Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne

Réprésentation du Parti Démocratique Gabonais en Allemagne

posté le 07/11/11

Le drame oublié des tirailleurs sénégalais

En 1916, un millier de tirailleurs sénégalais sont morts dans le Bordelais. Ce fut l’une des tragédies médicales de la «der des der». Un film documentaire l’évoque avec justesse et talent.

La mort peut faucher large dans des espaces paradisiaques. Cela s’est passé durant la Grande guerre, il y aura bientôt un siècle, au sud-ouest de Bordeaux. Les touristes, alors, n’étaient pas encore au rendez-vous annuel des joies  l’Atlantique, de la dune mouvante du Pyla, des infinies douceurs d’Arcachon. Loin des pins landais, vers le nord, la grande boucherie s’enlisait ;  l’armée française avait plus que jamais besoin d’hommes. Nous étions en 1916.

 

Un général, Charles Mangin (1866-1925) avait déjà trouvé la solution qu’il avait baptisée « Force noire ». Rien de bien sorcier : faire combattre au côté des Poilus  des hommes  qui vivaient sous les cieux de l’empire tricolore. Passionné d’’Afrique noire, ancien de Fachoda, Mangin préconisa très tôt l’utilisation massive de telles troupes. Les tristement célèbres « tirailleurs sénégalais » remplirent cette fonction. L’adjectif sénégalais pèche par restriction: on avait enrôlé ces futurs soldats dans une zone géographique africaine autrement plus large que celle du seul Sénégal. Environ 135 000 servirent sur le Vieux Continent ; 30 000 moururent, pas toujours au combat.     

 «Les Nègres sont doux et mystérieux»

Dans le Bordelais l’affaire commence en 1916. Cette année-là, le grand écrivain François Mauriac (1885-1970), régional catholique de l’étape, oeuvrait dans les rangs de la Croix Rouge. Il eut cette phrase : « Les Nègres sont doux et mystérieux, très supérieurs à leurs officiers blancs qui les regardent comme des animaux. » Supérieurs ou pas, sur le front, les soldats africains souffrent plus que les autres du froid hivernal. Et leur souffrance est telle  que l’état-major s’inquiète de leurs performances futures. On songe à les envoyer, pour l’ « hivernage », en Afrique du nord. Ce sera bientôt l’Aquitaine après la décision de construire un vaste camp au lieu-dit du Courneau,  sur la commune girondine de La Teste, non loin du bassin d’Arcachon.

 

Pour les autorités militaires l’emplacement est parfait. Il se révèlera bien vite marécageux, malsain, à très haut risque infectieux. Bouillon de culture bactérienne il se transforme  bientôt en piège mortel. Là on se lance dans la construction de six cents baraques "Adrian", en planches, chacune pouvant accueillir cent hommes.

 

Château d’eau, latrines, intendances, hôpital.  Au total le camp peut recevoir simultanément dix-huit mille hommes,  leurs trois cents officiers et sous-officiers. Outre l’hivernage ce camp servait (comme ceux de Fréjus et d’Oran) à la formation et à l’entraînement militaire  des recrues avant leur envoi au combat. Environ quarante mille « tirailleurs sénégalais » sont ainsi passés par le « camp des Nègres ».

 

Un millier de morts au «camp des Nègres»

Ces dernières années des travaux d’historiens locaux  et de journalistes avaient permis de retrouver la trace des cimetières puis de reconstituer la genèse et l’existence du camp girondin. On ignorait en revanche les dimensions médicales de cette tragédie. C’est précisément ici que se situe toute l’originalité du documentaire que vient de réaliser Serge Simon ; un film intitulé « Une pensée du Courneau » et coproduit par France Télévisions (pôle France 3 Aquitaine, Ce film sera diffusé par France 3 Aquitaine le 16 novembre à 23 heures 55).

 

A quand une diffusion nationale à une heure moins tardive ?.  Ancien pilier de rugby jouissant d’une certaine notoriété, aujourd’hui spécialisé dans les addictions sportives au CHU de Bordeaux  le Dr Simon a choisi d’aborder une question délicate : qu’a fait ou pas la médecine (militaire) pour prévenir les infections dont sont morts en 1916 et 1917 un millier d’hommes (jusqu’alors en parfaite santé) au « camp des Nègres »?

 

Les décès inexpliqués commencent en avril 1916. Le diagnostic est rapidement porté ; pneumonie franche lobaire aiguë. La maladie brutale, presque caricaturale dans ses symptômes, est due à une infection causée par des pneumocoques. La médecine n’a pu la traiter avec succès qu’après la découverte des antibiotiques. En 1916, faute de pouvoir traiter on savait prévenir.  En septembre la construction du camp est achevée et l’on compte déjà plus de deux cents morts.

 

Sous-secrétaire d’Etat à la Guerre, en charge du Service de santé militaire Justin Godart (1871-1956) est alerté. Cet avocat de formation veut comprendre. Il saisit le corps médical qui lui fournit deux conduites à tenir radicalement opposées. Le médecin-inspecteur  Blanchart pressent que le pire est à venir. Il l’écrit et préconise le départ des hommes vers des cieux moins malsains.

 

Le médecin-major Joseph Kérandel propose la vaccination. A l’époque les théories pastoriennes triomphent et Kérandel l’emporte. Celui qui dirigera plus tard l’Institut Pasteur de Téhéran met au point un vaccin en quatre semaines. L’urgence est là. Il fait l’économie des essais  sur l’animal et commence à expérimenter sur l’homme. Le prototype ne semble pas dangereux. Il se révèlera bientôt radicalement inefficace.

 

Au Courneau le nombre des décès ne cesse d’augmenter.  Justin Godart s’inquiète toujours plus. Il tente d’éloigner Kérandel. En vain. Le puissant complexe pastorien veille, les stocks vaccinaux sont là (6000 doses) qu’il convient d’écouler. Il faudra attendre l’automne 1917 pour que l’on mette un terme à l’expérience. Cette année-là une partie de ceux qui ne sont pas mort du pneumocoque sont montés vers le Chemin des Dames où officie le général Mangin. Deux cents mille morts au total, dont sept mille « tirailleurs sénégalais » sur seize mille engagés dans les combats.  

 

Loin de s’acharner sur un bouc-émissaire ce film raconte sobrement, avec de nombreuses et riches  archives, ce que fut la tragédie presque ordinaire du « camp des Nègres ». Il le fait avec quelques acteurs muets et éloquents ; et avec, si l’on ose dire, une violente douceur. Le Dr Serge Simon ne juge pas, il narre; et la narration apporte bien plus que ne le ferait un jugement. A travers le monde les théories pastoriennes ont sauvé - et continuent de sauver- des centaines de milliers de vies humaines. Elles ont aussi, parfois, échoué.

 

La France de la der des ders était raciste? Sans aucun doute et le passage du film sur le petit nègre (pitinègue ou français tirailleur) mériterait de plus amples développement. Mais cette France n’était pas que raciste. Depuis quelques années, chaque 11 novembre, un hommage anonyme est rendu à ceux  qui perdirent la vie à l’ombre de la dune du Pyla. Ce film, désormais, les accompagne.

 

Source: Slate Afrique

 


 
 
posté le 07/11/11

L'ex-général Pérez Molina élu président du Guatemala

L'ancien général Otto Pérez Molina, qui a promis l'extrême fermeté contre le crime organisé au Guatemala, a été proclamé officiellement, lundi 7 novembre, vainqueur de l'élection présidentielle.

 

"A tous les Guatémaltèques […] et à ceux qui n'ont pas voté pour Otto Pérez, je lance un appel à s'unir et travailler ensemble ces quatre prochaines années", a lancé l'ex-militaire de 61 ans, en revendiquant la victoire avec 55,2 % des suffrages contre 44,8 % pour son rival Manuel Baldizon, 41 ans. M. Baldizon a reconnu sa défaite et "félicité" son rival lors d'un point de presse organisé dans un hôtel de la capitale.

 

L'homme, surnommé "le général en jeans", va devoir s'attaquer aux finances exsangues du pays. Le besoin se fait d'autant plus sentir que les deux dernières saisons des pluies ont causé de nombreuses destructions sur des infrastructures vitales, dont la remise en état coûtera très cher.

 

Sa mission ne sera pas aisée, puisque comme son prédécesseur, M. Pérez Molina, ne bénéficiera pas d'une majorité suffisament large au Parlement. "Laissons de côté des idées divergentes, et rassemblons-nous sur nos points de convergence pour travailler ensemble et sortir le Guatemala de cette crise", a-t-il exhorté notamment en direction des sociaux-démocrates pro-Colom.

 

DÉSILLUSIONS

 

Les Guatémaltèques votaient pour le second tour de ce scrutin opposant deux rivaux qui ont promis d'en finir avec la violence et la pauvreté, deux des principaux fléaux de ce petit pays d'Amérique centrale. Les deux candidats sont arrivés en tête du premier tour au terme de campagnes électorales démesurément dispendieuses (22,5 millions de dollars pour M. Pérez et 13,7 millions pour M. Baldizon, selon une ONG).

 

Les deux candidats ont été visés par de graves accusations. M. Pérez, qui a négocié et signé les accords ayant scellé la fin de la guerre civile (1960-1996, 200 000 morts et disparus), a été accusé de violations des droits de l'homme pendant ce conflit. Quant à M. Baldizon, chef d'entreprise raillé par ses détracteurs pour ses convictions changeantes (il a appartenu à une formation de gauche entre 2006 et 2008), il fait depuis peu l'objet de rumeurs de financement de son nouveau parti, le Lider, par l'argent des trafiquants de drogue.

 

Dans ce contexte, de nombreux électeurs n'ont pas caché leur désillusion face aux promesses des candidats, notamment au sein de la communauté indienne (42 % de la population) alors que les observateurs ont déploré le manque de propositions concrètes en matière d'aide aux plus démunis. "Sans manquer de respect, [les candidats] ne font rien de bon, je vote parce que c'est un droit, une obligation de citoyen", a expliqué un Indien maya de 50 ans, après avoir voté dans le village montagneux de Santa Cruz Chinautla, au nord-est de la capitale.

 

La présidente du TSI a relevé "des incidents dans certaines localités" qui ont nécessité l'intervention des forces de sécurité.

La campagne électorale a été émaillée de violences ayant fait plusieurs morts depuis son coup d'envoi en mai. Le Guatemala est l'un des pays les plus dangereux du monde, avec dix-huit homicides enregistrés chaque jour, soit six fois la moyenne mondiale.

 

Source: Le Monde/ France

 

 


 
 
posté le 07/11/11

Plus de risques avec les pilules de 3e génération

De nouvelles études confirment le risque accru d'accident thromboembolique en cas d'utilisation de ces contraceptifs.
 

Mourir d'un accident vasculaire cérébral ou d'une embolie pulmonaire à cause de l'utilisation d'une pilule contraceptive est exceptionnel mais possible. Ces événements, liés à l'obstruction d'une veine ou d'une artère par un caillot, touchent environ 10 femmes sur 10.000 qui prennent une pilule dite de 3e génération associant deux types d'hormones : un oestrogène (éthinylestradiol) et un progestatif.

 

Il serait légitime de penser que l'arrivée des nouvelles pilules dites de troisième génération dans les années 90 aurait dû permettre de réduire ce risque par rapport aux plus anciennes mais ce fut en fait le contraire. Depuis 1995, les études se multiplient et se donnent raison sur le fait que les pilules les plus récentes utilisant les progestatifs de type gestodène, desogestrel et drospirénone augmentent le risque d'accident thromboembolique par rapport à celles utilisant un plus vieux progestatif appelé lévonorgestrel.

 

Une preuve supplémentaire vient d'être apportée par une étude danoise parue dans le BMJ. Les auteurs ont montré que chez des femmes âgées de 15 à 49 ans, les pilules incluant du lévonorgestrel (2e génération) multiplient par trois le risque d'accident thromboembolique au regard des femmes ne prenant pas la pilule et que les pilules à base de gestodène, desogestrel et drospirénone (3e génération) le multiplient par six.

 

Des résultats renforcés par la parution, au même moment, d'un rapport sur le risque des pilules contenant de la drospirénone de la Food and Drug Administration, l'agence américaine des médicaments. Après avoir analysé six études épidémiologiques, elle conclut que ce type de pilules multiplie par 1,5 à 2 le risque d'accident comparativement aux formules plus anciennes.

 

Le responsable : l'oestrogène

Selon David Elia, gynécologue à Paris, «l'effet thrombogène des pilules de 3e génération vient en fait de l'éthinylestradiol et non du progestatif. Ce dernier vient justement contrecarrer cette activité nocive et a donc un rôle «protecteur». Or, la dernière génération de pilule utilise des progestatifs plus «légers» afin de réduire au maximum leurs effets indésirables sur le cholestérol ou encore la pression artérielle. Résultat, «ils protègent moins bien du risque thromboembolique que les molécules plus anciennes», précise-t-il. Cela explique qu'il n'y ait pas de sur-risque de thrombose avec une pilule uniquement progestative.

 

Dès 2001, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) alertait les professionnels de santé sur ce risque, indiquant qu'il était «plus important lors de l'utilisation des contraceptifs de 3ème génération dosés au moins à 30 μg d'éthinylestradiol par rapport à ceux de 2ème génération».

 

«Il y a quelques années, seules les pilules de 3e génération proposaient de faibles dosages d'éthinylestradiol (20 μg) et c'est pourquoi elles sont été beaucoup prescrites. Mais désormais, c'est aussi le cas de certaines pilules de 2e génération. Je ne vois donc aucune raison de ne pas proposer d'emblée une pilule de 2e génération, souligne-t-il. D'autant plus que la plupart d'entre elles sont remboursées et peu chères». Leur prix vient d'ailleurs de baisser de 12 à 15% depuis le 1er novembre.

 

«Quant aux femmes qui utilisent des pilules contenant gestodène, desogestrel ou drospirénone depuis longtemps, il n'y a pas lieu de s'alarmer. Le risque d'accident est présent surtout dans les premiers mois qui suivent la prise initiale. Si elle est bien tolérée, il n'est pas nécessaire de changer», conclut le gynécologue.

 

Source: Le Figaro/ France

 


 
 
posté le 06/11/11

Orthodontie : halte au pouce et à la tétine

Il faut songer à y mettre terme dès 3 ans pour éviter les déformations dentaires, rappellera la Fédération française d'orthondontie qui accueillera le grand public lundi lors de son congrès.

 

DentitionQuelle attitude adopter vis-à-vis de la tétine et du pouce, si réconfortants pour certains tout-petits ? La question divise depuis longtemps parents et professionnels de l'orthodontie et de la petite enfance. Au point que la Fédération française d'orthodontie (FFO) a choisi ce sujet pour la première matinée* de son congrès ouverte au grand public.

«On s'est aperçu que les enfants ont de plus en plus le pouce ou la tétine à des âges un peu surprenants, jusqu'à 5, 6, voire 8 ans, explique l'un des organisateurs, le stomatologue Jean-Baptiste Kerbrat. Or les enfants qui tètent tardivement ont un palais beaucoup plus étroit, plus creux, une mâchoire qui n'est pas assez large, donc forcément une mauvaise position des dents et des incisives beaucoup plus en avant. » Un quart des patients traités par les orthodontistes sont d'ailleurs d'anciens suceurs tardifs.

Pas de reproche en cas d'échec

 

Ancienne présidente de la FFO et habituée à conseiller des parents sur cette question, le Dr Gisèle Delhaye-Thépaut estime que le meilleur âge pour tenter de faire perdre cette habitude à un enfant se situe autour de deux-trois ans. «C'est un moment de sa vie où il développe d'autres sujets d'intérêt qui lui donnent de l'assurance : la marche, la parole, l'entrée à l'école et le contact avec les autres. Le “deuil” du pouce ou de la tétine en sera facilité.» En outre, jusqu'à cet âge-là, les déformations buccales peuvent encore régresser.

Au-delà, les parents ont intérêt à trouver des dérivatifs pour occuper l'enfant quand il est tenté de sucer son pouce - en lui proposant par exemple des petits morceaux de pomme, amandes ou noisettes à grignoter, ou un chewing-gum pour les longs trajets en voiture… «Il faut d'abord s'occuper du pouce qu'il suce dans la journée, puis, une fois qu'il a cessé, passer à la nuit», explique le Dr Delhaye-Thépaut.

Pour cela, elle recommande de rester avec l'enfant, en lui lisant une histoire par exemple, pour éviter qu'il ne s'endorme en tétant. «L'essentiel c'est de substituer le plaisir de téter par une autre chose agréable. En général, si ça marche, c'est réglé dans les trois mois. Sinon, on ne fait pas de reproches, on fait une pause et on retente six mois plus tard», ajoute-t-elle.

«À 6 ans, 95 % des enfants qui sucent encore leur pouce le font par habitude» , estimait de son côté Valérie Bisror, pédiatre et membre de la société française d'orthodontie pédiatrique dans Le Figaro . Selon elle, le simple fait de mettre un appareil va modifier leurs sensations et les aider à abandonner cette habitude. Si en revanche l'enfant continue à sucer un doigt malgré l'appareillage, il est peut-être dans les 5 % qui ne sont pas encore assez mûrs pour se priver de ce rituel rassurant. Il peut être alors bienvenu de demander l'avis d'un psychologue pour savoir quelle attitude adopter.

 

«Il n'existe pas de tétine physiologique»

 

Aux yeux des orthodontistes, la tétine est plus nocive encore que le pouce. «L'enfant comprend très vite que s'il ne la tète pas en permanence, elle tombera de sa bouche, et qu'elle est plus difficile à récupérer qu'un pouce, toujours accroché à la main ! Il va donc la téter vigoureusement, ce qui est mauvais pour le palais. À l'inverse, beaucoup d'enfants qui sucent leur pouce ne font en fait que le caresser avec la langue, sans force. On le voit s'il glisse de leur bouche quand ils dorment ou si on peut le leur retirer facilement», explique le Dr Delhaye-Thépaut.

Elle déplore une recrudescence de l'usage de la tétine par les parents depuis une petite dizaine d'années. «À cette époque, le personnel médical de maternités a commencé à en proposer gratuitement aux parents.» Gare aussi aux allégations marketing : «Une tétine ne peut pas être “physiologique”, et encore moins orthodontique !»

* Lundi 7 novembre, au Palais des congrès de Paris, de 9 heures à midi.

 Source: Le Figaro/ France 

 


 
 
posté le 06/11/11

Le nord-est du Nigeria endeuillé par une série d'attaques terroristes

Au moins 150 personnes sont mortes dans les attaques, revendiquées par la secte islamiste Boko Haram.

 Au moins 150 personnes ont été tuées et une centaine blessées dans le nord-est du Nigeria, vendredi, au cours d'une nouvelle série d'attaques revendiquées par la secte islamiste Boko Haram contre des postes de police et des églises dans la ville de Damaturu. Un responsable des secours nigérians qui se trouvait samedi soir à l'hôpital de Damaturu a déclaré avoir "personnellement" compté "150 morts".

 

Il a ajouté que certaines familles avaient récupéré les corps de leurs proches pour les enterrer, réduisant le nombre de corps encore présents à la morgue à 97. Auparavant, la Croix-Rouge avait déclaré que 63 personnes avaient été tuées tandis que la police faisait état d'un bilan de 53 morts, dont 11 membres de ses forces.

Un membre de Boko Haram a revendiqué samedi les dernières attaques en série à l'explosif menées vendredi soir tout en menaçant de continuer à "attaquer" des cibles gouvernementales. "Nous sommes responsables des attaques dans Borno (État dont la ville de Maiduguri est la capitale) et Damaturu", a affirmé ce membre de la secte, Abul Qaqa. "Nous allons continuer à attaquer des cibles du gouvernement fédéral tant que les forces de sécurité continueront à persécuter nos membres et civils vulnérables", a-t-il ajouté.

 

Attaques

Le nord-est du Nigeria - pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 160 millions d'habitants - est en proie à de fréquentes attaques menées par des combattants de Boko Haram. Deux kamikazes se sont fait exploser vendredi près d'une base militaire à Maiduguri. Boko Haram a revendiqué l'attentat-suicide contre le siège de l'ONU à Abuja, le 26 août, qui a fait 24 morts.

L'une des attaques menées vendredi dans la ville de Damaturu a été menée par un kamikaze qui a lancé sa voiture remplie d'explosifs sur un bâtiment de la police, a indiqué samedi à l'AFP un chef local de la police. "C'était une attaque-suicide à la bombe contre un de nos bâtiments. L'assaillant est venu à bord d'une Honda CRV et est rentré dans le bâtiment, et les charges ont explosé", a déclaré le chef de la police de l'État de Yobe, Suleimon Lawal.

Dans un communiqué, le président nigérian Goodluck Jonathan a condamné ces attaques et "a ordonné aux forces chargées de la sécurité de s'efforcer d'arrêter les auteurs de ces actes haineux". Le porte-parole du président Jonathan, Reuben Abati, a ajouté que ces violences avaient contraint le président Jonathan à annuler sa présence au mariage de son frère samedi dans un village du sud du Nigeria.

À Damaturu, un bâtiment de deux étages abritant une unité antiterroriste de la police tout comme le quartier général de la police ont été visés. Des scènes de chaos et de destruction étaient visibles dans la ville, où des immeubles et des voitures étaient incendiés.

Un avocat cherchant un ami disparu s'est rendu samedi à l'hôpital de la ville. "J'ai vu 60 cadavres à l'hôpital, tous emmenés hier (vendredi) après les attaques, a indiqué l'avocat. Je suis ici pour chercher un ami qui n'est pas revenu chez lui hier (vendredi)." L'hôpital général de Damaturu est en outre "plein de personnes ayant été blessées lors des attaques", a ajouté un responsable du gouvernement local. "Je dis qu'il y a des centaines de blessés, ce n'est pas une exagération. Il y a des blessés partout", a-t-il ajouté.

Loi islamique

Les assaillants ont attaqué des postes de police et des églises avant d'engager le combat avec les forces de sécurité. Ces nouvelles violences sont survenues avant la grande fête musulmane de l'Aïd Al-Adha, célébrée dimanche, mais de nombreux habitants de Damaturu ont d'emblée suspecté des membres de Boko Haram qui luttent pour une application stricte de la charia.

La loi islamique a été réintroduite dans 12 États septentrionaux du Nigeria il y a une dizaine d'années. À Damaturu, un maçon travaillant dans les locaux du quartier général de la police au moment de l'attaque a indiqué avoir vu les corps de cinq policiers. "J'étais en train de travailler dans le quartier général de la police quand j'ai entendu une forte explosion. J'ai été projeté à terre et la vitre que je venais de poser a été soufflée par l'explosion. Je crois que j'ai vu cinq hommes morts. (...) Il s'agissait d'hommes en uniforme", a précisé Adamu Mohammed.

Dans un quartier majoritairement chrétien de la ville, appelée Jérusalem, six églises, un poste et un atelier de la police ont été attaqués à la bombe. "Un poste de police et un atelier de réparation de la police ont été attaqués. Six églises de la zone ont aussi été la cible de bombes", selon un habitant Edwin Silas. "Toute la ville est traumatisée", a-t-il souligné.

Dans une autre ville de la région, Potiskum, une grenade a explosé près d'un poste de police. Un policier a ensuite été tué dans des échanges de tirs. Le nord du Nigeria est majoritairement musulman, avec des minorités chrétiennes, le sud étant à dominante chrétienne.

Source: Lepoint/France 

 


 
 
 

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