logovéens’’ se régalent d’un plat de ‘’Mougnaka’’ encore appelé Tsangui ou Nzanga, un légume du terroir, pouvant s’accompagner avec de la banane ou du taro, arrosé d’un bon ‘’toutou’’ (vin de palme) ou de ‘’musungu’’ (vin de canne).

 

Traversée par le majestueux fleuve Ogooué (1200 km), la province de l’Ogooué-Lolo est auréolé d’un passé glorieux nourri par des personnages emblématiques tels que les explorateurs de Lastours et De Brazza.

 

C’est dans l’Ogooué-Lolo, précisément dans le Département de Mulundu qu’un vaillant guerrier nommé Wongo de l’ethnie Awandji, organisa le soulèvement contre l’impôt et le travail forcé en vigueur sous la colonisation.

 

Sur le plan touristique, la province dispose également d’importants atouts tels que les merveilleuses chutes de Doumé que l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza a remonté en 1888, le mont Iboundji qui culmine à 1575 mètres.

 

Région d’agriculture et de tourisme par excellence, le développement de l’Ogooué-Lolo passe nécessairement par l’essor de ces secteurs qui ne bénéficient malheureusement pas de moyens adéquats. L’absence de moyens de communications fiables constitue également une entrave sérieuse au développement de la province.

 

Source: Agence Gabonaise de Presse

 


 
 
posté le 30/05/11

Tournée Républicaine : L’Ogooué Lolo « Capitale » du Gabon pour trois jours

En foulant le sol de la province de l’Ogooué Lolo ce matin du 30 mai 2011, Ali Bongo Ondimba a fait de cette partie du territoire national, la « Capitale » politique du Gabon pour une durée de trois jours.

 

Arrivé à Koula-Moutou en fin de matinée, le Président de la République, Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba qui a été accueilli par le maire de la commune de koula-Moutou, des autorités politiques et administratives de la province, du Premier ministre Paul Biyoghé Mba et de son cabinet, des élus locaux et nationaux et de plusieurs filles et fils de l’Ogooué Lolo a pris un bain de foule avant de s’envoler sur Iboundji, où il tiendra des rencontres avec la population locale.


Le Chef de l’Etat reviendra sur Koula-Moutou en fin de soirée où il échangera avec la population sur les différentes doléances qui lui seront soumises. Il s’entretiendra également avec les notables de la province lors de la série des audiences qui sera organisée dans la suite des échanges, avant le diner de gala qui sera offert en son honneur par le gouverneur de la province de l’Ogooué Lolo

 


 
 
posté le 30/05/11

Bénin: 1er gouvernement de Yayi Boni 2, les grandes leçons d’un remaniement

Le président de la République a formé le samedi 28 mai son premier gouvernement qui compte 26 portefeuilles ministériels. Mais contrairement à ses promesses lors de son investiture au Stade Charle de Gaulles à Porto-Novo, le Dr Yayi Boni n’a pas pris en compte le critère de l’équilibre régional.

Le nombre de portefeuilles ministériels a été effectivement revu à la baisse. Il passe désormais de 30 à 26. Mieux, c’est un vrai balayage qui a été opéré, parce que seulement 19,23% de l’ancienne équipe sont maintenus. En d’autres termes, le gouvernement a été remanié à 80, 77%. Deux ministres rescapés ont passé entièrement le premier quinquennat avec Yayi Boni. C’est le cas de Pascal Irénée Koupaki et Issifou Kogui N’douro. Rékyath Madougou et François Abiola viennent du dernier gouvernement et Martial Sounton a été choisi en pleine crise Icc-services pour remplacer Armand Zinzindohoué. Cinq anciens conseillers ont été repêchés et sept députés cèdent leurs places à leurs suppléants.

Il s’agit de Marcel de Souza promu ministre d’Etat chargé du Plan, Raphaël Edou, le nouveau locataire du ministère de la décentralisation, Lambert Koty aux Travaux publics, Max Awèkè à la communication et Didier Aplogan à la Jeunesse et aux sports pour les premiers. Alassane Soumanou Djimba de l’Enseignement secondaire et technique, Eric N’dah de l’Enseignement primaire, Nassirou Bako Arifari des Affaires étrangères, Blaise Ahanhanzo-Glélé de l’Environnement, Martial Sounton de la Réforme administrative et François Abiola de l’enseignement supérieur sacrifient leurs sièges de parlementaires. Deux maires abandonnent également leurs communes pour siéger au gouvernement. C’est le cas de Blaise Ahanhanzo d’Abomey et Katé Sabaï de Banikoara.

On peut conclure au vu de ces réalités, que ces députés et maires perdront tous leur mandat électif jusqu’aux prochains scrutins, dès que le président Yayi Boni prendra la décision de se séparer d’eux. Il y a plusieurs hommes de l’ombre qui viennent aux affaires par ce remaniement. C’est le cas des ministres Safiatou Bassabi et Jean-Michel Abimbola. Sans être nommés conseillers, ils étaient assez souvent consultés dans le cadre des recherches de solution à certaines préoccupations au sommet de l’Etat. Deux anciens ministres du Général Mathieu Kérékou, en l’occurrence Me Marie-Elise Gbèdo et Dorothée Akoko Kindé Gazard reviennent aux affaires. Deux directrices centrales remplacent leurs propres ministres. C’est le cas de Mathys Adidjatou, directrice de cabinet au ministère de l’Economie et des finances et Memounatou Kora Zaki, directrice générale du travail. Il y a également un candidat malheureux à l’élection présidentielle passée en la personne de Me Marie-Elise Gbèdo et Benoît Dègla qui n’a pas pu sauver son siège de député.

L’équilibre régional sacrifié

Ce premier gouvernement de Yayi Boni 2 n’a pas tenu compte du critère de l’équilibre régional. C’est une vraie injustice qui a été faite à certains départements du pays. Car, pendant que certains se taillent la part du lion, les autres n’ont eu droit qu’à la portion congrue. Dans le cas d’espèce, c’est les départements de l’Atlantique-Littoral et du Borgou-Alibori qui peuvent se frotter les mains avec cinq portefeuilles ministériels chacun. Le premier département est représenté par Pascal Irénée Koupaki, Marcel de Souza, Marie-Elise Gbèdo, Didier Aplogan et Valentin Djènontin.

En ce qui concerne le Borgou-Alibori, ce sont les ministres Nassirou Bako-Arifari, Fatoumatou Djibril Amadou, Rékyath Madougou, Jonas Gbian et Issifou Kogui N’douro qui les représentent. Les départements du Zou-Collines arrivent en troisième position avec trois pour le Zou (Blaise Ahanhanzo, Martial Sounton et Lambert Koty) et deux pour les Collines avec Benoit Dègla et Max Awèkè. Les départements de l’Atacora-Donga viennent en quatrième position avec trois ministères qui sont partagés entre Alassane Soumanou Djimba, Eric N’dah et Memounatou Kora Zaki. Ensuite, arrivent les départements de l’Ouémé-Plateau avec deux ministères chacun. Mathys Adidjatou et Madina Séphou pour le premier et François Abiola et Jean-Michel Abimbola pour le Plateau.

C’est le Mono-Couffo qui s’en sort avec un représentant par département. Dorothée Akoko Kindé Gazard pour le Mono et Raphaël Edou pour le Couffo. Pis, dans certaines régions et parfois poste pour poste, le président Yayi Boni a remplacé un cadre par un autre. C’est le cas par exemple de Me Zacharie Baba Bodi par Safiatou Bassabi au Mcri dans la Donga, Désiré Adadja par Max Awèkè à la communication dans Savalou.

Un portefeuille informel de 1er ministre

Le président Yayi Boni a effectivement prévu un portefeuille de premier ministre dans son premier gouvernement. Il réédite l’expérience du quinquennat 1996-1998 sous le Général Mathieu Kérékou. Ainsi, comme Me Adrien Houngbédji, Pascal Irénée Koupaki ne forme pas de gouvernement et n’a aucun pouvoir reconnu par la constitution. Ici, il joue juste le rôle de suppléant informel pour le président Yayi Boni et le remplace en son absence. Il coordonne l’action gouvernementale, dirige les réunions du Conseil des ministres qui ne nécessitent pas la présence du chef de l’Etat. Il gère certaines attributions du ministre du plan, surtout en ce qui concerne le développement. En dehors du secteur de l’éducation qui est resté saucissonné en trois ministères, la réduction des charges de l’Etat a débouché sur la mise ensemble de plusieurs anciens départements. C’est le cas du Ministère du Travail et de la fonction publique et ceux du commerce et de l’industrie.

Les femmes mieux loties que par le passé

08 femmes ministres dans ce premier gouvernement du deuxième quinquennat du président Yayi Boni. C’est effectivement les 30% promis à la gente féminine lors de son investiture à Porto-Novo. C’est plutôt une première depuis 1990. Encore que la formule a été étendue à l’Assemblée nationale et le député Sofiath Schanou est devenue présidente du groupe parlementaire ‘’Refondation paix et développement’’. Dans la même foulée des innovations, on remarque que le président Yayi Boni a rajeuni son équipe gouvernementale. C’est au moins une dizaine de jeunes cadres qui ont été promus samedi passé pour faire valoir leur expérience aux côtés de quelques aînés chapeautés par Pascal Irénée Koupaki.

Gouvernement d’ouverture ?

Il est aujourd’hui difficile d’affirmer que la promesse d’ouvrir le gouvernement à l’opposition a été respectée. En réalité, le ministre Blaise Ahanhanzo Glélé représente beaucoup plus la Renaissance du Bénin que l’Alliance ‘’Union fait la Nation’’. Or, il n’est pas facile dans les conditions actuelles de situer cette formation politique entre la mouvance et l’opposition. D’ailleurs, l’Union est aujourd’hui très divisée et les ténors du grand groupe ne se reconnaissent pas dans les positions prises à la Renaissance du Bénin, tant à l’Assemblée nationale, que dans le gouvernement, et à travers son communiqué de presse. Les jours à venir permettront à l’opinion publique de mieux se situer. Par ailleurs, si ouverture il devrait y avoir, ce n’est pas un seul ministre qui représentera l’opposition dans ce gouvernement.

Un gouvernement politiquement faible

Ce gouvernement pourrait bien être remanié dans au plus 16 mois. On y retrouve très peu de politiciens retors comme membres. En dehors du ministre François Abiola, Nassirou Bako-Arifari, Réckyath Madougou, Eric N’dah qui peuvent se prévaloir d’un parcours politique et dans une certaine mesure Lambert Koty, Blaise Ahanhanzo et Benoit Dègla, les autres sont peu ou prou des profanes en politique. Pourtant, un gouvernement est d’abord et avant tout politique. A cette insuffisance, viennent s’ajouter les difficultés pour le chef de l’Etat à conduire à bien son expérience de la primature. C’est à ce niveau d’ailleurs qu’il faut s’attendre à de pires complications. S’il est vrai que c’est sa parfaite entente avec Pascal Irénée Koupaki qui a permis cette innovation, le temps risque bien de faire son œuvre et le pire pourrait arriver. Surtout avec les conflits de leadership latents dans ce gouvernement. En effet, Issifou Kogui N’Douro est demeuré ministre d’Etat, alors que son collègue Pascal Irénée Koupaki a pris de l’ascendance sur lui et est devenu pratiquement le chef d’Etat adjoint par qui les instructions au sommet seront répercutées aux autres. Mieux, avec son portefeuille dont les prérogatives s’étendent à plusieurs autres départements ministériels et en premier au plan de Marcel de Souza, il faut s’attendre à des crises perpétuelles qui pourraient précipiter un remaniement préjudiciable à certains.

 

Source: Quotidien le Matinal

 


 
 
posté le 30/05/11

La France, gendarme de l’Afrique?

Côte d’Ivoire et Libye: Paris est sur tous les fronts. Est-ce le retour de la France comme «gendarme de l’Afrique»? Un récent rapport d’information du Sénat français sur la «politique africaine de la France» apporte des éléments de réponse.

 

Intervenir, oui mais pas seul. Le «tournant multilatéral» de la politique de sécurité de la France en Afrique est la conséquence du génocide rwandais et ses quelque 800.000 morts. «Le véritable déchirement qu’ont constitué les événements génocidaires au Rwanda en 1994 a mis en évidence les risques d’instrumentalisation d’un engagement strictement bilatéral», relève le rapport.

 

La France a été accusée d’avoir activement soutenu et protégé des militaires et miliciens rwandais ayant participé aux massacres. Paris a toujours nié mais près de deux décennies après, les relations entre Paris et Kigali ne sont toujours pas apaisées. A noter que le rapport ne parle pas de «génocide» mais d’«événements génocidaires».

 

Après cette tragédie, Paris va «multilatéraliser et européaniser» sa politique africaine, pour éviter d’être pris seul dans l’engrenage d’un conflit interne.

Le rapport du sénateur Josselin de Rohan (UMP, parti présidentiel) veut croire que «cette nouvelle légitimité de l’action de la France a fait taire les commentaires sur la Françafrique», ces liens sulfureux entre Paris et les dirigeants de ses anciennes colonies.

 

En Côte d’Ivoire comme en Libye, l’armée française agit sous mandat de l’ONU. A Abidjan, la force Licorne travaillait en étroite coopération avec la mission onusienne sur place, l’Onuci, forte de 10.000 hommes. En Libye, l’armée française intervient dans le cadre de l’Otan.

Le but est d’éviter de répéter le «cauchemar rwandais» et bien sûr les accusations de néocolonialisme. A lire certains commentaires dans la presse africaine, ce n’est pas gagné…

 

L'Europe, cadre idéal

 

L’Europe est le cadre idéal des interventions françaises en Afrique. Bruxelles apporte depuis plusieurs années un important soutien financier à l’Afrique pour qu’elle renforce ses capacités de gestion et surtout de règlement de crises.

On est encore loin du but. Comme le souligne avec lucidité le rapport parlementaire, «si l’Union africaine (UA) prononce des sanctions, elle ne dispose pas encore de moyens pour les mettre en application».

«Sur l’ensemble de son budget de 250 millions de dollars [175 millions d'euros], seuls 45 millions proviennent des contributions des Etats membres» et, «au sein de cet ensemble, seuls quelques pays contribuent de manière significative». Ironie de l’histoire, le régime de Kadhafi, visé par les bombes de l’Otan, était un des principaux contributeurs de l’UA.

 

Le programme de Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix (Recamp) est «clairement européanisé et placé sous l’égide de l’ONU» mais «la France en constitue toujours l’ossature et le principal intervenant», selon le document.

 

Malgré tous ces efforts, la Force africaine en attente, bras armé de cette ambitieuse politique de l’Union africaine, n’est toujours pas opérationnelle.

La crise ivoirienne a en outre montré les limites d’une telle force. Le camp de Laurent Gbagbo avait clairement menacé les pays voisins participant à une éventuelle intervention militaire ouest-africaine, soulignant que la Côte d’Ivoire accueillait sur son sol des millions de ressortissants étrangers dont la sécurité pouvait être gravement compromise. Une telle intervention militaire ouest-africaine aurait pu mettre le feu aux poudres et régionaliser le conflit ivoirien.

 

La présence militaire française

 

Aucun pays au monde ne dispose d’autant de militaires basés en Afrique que la France. C’est un atout indéniable pour l’influence de Paris sur un continent de plus en plus convoité, qui compte déjà 1 milliard d’habitants et en aura 2 milliards en 2050. Même si des voix s’élèvent régulièrement pour dénoncer cette présence qui peut sembler anachronique un demi-siècle après les indépendances.

 

Selon les chiffres 2010, cités dans le rapport parlementaire, les principales implantations sont situées à Djibouti (2.900 hommes), au Sénégal (1.150), en Côte d’Ivoire (930), au Tchad (945) et au Gabon (900). A noter qu’il y a également 1.460 militaires et 1.150 gendarmes sur les îles françaises de la Réunion et de Mayotte, dans l’océan Indien.

 

Les effectifs des forces françaises en Afrique sont passés de 30.000 hommes aux indépendances en 1960 à moins de 10.000 aujourd’hui, soit un coût de près de 800 millions d’euros par an, selon le rapport, ce qui n’est pas négligeable au vu de la crise économique frappant la France.

Paris ne comptait à terme garder que deux bases: à l’Ouest celle du Gabon située dans une région grande productrice de pétrole et à l’Est celle de Djibouti, emplacement stratégique entre Afrique et péninsule arabique. Mais les choses évoluent rapidement.

 

Au Sénégal, la France restera présente avec un «pôle opérationnel de coopération à vocation régionale» avec environ 430 militaires stationnés au 31 juillet 2011 et 300 en 2014. L’armée française continuera d’utiliser l’aéroport et le port de la capitale sénégalaise, Dakar. Une présence rassurante pour les 25.000 Français, dont de nombreux binationaux, vivant au Sénégal.

 

En Côte d’Ivoire, le nouveau président Alassane Ouattara vient de demander le maintien de la base militaire d’Abidjan, que Laurent Gbagbo voulait fermer. Entre 300 et 600 hommes devraient rester à Port-Bouët, près de l’aéroport international, un emplacement stratégique pour les évacuations d’étrangers dans un pays encore convalescent.

 

Le Royaume-Uni se désengage

 

Ces dernières années, l’armée britannique, la plus importante d’Europe avec la force française, a joué un rôle quelques fois décisif sur le continent, notamment en Sierra Leone, dévastée par une longue guerre civile (1991-2001).

Malgré d’intenses pressions diplomatiques, Londres n’est jamais venu à bout de l’insubmersible président Robert Mugabe au Zimbabwe. Et n’a jamais fait usage de la force militaire contre l’homme fort d’Harare.

 

«En raison de son engagement en Irak puis en Afghanistan et de la crise économique qui le touche, le Royaume-Uni n’est plus le partenaire principal [de la France, ndlr] en Afrique», note le rapport parlementaire.

«La Grande-Bretagne s’est désengagée en Afrique de l’Ouest et a retiré les officiers qui étaient insérés dans les troupes des autres pays africains. Ils ne disposent plus que d’un centre de formation à Accra (Ghana) qui sert non seulement à la préparation de leurs forces en Afghanistan mais aussi à la formation de troupes régionales», selon le document.

 

Les Etats-Unis renforcent leurs missions

 

Si Londres se retire, Washington accroît sa présence sur un continent qui fournit de plus en plus de pétrole aux Etats-Unis. Les Etats-Unis veulent également contrer la spectaculaire percée chinoise et l’implantation d’al-Qaida au Sahel et en Somalie.

«Les Etats-Unis ont considérablement augmenté le nombre de leurs attachés de défense, organisent des missions de formateurs pour le maintien de la paix, des formations militaires aux Etats-Unis, développent des programmes antiterroristes, de lutte contre le sida…», précise le rapport français.

«Mais depuis l’échec du commandement Africom en 2007, qui visaient à créer des bases militaires en Afrique, les Etats-Unis se sont beaucoup rapprochés de la France en raison de l’expertise qu’elle détient», se félicite le rapport. Cette coopération est particulièrement active dans la lutte contre le terrorisme.

 

Mais, selon les auteurs du rapport, «contrairement à la France, si les Etats-Unis ont de nombreux moyens, ils sont peu perméables aux cultures des autres ce qui est, en Afrique en particulier, un handicap». Le document ne donne toutefois aucun exemple concret ni précision concernant cette «imperméabilité» supposée des Américains…

 

En attendant, l’Africom est toujours basé à Stuttgart (Allemagne). Le Liberia s’est proposé pour l’accueillir mais Washington n’a pas donné suite.

D’une manière étonnante, le rapport ne mentionne pas la seule base permanente de Washington en Afrique, implantée à Djibouti dans un ancien camp de la Légion étrangère. Ils s’y sont installés depuis pourtant près de dix ans, juste après les attentats du 11 septembre 2001.

 

En 2008, le président Nicolas Sarkozy affirmait depuis Le Cap (Afrique du Sud): «La France, gendarme de l’Afrique, c’est terminé.» La France reprendra-t-elle ce rôle, avec cette fois-ci la bénédiction de l’ONU, de Washington, de Londres et de Bruxelles?

L’issue de la crise libyenne, dans laquelle Paris est en pointe, déterminera la future politique de Paris en Afrique.

 

Source: Slate Afrique

 


 
 
 

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