Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne

Réprésentation du Parti Démocratique Gabonais en Allemagne

posté le 25/07/11

PRESIDENTIELLES EN RD CONGO: la drôle de candidature de Bemba

Je suis candidat, donc j’existe. Jean-pierre Bemba a aussi fait sienne cette règle que se sont donnée bien des hommes politiques africains. L’un des plus célèbres détenus de La Haye s’est ainsi rappelé au bon souvenir des Congolais en annonçant sa candidature à la présidentielle de novembre prochain. Coup d’éclat d’un prisonnier à l’avenir brisé ou stratégie bien planifiée en attendant un prochain retour ?

Ce qui est sûr, cette candidature virtuelle est très politique. Bien que se sachant potentiellement empêché, Jean-Pierre Bemba tient à montrer qu’il demeure un acteur-clé du jeu politique congolais. Et c’est vrai. Son parti, le Mouvement de libération du Congo (MLC), demeure le plus important de l’opposition. Tout en affirmant, par cette déclaration de candidature, sa présence sur la scène politique de son pays, Bemba espère convaincre les plus sceptiques de ce qu’il contrôle toujours son parti, qui le lui rend bien. Et surtout, qu’il n’est pas mort politiquement.

 

Il s’agit donc d’un coup purement politique. Car Bemba n’ignore pas que c’est une mission quasi impossible pour lui de revenir au Congo avant la présidentielle. Et même si un tel miracle se produisait, il lui faudrait surmonter la multitude d’obstacles juridiques que lui opposerait le pouvoir.

En tout état de cause, un retour de Bemba pour la présidentielle de novembre prochain figure pour le moment dans l’ordre des rêves pour ses partisans. Ils savent bien qu’une fois entre les griffes de la justice internationale, il est difficile de s’en échapper.

 

Le dossier Bemba traîne ainsi depuis 2008 sans que l’on en voie l’issue. L’absence de Bemba ne fait pas que des malheureux. Outre les victimes des faits dont il est accusé, un homme aimerait bien le voir rester loin du pays : Joseph Kabila. Un boulevard s’ouvre en effet pour le président sortant, Joseph Kabila, assuré d’être réélu sans trop de difficultés. Seul Bemba constituait une réelle menace pour l’actuel chef de l’Etat.

 

Face à une opposition qui s’entredéchire et se neutralise et à l’incapacité du MLC de se choisir un autre candidat, le pouvoir en place, malgré un bilan mitigé, a toutes les chances de rallier les suffrages des Congolais. Il apparaît donc que Bemba constituait un contrepoids important pour le régime Kabila. Son absence crée donc un vide dans l’opposition, voire plus : elle provoque un déséquilibre dans le jeu démocratique au Congo. Mais la justice n’est en rien responsable de cette situation. Bemba, son parti et plus globalement la RD Congo, ne sont victimes que de leurs propres turpitudes.

 

Et au lieu de faire de la politique politicienne, le MLC devrait encourager son champion à bien ficeler sa défense à La Haye, mais surtout à envisager sa succession à la tête du parti. Il pourrait, de ce fait, regarder du côté de la France où pour des faits moins graves, Dominique Strauss-Kahn a mis une croix sur sa candidature, préférant se concentrer d’abord sur ses problèmes judiciaires. S’il parvient à se faire laver de tout soupçon, il aura tout le temps pour revivre sa passion, la politique. L’avenir de Bemba se joue donc à la barre de La Haye plus qu’à Kin-La-Belle.

 

Source: le Pays/ R.D.C.

 


 
 
posté le 25/07/11

Sida: mieux vaut circoncire que guérir?

Le Swaziland a anticipé les résultats d’études qui concluent à l’efficacité préventive de l’ablation du prépuce.

 

Le roi Mswati III du Swaziland serait-il devin? Le 15 juillet 2011, il annonçait, à grand renfort de publicité, qu’il s’engageait personnellement pour soutenir une campagne de circoncision de masse, visant à lutter contre la propagation du sida dans son pays. Un pays qui détient un bien triste record: celui d’être le plus touché au monde par cette pandémie sexuellement transmissible.

«Flanqué d'une imposante suite royale, dont sa mère, quatre de ses treize épouses et nombre de ses enfants, des guerriers en tenue, des danseuses aux seins nus et une fanfare militaire, le dernier monarque absolu d'Afrique a demandé à ses sujets mâles de se faire circoncire», mandait il y a peu l’Agence France Presse (AFP), depuis Johannesburg.

Or, une semaine plus tard, mercredi 19 juillet, trois groupes de chercheurs annonçaient à Rome, où se tenait une conférence internationale sur le sida, disposer de nouvelles preuves statistiques de l’efficacité préventive de la circoncision.

 

Mswati III, devant plusieurs milliers de personnes réunies dans la ville de Mankayane, déclarait:

«Il est bon que nos jeunes hommes bénéficient d'une initiative pour les aider à combattre la maladie […] Je compare ce virus à un terroriste. Il est là pour éradiquer notre peuple». Et le monarque d’insister, demandant à ses sujets de «rester éloigné des activités qui peuvent donner la maladie».

On peut comprendre l’initiative de Mswati III: plus d’un quart de son peuple (1,2 millions de personnes) est infecté par le VIH. La campagne de prévention dont le roi vient de faire la publicité est soutenue par le gouvernement américain qui y participe à hauteur de 30 millions de dollars (21 millions d’euros). Lancée en février dernier, elle vise à circoncire, sur un an, 160.000 hommes âgées de 15 à 49 ans Mais pour l’heure, seuls 3.000 individus se sont portés volontaires. Les promoteurs de la campagne espèrent que l'intervention du roi ne restera pas sans effet:

«Mswati III n'a pas précisé s'il comptait lui-même se faire circoncire, précise aujourd’hui l’AFP. La circoncision, longtemps pratiquée au Swaziland, avait été peu à peu abandonnée au 19e siècle.»

Devin, Mswati III? A Rome, une semaine après l’exposé du monarque, plusieurs scientifiques apportaient la preuve qu’en terre africaine la pratique de la circoncision pouvait aider à lutter contre la diffusion par voie sexuelle du virus du sida.

 

Mais la plupart des spécialistes de cette question ont aussi rappelé, à cette occasion, que ce moyen de prévention ne pouvait être efficacement utilisé qu’en association avec d’autres méthodes, à commencer par le recours systématique au préservatif en cas de rapport sexuel potentiellement contaminant. Un message qui n’est pas simple à transmettre auprès de personnes qui le plus souvent ignorent si elles sont ou non infectées par le VIH.

 

Un moyen de prévention, pas de protection

La question du possible rôle préventif de la circoncision n’est pas nouvelle. Elle repose pour l’essentiel sur le postulat que certaines cellules présentes sur la face interne du prépuce seraient des portes d’entrée privilégiées du virus au sein de l’organisme, lors d’une relation sexuelle.

 

Sur cette base, et compte-tenu des diverses résistances rencontrées dans le recours au préservatif masculin, des études furent lancées au début des années 2000 pour évaluer le plus scientifiquement possible l’efficacité de cette pratique dans plusieurs pays africains.

 

En décembre 2006, l’Institut national américain de l’allergie et des maladies infectieuses annonçait qu’il mettait fin prématurément à deux essais cliniques menés en Ouganda et au Kenya après avoir constaté que la circoncision conférait une protection partielle, de l’ordre de 50%, contre l’infection par le VIH. Cette observation confirmait alors les données d’un essai franco-sud-africain (financé par l’Agence nationale française de recherche sur le sida), conduit en 2005, et qui montrait une diminution statistiquement significative des taux d’infection chez des jeunes adultes circoncis.

 

En mars 2007, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida annonçaient qu’ils recommandaient officiellement la pratique de la circoncision comme moyen de prévention. Les deux organismes insistaient toutefois sur le fait que cette pratique ne protégeait pas complètement et qu’elle ne devait pas remplacer les autres méthodes de prévention. La circoncision pouvait être «proposée» (là où elle n’était pas pratiquée pour des raisons religieuses) quand il existait un taux de séropositivité élevée et où la transmission hétérosexuelle prédomine —soit l’Afrique australe et une partie de l’Afrique de l’Est.

 

Et l’OMS comme l’Onusida de souligner que tout devrait être mis en œuvre pour mettre en garde les hommes circoncis et leurs partenaires contre «un sentiment erroné de sécurité». Il fallait aussi veiller à ce que ce geste soit proposé et non imposé.

 

Mais tout le monde ne partageait pas ce point de vue préventif; notamment ceux pour qui la prévention ne peut être fondée sur une mutilation. En juin 2007, le Conseil national français du sida jugeait que la circoncision constituait «une modalité discutable de réduction des risques de transmission du VIH».

 

Il critiquait notamment les modèles mathématiques extrapolant l’impact possible sur l’épidémie d’une politique d’incitation et prédisant une possible diminution d’environ deux millions des nouvelles infections et de 300.000 décès au cours des dix prochaines années.

 

Il estimait alors que ce type de modèle mathématique ne tenait pas compte «de données sociologiques, anthropologiques ou de la possibilité de reproduire dans la vie réelle des résultats obtenus dans des expériences encadrées».

 

Un succès confirmé «dans le monde réel»

Pour autant, en mai 2009, le gouvernement du Botswana annonçait le lancement d’un programme visant à circoncire en cinq ans 80% de la population masculine (soit 460.000 hommes), afin de limiter la propagation du sida dans ce pays d’Afrique australe fortement touché par l’épidémie.

 

Cette initiative reposait pour une large part sur les conclusions d’une étude qui venait d’être publiée dans le journal de la Société internationale du sida estimant que dans ce pays, la circoncision d’environ un demi-million d’hommes d’ici 2012 devrait prévenir quelque 70.000 cas d’infection du sida d’ici 2025. Puis, en juillet 2009, de nouvelles études menées dans le district de Rakai en Ouganda et publiées dans The Lancet remettaient tout en en question.

 

C’est dans ce contexte que s’inscrit la décision prise par le roi du Swaziland et la publication des résultats présentés à Genève, et notamment ceux de la nouvelle étude conduite sous l'égide de Agence française de recherches sur le sida (ANRS) par l’équipe de l’épidémiologiste Bertran Auvert.

 

Ce dernier explique avoir voulu confirmer «dans le monde réel» ses observations faites antérieurement dans plusieurs pays d'Afrique noire, et qui avaient conclu à une baisse du risque d'infection de 60% chez les hommes hétérosexuels. L’étude a été menée à Orange Farm, un bidonville de la banlieue de Johannesburg, en Afrique du Sud, où l’infection par le VIH touche 40% des hommes non circoncis (et 45% des femmes) âgés de 35 à 39 ans.

 

La moitié des hommes de ce bidonville (soit plus de 20.000 personnes) ont répondu à une campagne massive d’incitation à la circoncision (interventions radiophoniques ou par haut-parleur, porte-à-porte, affichettes dans les stations de taxis ou les centres de santé...).

 

Les chercheurs expliquent ne pas avoir observé de différences de comportement sexuel entre les hommes circoncis et ceux qui ne le sont pas: même utilisation de préservatifs (34%), même fréquence de relations sexuelles, même nombre de partenaires... Ces observations sont confirmées par une autre étude réalisée auprès de 2.200 hommes de 18 à 35 ans dans la province kényane de Nyanza.

 

Les chercheurs français ont d’autre part constaté que dans le groupe des hommes circoncis, le taux d’infection était de 76% inférieur à celui de ceux qui ne l’avaient pas été. Selon Bertran Auvert, les femmes, qui ne sont pas protégées directement par la circoncision de leur partenaire, devraient bénéficier indirectement de la réduction du risque.

«C'est la première fois qu'une étude au niveau mondial montre qu'un programme de prévention entre adultes hétérosexuels marche dans le monde réel», s'est-il réjoui auprès de l'AFP, ajoutant que la circoncision n'intervenait qu'une fois dans la vie, était peu coûteuse (40 euros), et qu’elle était «de plus en plus acceptée socialement». Selon une autre étude conduite par des chercheurs ougandais, la circoncision serait de nature à procurer aux hommes davantage de satisfaction sexuelle.

Pour autant, les termes de l’équation sanitaire n’ont pas varié. Ainsi, plusieurs spécialistes participant à la conférence de Rome ont insisté sur le fait que la circoncision ne pouvait être que «complémentaire d'un autre moyen de prévention». Pas, ici, de loi du tout ou rien.

«Arrêtons de penser qu'un outil de prévention va suffire, a notamment déclaré à l’AFP Françoise Barré-Sinoussi, co-prix Nobel de médecine 2008 pour ses recherches sur la découverte du VIH.

Si on veut diminuer l'incidence de l'infection dans le monde, ça ne va pas être la circoncision toute seule, les préservatifs tout seuls, le traitement comme prévention tout seul: c'est un ensemble, dont font partie aussi l'éducation et la lutte contre la stigmatisation. Il ne faut pas se leurrer, même quand on aura une possibilité de "cure" (rémission), ce que j'espère, même quand on aura un vaccin, ce ne seront que des outils supplémentaires à rajouter dans le circuit».

Devin, Mswati III? En l’an 2000, au sujet des séropositifs, le roi avait cru pouvoir affirmer qu'ils devraient être «marqués et stérilisés». Avait-il prévu, lors de sa harangue du 15 juillet dernier, qu’une semaine plus tard des militants d'associations de lutte contre le sida manifesteraient dans la capitale Mbabane pour demander le maintien de la distribution des traitements antirétroviraux, malgré la très grave crise économique qui frappe ce petit royaume au bord de la banqueroute?

 

Source: Slate afrique

 


 
 
posté le 19/07/11

Nouveaux espoirs dans la lutte contre le Sida

Plus le virus est traité tôt, plus il est possible d'éviter sa transmission, révèle une étude qui passionne la conférence sur le Sida ouverte aujourd'hui à Rome.

 

La conférence scientifique sur le sida de Rome s'est passionnée lundi pour une étude phare qui établit que traiter tôt une personne infectée par le virus l'empêche dans plus de 96% des cas de transmettre l'infection, ce qui pourrait transformer le visage de l'épidémie.

 

Cette étude a suscité l'enthousiasme dans la capitale italienne mais également suscité de nombreuses questions sur la façon de mettre ses enseignements en application et sur le problème, central, du financement.

 

Infection bloquée

L'essai a été conduit dans neuf pays -Afrique du sud, Inde, Brésil, Etats-Unis, Botswana, Kenya, Malawi, Thaïlande, et Zimbabwe-, où des combinaisons d'antirétroviraux ont été fournies à 1763 couples sérodiscordants -un séropositif, l'autre non-, pour la grande majorité (97%) hétérosexuels.

 

Le traitement était fourni plus ou moins tôt dans l'infection, définie par une baisse du niveau de cellules CD4 du système immunitaire, que cible le virus. Dans la moitié des couples, la personne infectée a été aussitôt mise sous traitement, dans l'autre moitié, on a attendu que le compte de CD4 descende en-dessous de 250 ou que la personne souffre d'une infection dite opportuniste (maladie causée par la baisse de l'immunité), conformément aux critères de l'Organisation mondiale de la santé au moment où commençait l'étude.

 

Au total, il y a eu 29 cas d'infections dont 28 chez les personnes traitées plus tardivement. Avec un bénéfice pour la personne traitée plus tôt, puisqu'il y a eu aussi 41% de moins de maladies opportunistes et de décès. En outre, le seul cas d'infection dans le couple traité tôt est intervenu très probablement juste après le début du traitement, qui n'avait pas eu le temps de faire son effet.

 

«Changement de donne»

L'OMS, qui devait présenter à Rome ses recommandations sur le dépistage et le traitement dans les couples sérodifférents, a retardé cette publication. Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain sur les maladies infectieuses (NIAID), qui sponsorisait l'étude, a pointé "la fausse dichotomie entre les ressources données au traitement et celles données à la prévention".Il a estimé qu'il y avait "changement de donne" et qu'aujourd'hui "on peut avoir un impact majeur sur l'épidémie", soulignant que "moins il y a de personnes infectées, moins il y en a qui vont être infectées".

 

Michel Kazatchkine, directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, s'est montré réaliste. Pour lui, avant de songer à traiter tout le monde dès qu'il est infecté, il faut traiter ceux qui ne bénéficient pas de traitement, alors même qu'ils le devraient, conformément aux critères fixés par l'OMS. "Aujourd'hui, on a 40% de couverture des besoins si on traite à partir d'une descente des CD4 à 350", a-t-il rappelé, estimant qu'il faut, "d'un point de vue de santé publique et d'éthique, commencer par les priorités". Pour lui, "mettre toutes les personnes infectées sous traitement, ce n'est pas envisageable, ni du point de vue des ressources, ni du point de vue opérationnel". Il a rappelé à cet égard de la moitié des personnes infectées ne savent pas qu'elles le sont.

 

Fin 2010, plus de 34 millions de personnes vivaient avec le virus, dont les deux tiers en Afrique, selon l'Onusida. L'infection a tué quelque 30 millions de personnes en 30 ans.

 

Source: Liberation

 


Commentaires

 

1. air rift  le 19-07-2011 à 13:17:11  (site)

Il a rappelé à cet égard de la moitié des personnes infectées ne savent pas qu'elles le sont.

 
 
 
posté le 19/07/11

La résidence du président guinéen attaquée à Conakry

La résidence du président guinéen, Alpha Condé, a été prise pour cible mardi 19 juillet au matin par un commando lourdement armé, mais le chef de l'Etat "est sain et sauf", selon une source proche de la présidence. La garde présidentielle a réussi à repousser les assaillants, mais les combats ont fait au moins un mort.

 

Des tirs nourris ont été entendus pendant près de trois heures dans le quartier de Kipé, où est située la résidence privée du chef de l'Etat – située aux abords de la capitale, Conakry –, touchée par une roquette. La résidence a été sérieusement endommagée par les combats, sa porte principale a volé en éclats, les murs ont été criblés de balles.

 

Des témoins ont parlé de "tirs à l'arme lourde" qui ont duré de 3 heures, heure locale (5 heures, heure de Paris) à 5 h 30, heure locale (7 h 30, heure de Paris), affirmant qu'ils provenaient de militaires. Aucune information officielle n'était, dans un premier temps, disponible sur l'origine et les raisons de ces tirs, ni sur d'éventuelles victimes.

 

Des barrages militaires ont été établis dans toute la ville, et les accès au quartier administratif de Kaloum, au centre de Conakry, étaient fermés à la circulation mardi matin, selon des témoins.

 

 

REGAIN DE TENSION

 

Ce regain de tension dans la capitale guinéenne intervient près de sept mois après la prise de fonctions, le 21 décembre 2010, d'Alpha Condé, premier président démocratiquement élu de Guinée.

 

L'histoire de l'ancienne colonie française a été marquée par de nombreux coups d'Etat et tentatives de coups d'Etat militaires, le dernier en date ayant porté au pouvoir en décembre 2008 le capitaine Moussa Dadis Camara, renversé un an plus tard.

 

C'est ensuite un régime de transition dirigé par un autre militaire, le général Sékouba Konaté, qui a dirigé le pays jusqu'à l'organisation d'une élection présidentielle en 2010, remportée par Alpha Condé au second tour en novembre face à Cellou Dalein Diallo, lequel avait accepté sa défaite.

 

Le 2 juillet, le colonel Moussa Keita, ancien secrétaire permanent du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement), aile politique de la junte militaire de Moussa Dadis Camara dont il était très proche, avait été arrêté en pleine rue à Conakry. Il est depuis détenu "dans un lieu tenu secret et inaccessible à sa famille", selon la Coordination des organisations de défense des droits humains.

 

Avant son arrestation, le colonel Keita avait fait des déclarations à la presse sur la gestion du régime de transition du général Konaté, affirmant en particulier que ce dernier avait détourné plus de 20 millions de dollars (un peu plus de 14 millions d'euros).

 

Source: Le Monde

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posté le 13/07/11

Un prêtre congolais à Montréal

Jean-Chrysostome Zoloshi est devenu, il y a dix ans, le premier prêtre africain ordonné à Montréal. Originaire de la République démocratique du Congo, ce curé a dû briser quelques barrières pour se faire accepter. 

 

L’église Notre-Dame-des-Anges est un bâtiment contemporain. Dans cet édifice de la paroisse Bordeaux-Cartierville, dans le nord de Montréal, au Canada, pas de marbres ancestraux ni de sculptures flamboyantes, mais du bois vernis sur les murs et de discrets vitraux colorés.

 

Cette église des années 60 est aussi moderne que son curé. À peine la messe terminée, Jean-Chrysostome Zoloshi sort un iPhone de sa soutane pour noter le numéro de l’un de ses paroissiens. Il passe un peu de temps avec chacun. Le curé au physique imposant part dans un fou rire avec une vieille dame du quartier. Il s’amuse ensuite avec la petite dernière d’une famille de fidèles de son église.

 

Derrière sa bonne humeur, le curé Zoloshi dissimule pourtant de la fatigue. Très occupé, il s’est couché tard la veille après avoir réglé une dispute entre des membres de la communauté congolaise. Nommé depuis 2002 dans cette paroisse, cet homme de Dieu a su se rendre indispensable. 

 

Vocation et désillusion

Né il y a 43 ans dans la province du Bandundu, au centre de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Chrysostome Zoloshi s’est intéressé à la religion dès l’âge de 11 ans:

«Je trouvais très mystérieux ce que vivait un prêtre. J’avais demandé à un de mes cousins qui allait chaque jour à la messe s’il avait vu un feu qui descendait du ciel et qui tombait sur le prêtre. J’étais à la recherche de miracles.»

Adolescent, il entre au petit séminaire mais se questionne beaucoup sur son engagement: «J’étais comme désillusionné. Je voyais la faiblesse de ces hommes et je me disais qu’ils n’étaient pas si extraordinaires que ça.»

 

Après de nombreuses hésitations, il fini quand-même par donner sa vie à la religion. Attiré par le mouvement des prêtres ouvriers, il intègre la Mission ouvrière saints Pierre et Paul:

«Je me disais qu’on ne pouvait pas être enfermé dans un couvent ou dans une mission qui n’est pas enraciné. Un prêtre, pour moi, doit être engagé dans la collectivité.»

Un membre de la communauté lui propose alors de le rejoindre au Québec pour commencer une expérience missionnaire. Le Congolais débarque en 1993 dans le grand Nord et entame des études à l'Institut de formation théologique du Grand Séminaire de Montréal, puis à la faculté de Théologie de l'université de Montréal. À cette époque, il compte retourner dans son pays natal pour y ouvrir des communautés. Il demande une autorisation à son diocèse au Congo, mais sa demande est rejetée.

 

«Ils se méfiaient de moi. Ils ne comprenaient pas pourquoi je voulais retourner au Congo. Pour eux, si je voulais quitter l’Occident, c’est parce que je cachais quelque chose», explique le curé Zoloshi avec encore beaucoup d’étonnement.

 

Vaincre la méfiance 

Après à ce refus, il décide de s’installer définitivement au Canada. Mais, comme en Afrique, sa requête auprès du diocèse de Montréal pour être ordonné prêtre suscite la méfiance:

«Ce n’était pas généralisé, mais j’ai eu quelques difficultés. Ce n’étaient qu’une ou deux personnes qui ne comprenaient pas pourquoi un noir faisait cette demande. C’était la première fois, donc c’était suspect pour eux. Il a fallu le soutien des gens d’ici qui m’ont orienté et aidé pour expliquer la sincérité de ma démarche.»

Après avoir obtenu la nationalité canadienne, il devient en 2001 le premier prêtre africain ordonné à Montréal. Mais lors d’un stage dans une paroisse dont il préfère taire le nom, le Congolais est de nouveau confronté au rejet:

«Le curé était très content. Il me disait qu’il n’y aurait pas de problème et qu’on allait bien m’accueillir. Il m’a fait visiter ma chambre et le presbytère. Le lendemain, il m’a appelé pour me dire que finalement il ne pouvait plus me recevoir. J’ai appris que du monde l’avait influencé car j’étais noir et qu’ils pensaient que j’allais laisser de la saleté partout.»

Dans un grand rire sonore, il se souvient également d’une autre anecdote quelques années plus tard:

«On avait décapé une statue de la Vierge pour mettre de la peinture fraîche. Du coup, en dessous, c’était tout noir. Quelqu’un avait appelé pour dire: "Ce n’est pas parce que le curé est noir que Marie doit être noire!"»

Même s’il avoue avoir été touché par ces mésaventures, le curé Zoloshi préfère se souvenir de ceux qui lui ont ouvert les bras: «Cela a été effacé par les belles expériences d’accueil dont j’ai bénéficié ailleurs. Il y a encore des gens qui ont une mentalité fermée, mais cela va dans le bon sens.»

Pour preuve, ses paroissiens n’ont que des bons mots pour le décrire. Richard, un Québécois «pure laine» fait le déplacement chaque dimanche depuis une ville voisine pour assister à l’office:

«Il n’y a pas de différence entre lui et moi. Il est dans son personnage et incarne vraiment le Christ. C’est ce qu’il faut pour présider la messe.»

Éliane, une autre fidèle de l’église, partage cet avis: «Il est excellent. Je suis reconnaissante qu’il soit là, car il n’y a plus de Québécois qui deviennent prêtres. Les Africains font venir la jeunesse, sinon il n’y a plus que des vieux à la messe.»

 

Un nouveau souffle pour l’Église

Mais contrairement à ce que pense cette paroissienne, les 17 prêtres africains qui exercent actuellement à Montréal (sur 284 en fonction, soit 6% d’entre eux) ne sont pas là pour combler une baisse locale des vocations.

«On ne fait pas venir des prêtres d’Afrique. La majorité d’entre eux sont arrivés ici après une guerre civile ou un génocide dans leur pays. Ils sont venus en tant que réfugiés. Et puis il y a aussi ceux qui sont arrivés pour leurs études», explique l’abbé Thomas Dowd, spécialiste de ce dossier auprès de l’archevêché de la métropole québécoise.

La plupart des prêtres africains sont ainsi originaires de RDC, du Rwanda, d’Ouganda, du Cameroun, du Bénin, du Burkina Faso ou encore de la République du Congo.

 

Cette présence africaine se reflète aussi sur les bancs des églises. Durant l’office du curé Zoloshi, beaucoup de d’Africains se mêlent aux paroissiens québécois. Une manière pour eux de s’intégrer à leur nouveau pays. «La plupart de nos bénévoles sont des immigrés. Ils donnent de leur temps! Ils sont jeunes et ils peuvent s’impliquer», constate le curé montréalais.

 Les différentes communautés se mélangent autour de leur foi, mais le prêtre a toutefois décidé de mettre en place chaque dimanche une messe spécialement pour les Congolais:

«Je fais les mêmes homélies mais pas sur le même ton. Je suis plus directif dans mon sermon quand je m’adresse aux Africains. Je m’adresse aussi à eux en lingala, car beaucoup ne parlent pas français.»

Très engagé auprès des migrants, Jean-Chrysostome Zoloshi a également créé un «carrefour foi et spiritualité». Cet espace d’écoute propose des services d’accueil et des ateliers d’échange aux immigrés:

«Ils apportent un nouveau souffle dans la communauté. Ils donnent de la vie dans la façon de célébrer la foi. Mais la question est de savoir comment les intégrer et comment faire en sorte qu’ils deviennent une chance pour l’église d’accueil.»

Le curé Zoloshi a déjà répondu en partie à cette question avec le travail qu’il exerce au quotidien dans la paroisse, depuis dix ans Pour lui, tout repose finalement sur la rencontre et le partage.  

«Quand il y a de la méfiance, c’est parce qu’on ne se connaît pas. Des Québécois avec qui je suis devenu proche au fil des années me disent aujourd’hui: "Les noirs sont gentils finalement!"», raconte le curé dans un dernier éclat de rire.

 

Source: Slate afrique

 


 
 
 

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