Fédération P.D.G. République Fédérale d´Allemagne

Réprésentation du Parti Démocratique Gabonais en Allemagne

posté le 14/02/12

RDC : Augustin Katumba Mwanke, l’éminence grise de Kabila tué dans un accident d’avion

Trois personnes, dont Augustin Katumba Mwanke, considéré comme l’éminence grise du président de la République démocratique du Congo et deux membres d’équipage américains, sont mortes dimanche dans l’accident de leur avion à Bukavu (est), a-t-on appris de source aéroportuaire.


« Il y a trois morts : deux membres d’équipage américains et un passager », M. Katumba Mwanke, a déclaré un responsable à l’aéroport de Bukavu, ajoutant que l’avion transportait 8 passagers.

Le ministre congolais des Finances Augustin Matata Ponyo, le gouverneur du Sud-Kivu (est) Marcelin Tshisambo et Antoine Ghonda, ancien « ambassadeur itinérant » du président Kabila, qui se trouvaient dans l’avion, ont été blessés, certains grièvement, a indiqué une source à la présidence.

Le conseiller du président Kabila et le pilote « ont été tués sur le coup », avait indiqué auparavant la présidence.

L’appareil - un bi-réacteur Gulfstream 200 - venu de Kinshasa via Goma (est), a raté l’atterrissage, il s’est posé « au milieu de la piste et est allé terminer sa course dans un ravin après la piste. L’avion est endommagé », selon le responsable de l’aéroport. « La météo était bonne, je pense que c’était une mauvaise appréciation (de la piste) parce que c’est la première fois que ces pilotes arrivent ici à Bukavu », a-t-il ajouté.

L’accident s’est produit vers 14H00 locales (12H00 GMT). Les blessés ont été hospitalisés. Le ministre des Finances se trouvait dans un état « grave », selon une source à la présidence. Le gouverneur du Sud-Kivu a « les jambes fracturées », selon le responsable de l’aéroport.

Ingénieur de formation, M. Katumba Mwanke, 48 ans (BIEN 48 ANS), avait été réélu fin 2011 au Katanga (sud-est) député du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir), dont il a été l’un des membres cofondateurs.

Dans un rapport d’experts de l’ONU sur l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses en RDC, publié en 2002, M. Katumba Mwanke était décrit comme membre d’un « réseau d’élite congolais et zimbabwéen ayant des intérêts politiques, militaires et commerciaux (qui) cherche à garder la mainmise sur les principales ressources naturelles (...) dans la zone (de la RDC) tenue par le gouvernement ».

 Le rapport précisait alors que « ce réseau a transféré des actifs représentant au moins 5 milliards de dollars du secteur minier public à des entreprises privées qu’il contrôle, sans verser aucune indemnité ni prestation au Trésor public ».

Les experts avaient placé M. Katumbe Mwanke sur une liste de personnes contre lesquelles ils avaient recommandé une « interdiction de déplacement » hors du Congo, le « gel de leurs avoirs personnels » et une « interdiction d’accéder au système bancaire ». À l’époque ministre délégué à la présidence, en charge du portefeuille de l’État, il avait été suspendu de ses fonctions fin 2002 par M. Kabila qui l’avait nommé en 2004 « ambassadeur itinérant » à la présidence.

M. Tshisambo, battu à la députation fin 2011, était conseiller politique du président Kabila jusqu’à son élection en 2010 à la tête de la province du Sud-Kivu.

M. Matata Ponyo est ministre des Finances depuis début 2010.

Les accidents d’avion sont fréquents en RDC, et toutes les compagnies aériennes du pays - une cinquantaine identifiées - figurent sur la liste noire de l’Union européenne, qui leur a interdit son espace aérien.

Source: AFP

 


 
 
posté le 06/02/12

Conseil des ministres du 03/02/2012

Sous la Haute présidence de Son Excellence le président de la République, chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, le Conseil des Ministres s’est tenu hier à 10 heures dans la salle habituelle au Palais de la présidence de la République.
 

A l’entame des travaux, le Conseil des Ministres s’est réjouit de la participation très active de Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat, au 18ème sommet des Chefs d’Etats de l’Union Africaine, qui s’est tenu, du 28 au 30 janvier 2012, à Addis Abeba en Ethiopie.

 

Le Conseil a pris acte de la décision des Chefs d’Etats de prolonger pour six (6) mois, le mandat du Président, du Vice-Président et des Commissaires de la Commission de l’Union Africaine (UA) suite au blocage constaté dans le processus électoral quant à la désignation du Président de la Commission, conformément à la charte de l’Union Africaine. Le Conseil des Ministres, tout en se félicitant du score réalisé par notre compatriote Jean PING lors des trois (3) tours du scrutin, réaffirme l’adhésion de Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat et du peuple gabonais aux principes d’unité et de cohésion prônés par l’Union Africaine.

 

Sur un tout autre plan, et s’agissant de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2012) que notre pays co-organise avec la République sœur de Guinée Equatoriale, le Conseil se félicite de l’engouement et de l’adhésion totale des Gabonaises et des Gabonais quant à la réussite de ce grand évènement et les exhorte à communier davantage avec notre équipe nationale « LES PANTHERES » tout en réservant un accueil des plus chaleureux et fraternel aux délégations des pays frères et amis à l’image de la légendaire tradition d’hospitalité tant reconnue à notre pays.

 

AU TITRE DES PROJETS DE TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES

 

MINISTERE DE L’ECONOMIE, DU COMMERCE, DE L’INDUSTRIE ET DU TOURISME

 

Sur présentation du Ministre, le Conseil des Ministres a approuvé deux (2) projets d’ordonnance : 1°) projet d’ordonnance portant modification de certaines dispositions de la loi n° 004/2006 du 12 Septembre 2006 portant création du Fonds d’Entretien Routier de Deuxième Génération ; 2°) projet d’ordonnance portant réorganisation du Fonds pour les Générations Futures.

 

S’agissant du premier texte, pris en application des dispositions de la loi n° 025/2011, il modifie les articles 5 et 11 de la loi n° 004/2006 portant création du Fonds d’Entretien Routier de Deuxième Génération (FER 2) qui devient Fonds Routier (FR).

 

Ce nouveau Fonds comportera désormais deux (2) guichets distincts :


- un guichet Entretien (en charge du financement de l’Entretien Routier) ;
- un guichet Investissement (en charge du financement des travaux de construction des routes). De plus, l’Etat pourra désormais contribuer au financement du Fonds à partir du budget général de l’Etat comme cela a été décidé au Conseil des Ministres délocalisé de Franceville. Quant au second texte, pris en application des dispositions de la loi n° 020/2005, il dispose de ce que le Fonds pour les Générations Futures est désormais dénommé « Fonds Souverain de la République Gabonaise » en abrégé FSRG. Placé sous l’autorité du Président de la République, le Fonds Souverain de la République Gabonaise (FSRG) est un Fonds de réserve au capital minimum de cinq cent milliards (500.000.000.000) F CFA.

 

Le capital du Fonds Souverain de la République Gabonaise (FSRG) est alimenté par : • un prélèvement de 10 % sur les recettes pétrolières annuelles prévues dans la loi de finances ; • 50 % de toutes les recettes budgétaires additionnelles correspondant à un dépassement des hypothèses de base de la loi de finances annuelles ; • les dividendes du portefeuille des participations de l’Etat ; • la totalité des produits financiers générés par le Fonds ; • les dons et legs. Une fois le capital minimum atteint, le Fonds est alimenté chaque année par • 25 % des revenus générés par ses placements ; • Toutes les recettes pétrolières additionnelles correspondant à un dépassement des hypothèses de base de la loi de finances de l’année précédente. Après libération totale du capital minimum du Fonds, 75 % des revenus sont reversés une fois par an au Trésor Public et constituent une ressource du budget de l’Etat. Le Fonds Souverain de la République Gabonaise (FSRG) comprend : • le Conseil d’Administration ; • la Direction Générale ; • l’Agence Comptable.

 

 

MINISTERE DES TRANSPORTS

 

 

Le Ministre a présenté au Conseil, qui l’a adopté, le projet d’ordonnance portant Code de l’Aviation Civile de la République Gabonaise qui prend en compte : • le renforcement de la sécurité du transport aérien national et international, réaffirmé par la communauté internationale à travers l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) ; •la nouvelle politique aéronautique africaine définie dans le cadre de la « Déclaration de Yamoussoukro », relative à l’accès au marché du transport aérien intra africain depuis son adoption en 1999 ; • les conventions internationales dans les domaines de la sécurité et de la sûreté de l’aviation signées et ratifiées par le Gabon ; Ce projet de loi introduit de nouvelles règles qui portent sur :
- les institutions et acteurs de l’aviation civile,
- le corps des Inspecteurs,
- les aéronefs,
- la circulation aérienne,
- les aérodromes,
- la supervision de la sécurité,
- la sûreté et la facilitation,
- le transport aérien public,
- la responsabilité et assurance,
- le personnel aéronautique,
- les redevances aéronautiques et non aéronautiques,
- la recherche et le sauvetage,
- les accidents et incidents d’aviation


 et enfin, les sanctions. Enfin, le Conseil des Ministres a entériné la mesure individuelle ci-après :

 

MINISTERE DE L’ECONOMIE, DU COMMERCE, DE L’INDUSTRIE ET DU TOURISME DIRECTION GENERALE DES IMPÔTS CONSERVATION FONCIERE

 

Conservateur : Monsieur Pascal ESSANGA en remplacement de Monsieur Michel MPEGA.

 

Source: Agence Gabonaise de Presse

 


 
 
posté le 03/02/12

Gabon: Deux maires adjoints écroués pour faux et usage de faux à Oyem

Deux maires adjoints de l’hôtel de ville d’Oyem, Martin Ndong Mintsa et Gisèle Mizé Mbeng, respectivement premier et deuxième maires adjoints, ont été arrêtés par les agents de l’antenne provinciale de la PJ, vendredi dernier, et transférés à la prison centrale, pour avoir établi des faux actes de naissance aux expatriés.
 

Le premier et deuxième maires adjoints de la commune d’Oyem, chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, Martin Ndong Mintsa et Gisèle Mizé Mbeng ont été arrêtés, vendredi dernier, par les agents de l’antenne provinciale de la police judiciaire (PJ) pour avoir établi des faux actes de naissance aux expatriés. De sources sures, les deux maires adjoints ont été dénoncés par un agent municipal en service au bureau chargé de l’état-civil, Clotaire Nguéma Asseko, qui constitue le cerveau de la bande de faussaires, composée également de deux autres agents, Anaclet Nguéma Edzang Ondo et Sosthène Obiang Mvé, lesquels ont été interpelés par les éléments de la PJ au cours de l’opération de l’établissement des actes d’identité nationale qui se poursuit à Oyem.

 

Selon ces mêmes sources, le cerveau de cette bande, Clotaire Nguéma Asseko, était le premier avoir été arrêté à cause des faux actes de naissance retrouvés dans le tiroir de son bureau, il a dénoncé, de fait, les deux maires adjoints comme étant ceux qui leur auraient donné l’ordre de les établir, étant entendu qu’ils sont des signataires de ces fausses pièces d’état-civil, et qui ont été découvertes par les agents de police judiciaire chargés de l’établissement des cartes d’identité nationale.

 

En effet, ce sont ces policiers chargés de l’opération d’établissement de la carte nationale d’identité au premier étage du bâtiment abritant les services de la mairie centrale, qui ont constaté des anomalies sur les données d’un acte de naissance présenté par un usager venu se faire établir ladite pièce. Pour en avoir le cœur net, ils ont fait appel aux éléments de la PJ, lesquels sont descendus au rez-de-chaussée dudit bâtiment où se trouve le bureau chargé de l’état-civil.

 

Et une fois sur les lieux et après multiples questions et fouilles, ils ont découvert le pot aux roses, des faux actes de naissance et un registre vierge étaient bien là, dans le tiroir de Nguéma Asseko. C’est donc le cerveau de la bande qui a cité les noms des deux maires et les autres complices, après interrogation à la PJ où il a été conduit, il a précisé que la chaine est en place depuis 2004.

 

Cette révélation pourrait s’avérer réelle dans la mesure où Mme le maire central, Rose-Francine Allogo Mengara, mise au courant de l’arrestation de ses collaborateurs, a déclaré avoir été informée par le gouverneur de province de la disparition des registres d’état-civil à sa prise de fonction en 2009, aussi avait-elle lancé, une enquête auprès des forces de sécurité qui aujourd’hui porte des fruits.

 

Le premier maire adjoint a avoué avoir établi un acte de naissance à sa fille en 2004 pour des raisons de scolarité quant à sa collègue, elle reconnaît que l’une de ses sœurs était venue la voir pour réduire l’âge de sa fille qui doit passer l’examen du BEPC cette année. Elle a, par conséquent, demandé à un agent d’état-civil de le faire ne sachant pas que ce dernier avait de faux registres.

 

Il est à noter que, depuis 2011, plusieurs agents en service à l’état-civil croupissent à la prison centrale d’Oyem pour les mêmes causes et que les deux maires adjoints respectivement en poste depuis 2004 et 2009 ont péché surtout pour avoir signé des pièces d’état-civil aux expatriés, car en ce qui concerne la rectification de l’âge, aucun service d’état-civil au Gabon n’est épargné.

 

Source: Agence Gabonaise de Presse

 


 
 
posté le 03/02/12

Sénégal : Paris et Washington mettent Wade sous pression

Des heurts ont déjà fait cinq morts parmi les opposants au président sénégalais.

Les heurts s'enchaînent à Dakar. Mercredi soir, c'est l'Université Cheikh Anta Diop, au centre de la capitale sénégalaise, qui était le théâtre d'affrontements entre les forces de l'ordre et des étudiants. Ils protestaient contre la mort, la veille, de l'un des leurs lors de la dispersion d'une précédente manifestation. La mort de ce jeune homme, qui aurait été renversé par une voiture de police, porte à cinq le nombre de victimes des heurts.

 

Un bilan lourd pour un pays peu habitué aux violences politiques.

La colère des étudiants et d'une large partie des Sénégalais fait suite à la décision d'Abdoulaye Wade, 86 ans dont douze passés au pouvoir, de se présenter à sa succession moyennant un tour de passe-passe constitutionnel lors du scrutin du 26 février prochain. Le président se dit malgré tout serein, réduisant la contestation à une simple «brise». «Une brise est un vent léger qui secoue les feuilles des arbres, mais elle ne devient jamais un ouragan», a-t-il expliqué.

 

Son entourage mise sur un essoufflement des manifestants. Le Mouvement du 23 juin (M23), qui regroupe les partis politiques d'opposition et la société civile, a comme seul mot d'ordre l'hostilité à une nouvelle candidature Wade et il tarde à rebondir. Ses responsables promettent une nouvelle stratégie pour les jours à venir mais ils peinent à définir un objectif précis.

 

Les divisions au sein du M23, composé de plusieurs leaders eux-mêmes candidats à la présidentielle, se font plus patentes. La campagne, qui commence officiellement dimanche, ne devrait pas arranger les choses.

 

Pour Abdoulaye Wade, les soucis se concentrent paradoxalement hors du Sénégal. Washington a ainsi très clairement exprimé son mécontentement face à la tournure prise par les événements dans un pays considéré comme l'une des plus stables démocraties d'Afrique.

 

«L'attitude digne d'un chef d'État serait de céder la place à la prochaine génération. La démocratie sénégalaise est assez mûre pour se tourner vers la génération suivante», a réaffirmé lundi Victoria Nuland, la porte-parole du département d'État américain.

Positions tranchées

La France, ancienne puissance coloniale, est longtemps restée plus réservée, voire conciliante. Mais mercredi, le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est fait plus direct en demandant, lui aussi, que «le passage de générations soit organisé», ajoutant regretter que «certaines sensibilités ne soient pas représentées» au scrutin - allusion au rejet de la candidature du célèbre chanteur Youssou Ndour.

 

Ce duo accentue l'impression que l'Occident prend ses distances avec le vieux président. Un coup dur pour Abdoulaye Wade, qui durant ses quarante années d'opposition passait pour le favori des capitales européennes. La presse ne s'y est pas trompée. «La France ne veut plus de Wade», «Sarkozy liquide Wade», «Après les États-Unis, la France lâche Wade», titraient jeudi les quotidiens.

 

Mercredi, Dakar a réagi par la voix du ministre des Affaires étrangères, Madické Niang, qui a qualifié les recommandations internationales de «diktat». «Le vote ne se fera ni aux États-Unis, ni en France, ni ailleurs», a-t-il dit. Pour Abdoulaye Wade, ces pressions sont d'autant plus délicates qu'il ne pourra sans doute pas compter sur un soutien sans faille de ses pairs africains.

 

Au cours des dernières années, le président a multiplié les positions tranchées, comme en Libye ou en Côte d'Ivoire, n'hésitant pas à s'aligner sur les points de vue occidentaux, quitte à choquer certains grands d'Afrique.

Isolé, Abdoulaye Wade doit désormais jouer de son seul talent politique pour convaincre le pays et l'étranger de sa bonne foi. L'Union européenne a déjà fait savoir qu'elle surveillerait de très près le déroulement de l'élection.

 

Source: Le Figaro/France

 


 
 
posté le 02/02/12

Mali: la fièvre de la rébellion gagne Bamako

Les actions de la rébellion touareg se poursuivent dans le nord du Mali. Pour protester contre l'inaction des autorités, des manifestations ont éclaté tout près de la capitale du pays.

 

Depuis l'attaque de Léré (région de Tombouctou) par les rebelles du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) le 26 janvier, Cheikhna Dicko suit depuis Bamako la situation des habitants de la ville de 23.000 habitants dont il est le maire. Au bout du fil, son homologue de Niafounké. Sa ville est attaquée. Ils recoupent leurs informations : les rebelles sont à proximité de la ville et «lancent des roquettes».

 

Depuis le début d'une nouvelle rébellion le 17 janvier à Ménaka, le MNLA a officiellement attaqué cinq villes parfois distantes de centaines de kilomètres. L'offensive de Léré est jusqu'à présent celle menée le plus au sud, aux limites du territoire de l'Azawad dont les rebelles réclament l'indépendance.

«L'attaque a eu lieu à 16h00, raconte Cheikna Dicko, un Arabe élu en 2009 par une population majoritairement tamasheq (le nom par lequel se désignent les Touaregs). Un garde de l'unité méhariste a déserté et a rejoint les rebelles à proximité de la ville avec un véhicule. Les militaires ont ensuite quitté les lieux car ils n'estimaient pas être suffisamment nombreux pour résister. Des échanges de tirs ont eu lieu à la sortie de la ville.»

Les infiltrations de rebelles dans l'armée - qui avait intégré des combattants des précédentes rebellions - ont été confirmées par les forces militaires.

Les rebelles ne s'en sont pas pris physiquement aux populations, lui-a-t-on rapporté. La minorité de combattants qui sont entrés dans Léré ont en revanche opéré une véritable razzia.

«Ils ont cassé la banque à céréales de la mairie, pillé le Cescom (centre de santé communautaire), saccagé la maison du sous-préfet, cassé des magasins, volé des motos et des véhicules, du carburant et des chameaux de l'unité méhariste. Ils ont enlevé le drapeau national de la mairie et de la sous-préfecture.»

«Nous les nordistes disons que cette rébellion n'est pas générale. Elle est le fait de quelques tribus tamasheq seulement. Beaucoup sont contre» , tient-il à ajouter.

 

Déplacement de population

Conséquence des combats ou de leur menace, plusieurs centaines de personnes ont déjà fui les zones concernées.

«Chaque cinq minutes des véhicules arrivent avec de nouvelles personnes, témoigne un fonctionnaire touareg de Léré réfugié à Fassala, en Mauritanie, où une délégation du HCR s'est rendue. L'armée avait abandonné Léré, confirme-t-il. La ville était entourée par les rebelles. Tous les problèmes c'est nous qui les récoltons toujours», déplore l'homme, qui garde en souvenir les massacres de civils perpétrés par l'armée et par les rebelles dans la région au début des années 90.

Après avoir admis le 26 janvier que «des pertes importantes, tant humaines que matérielles, ont été enregistrées de part et d’autre» le 24 janvier à Aguelhoc (région de Kidal), le gouvernement malien a décidé dimanche dernier de constituer une commission d’enquête suite aux «atrocités commises par les éléments du MNLA, de Aqmi et de divers groupes» dans cette localité. De son côté le MNLA nie combattre aux côté d'Aqmi et ne revendique pas tous les combats intervenus à Aguelhoc.

 

Des représailles

A la communication au compte-goutte du gouvernement commence à répondre l'impatience de la population. En premier lieu celle des familles de militaires. De violentes protestations ont éclaté le 1er février à Kati, ville-garnison située à 15 kilomètres de la capitale.

«Les manifestants s'en sont pris à la sous-préfecture, au tribunal et à la clinique d'un Touareg», rapporte un témoin sur place. La veille, des femmes de militaires ont marché de Kati à la présidence pour demander des explications au président malien Amadou Toumani Touré. Après un long silence ce dernier s'est exprimé mercredi soir à la télévision.

«Au Mali, on n’a plus besoin de prendre des armes pour se faire entendre. La démocratie offre toutes les voies d’expression à tout citoyen», a-t-il assuré dans une intervention visant à éviter que les combats actuels ne dégénèrent en règlements de comptes entre civils dans les rues maliennes.

«Les assaillants ont choisi le harcèlement sur le terrain pour exercer une pression sur l’opinion et, par conséquent, nous opposer les uns aux autres (...) Ceux qui ont attaqué certaines casernes militaires et localités au Nord ne doivent pas être confondus avec nos autres compatriotes Touareg, Arabes, Songhoï, Peulh… qui vivent avec nous, qui vivent nos difficultés, qui ont choisi le Mali, qui ont choisi la République, qui ont choisi la loyauté et qui ont les mêmes droits et les mêmes aspirations que nous à vivre en paix dans un pays dédié totalement à son développement.»

De fait les agressions contre les biens ou les personnes touaregs donnent du grain à moudre aux sympathisants du MNLA qui diffusent la propagande rebelle sur Internet et notamment sur Facebook à grands renforts de chansons, de cartes et de montages photos moquant le président.

De nouvelles manifestations sont prévues le 2 février dans la capitale.

«Compte tenu de la situation prévalant actuellement, je ne peux écarter le risque de débordements sur la voie publique. Je recommande à tous les compatriotes de s’abstenir, ces jours-ci, de tout déplacement en ville non indispensable», a expliqué le 1er février l'ambassadeur de France aux ressortissants du Mali.

 

Source: Slate Afrique

 


 
 
 

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